
j2«4 H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u e .
fils eft confubfhntiel, on fait entendre qu’il eft d’une
autre fubftance , ou tiré du néant comme les créatures.
Ils ajoutent : Perfonne ne peut douter , que le
pere ne foit plus grand en honneur , en dignité, en
gloire, en majefté, par le nom même de pere , puif-
xiv. »s. que le fils dit : Celui qui m’a envoie eft plus grand
que moi. Et tout le monde fçait çjuè c’eft la doélrine
catholique, qu’il y a deux perfonries du pere & du
fils : que.le pere eft plus grand, le fils fournis, avec
toutes les chofes que le pere lui a foumifes. Que le
pere eft fans commencement, invifible, immortel,
impaffible : au lieu que le fils eft né du pere, Dieu
de Dieu , lumière de lumière. 1.1 a pris de la vierge
Marie un corps, c’eft a-dire un homme , par lequel
& avec lequel il a fouffert. Toutes ces exprellions
tendent à faire le fils de nature différente du pere ,
& même paifible. v
UM;1.Marieii. Potamius auteur de cette formule étoit évêque
. qe Lifbone en Lufitanie. D’abord il foutint la foi
catholique ; puis il la trahit pour obtenir une terre
du fifc qu’il dcfi.roit avoir. Oiïus le fit connoître aux
églifes d’Efpagne, & le rejetta comme un hérétique.
Audi Potamius fe plaignit de lui à l’empereur
.Conftantius & fut un des auteurs de la perfecution
que fouffrit ce venerable vieillard. Il y fuccomba
enfin, & c’eft ici le temps de fà chute. Il étoit à Sir-
mium depuis un an comme en exil : l’empereur avoit
perfecuté à caufe de lui tous fes parens ; & il en vint
même à la violence ouverte contre fa perfonne,
athan.dcTus* fans refpeét pour fon âge & fa dignité. Car Ofius
f.x»j. D.70.A. > fe cent ans| & jj /toic év êqUe depuis plus
de foixante : il avoit confeffé dans la perfecution,
les évêques le regardoient comme leur pere, & il
conduifoit depuis long-temps tous les conciles. Con-
ftantius ne laiffa pas de le faire charger de coups &.
de l’expofer à des tourmens très-douloureux : juf-
qu’à ce que la foibleffe du corps entraînant lefprit
& le courage, il céda pour un temps, en foufcnvant
à cette formule dreflee par Potamius , & communiquant
avec Urface &: Valens, dans le concile qui
fut alors tenu à Sirmium •. mais il ne foufcrivit point
à la condamnation de S. Athanafe. Il obtint ainfi fa
liberté ,& retourna mourir en Efpagnedans fon fiege.
Il ne furvêquit pas long-temps à fa faute : mais il né
la nedigea pas : car étant prêt de mourir, il protcfta
par une maniéré de teftament contre la violence : il
anathématifa l’herefie Arienne, & exhorta tout le
monde à la rejetter.
Le pape Libéré avoit été deux ans en e x i l, & la
rigueur en augmentoit, jufques à lui ôter un diacre
nommé Urbicus qu’il avoit auprès de lui. Fortuna-
tien évêque d’Aquilée fut le premier à le folliciter ,
de fe rendre aux volontez de l’empereur ; & il ne le
laiffa point en repos qu’il n’eût foufcrit, Demophile
évêque de Berée où Libéré étoit en e x il, lui prefen-
ta la profeffion de foi de Sirmium : ceft-a-dire fui-
vant l’opinion la plus probable, la première corp-
pofée contre Photin au concile tenu l’an 3 j i . ou Demophile
même avûit affifté, qui fupprimoit tacitement
les termes de confubftantiel ôc de. femblable
en fubftance : mais qui au refte pouvoit erre défendue,
comme elle l’a été par. S. Hilaire. Libéré lap-
V u u iij
Socr. 11. hiß. c.'ijï.
Su pit. Sever. lib.
i . p. 417.
A than. apol. z.
p. 807. B •
Sozotn. iv . hiß.
c. it
Athan. ad fo lit.
p. 8+1. D.
Vhiloflorg. iv, c. j.
Athan. ibid.
? LVT; Chute du pape
Libéré.
Liber, ep.lo . ad
Vine.
Epï/l. 7.
Sup. n. 6.