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A n. 3z6.
1 7 1 H i s t o i r e . E c c l e s i a s t i q u e .
Acefius étoit eftimé de l’empereur à caufe de fes
XXXII
Invention
croix pauiàinr
Helene.
Sup.l. i l . » , z j .
Ruf. n i .v it ,c .
16.17* ÔlC»
R u f i.b ifl, c, 7,
Theod, 11» c, 8.
moeurs.
Entre lesliberalitez que fit Conftantin à l’occa-
dc la fion de la vingtième année de ion regne, on peut
compter les bâtimens de plufieurs égliies-magnifiques,
particulièrement dans la terre fainte. Les
payens s’étoient efforcez d’abolir la mémoire de la
refurreétion de Jesus-Chriû z ils avoient comblé la
grotte du faint fepulcre, élevé au deffus une grande
quantité de terre, pavé de pierre le haut, & bâti un
temple deVenus, où ils offroient des facrifices à cette
idole ; afin que les Chrétiens paruffent l’adorer,
quand ils viendroient en ce lieu pour adorer Jesus-
Chrift. Conftantin donna ordre d'y bâtir une églife
magnifique, & en écrivit à l’évêque Macaire; lui
recommandant que ce bâtiment iùrpaffât en beaut
é , non feulement les autres égliles , mais tous les
édifices des autres villes. J ’ai donné ordre, ajoût-
t i l , à D ra cilien , vicaire des préfets du prétoire
& gouverneur de la province, d'employer iuivanc
vos ordres, les ouvriers neceffaires pour élever
les murailles. Mandez-moi quel marbre précieux,
& quelles colonnes vous jugerez plus convenables,
afin que je les y faffe conduire. Je ferai bien
aife de favoir fi vous jugez à propos que la voûte de
Péglifefoitornée delambrisou dequelque autre forte
d’ouvrage ; fi c’eft du lambris on y pourra mettre
de l’or.
Ce fut fainte Helene mere de l’empereur, qui fe
chargea elle-même de l’execution. Elle étoit alors
âgée de quatre-vingt ans, vivant depuis plufieurs
années dans la pieté & les oeuvres de charité. L ’empereur
fon fils lui fit connoître la vraye religion
quelle ignoroit auparavant; lui donna le titré d'au-
gufte, ôc fit mettre fon effigie fur la monnoyed’or.
Elle difpofoit de fes trefors, mais c’étoit pour faire
des liberalitez & des aumônes. Elle étoit très-affi-
duëaux églifes, les paroit de divers ornemens, &
ne négligeoit pas les oratoires des moindres villes.;
on la voyoit au milieu du peuple avec un habit
fimple & modefte dans les affemblées ecclefiafti-
ques,j
Elle alla nonobftant fon grand âge vifiter les
faints lieux ; & prendre foin de les orner de fomp-
tueux édifices par la libéralité de fon fils. En traver-
fant l’Orient elle fit des largeffes extraordinaires
aux gens de guerre, auxeommunautez & â chacun
des particuliers qui s’adreffoient à elle. Aux uns elle
donnoit de l’argent, aux autres des habits ; elle dé-
livroit les uns des prifons, les autres du travail des
mines, elle rappelloit les exilez. Etant arrivée à Je -
rufalem, elle commença parfaire abattre le temple
& l’idole de Venus, qui profanoient le lieu de la
croix & de la refurreétion. On ôca les terres, on creu-
fa fi avant que l’on découvrit le faint Sepulcre; &
tout proche on trouva trois croix enterrées. On ne
favoit laquelle étoit celle du Sauveur; révê.;ue faint
Macaire imagina ce moyen de s’en éclaircir. Il fit
porter les croix chez' une femme de qualité malade
depuis long-tems, & réduite à l’extremitér on lui
appliqua chacune des croix en faifant des prières,•.
& fi-tôt qu’elle eut touché la derniere elle fut e a -
Y I
A n. 3 2.Ö".
Eufeb. m . vit,
c- 47.
I bid, c. 4 J .
Ibid, c, 4 * ;
Ibid. 44.
Theod.jtc.7%0
Ruf. I . * . 78.
Socr. 1 , c, 17 ,
Sozom.r 1.c, i.-
ylmbrof. de ob.
Tbeod.n.^i.&c,
Cyrill.pa HierofL
ep.itdConß, imp*