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Vita S. Ant,
48. D.
Coteler+
JMonurn»to, I.
I -
V I I L
Commerice-
íriens de S. Pa-
comc.
Y. Gr. ap. Boíl.
10 "Hi s t o i r e E c c l e s i a s t i q u e .
difciple de S. Antoine. C'étoit dans le defert de Ni-
trie. Ammon naquit en Egypte d’une famille noble
& riche; à la g ed e vingt-deux ans fes parens l’obligèrent
de fe marier: mais il perfuada àfa femme de
garder la continence, & ils vécurent ainfi dix-huit
ans enfemble. Enfuiteil fe retira au mont de Ni trie,
où il devint iuperieur deplufieurs moines, & fitplu-
fieurs miracles. Un jour voulant palier avec Théodore
ion difciple un fleuve nommé Licus qui étoit
débordé, il pria Théodore de s’écarter, afin qu’ils
ne fe viifent point nuds en nageant: puis il demeura
penfif, ayant honte de fe voir nud lui-même , & ie
trouva tout d’un coup tranfporté de l’autre côté du
fl euve. Théodore voyant qu’il étoit paifé le premier
fans etremoüillé, lui demanda comment cela s’étoit
fait & le prefla tant qu'il lui avoua le miracle : lui
ayant fait promettre de ne le dire à perfonne qu’après
fa mort. Il alloit fouvent trouver iaint Antoine :
& dans une vifite que farnt Antoine lui rend it, ils
marquèrent enfemble la place d’un nouveau mo-
naftere, en y plantant une croix, à la diftancede
douze milles ou quatre lieuës , que S. Antoine ju gea
fuffifante. La femme de S. Ammon fut auifi
de fon côté la.mere de plufieurs vierges, ôc il la v i-
fitoit deux fois l’an. Il mourut âgé de foixante-deux*
ans, & faint Antoine, quoiqu’éloigné de treize journées
de chemin, connut le moment de fa mort en
voyant fon ame monter au ciel..
Dans la haute Thebaïde vivoit S. Pacome, le premier
dont nous ayons une réglé, & qui ait donné la
forme entiere à la vie cénobicique. Il étoit né dans la
L i v r e D i x i e ' mê . it
Thebaïde de parens infideles : mais dès l’enfance il
marqua fon oppofidon à l’idolâtrie. Ayant goûté
du vin offert aux idoles, il le rejettaâ l’heure même.
Une autre fois fes parens le menèrent pour facrifier
à un idole fur le bord du Nil , & le facrificateur ne
v it point l’effet accoutumé de fes cérémonies profanes.
Il en demeura fur pris ; mais le démon lui fit
connoître que l’enfant Pacome étoit caufe de fon
filence, & s’écria : Que vient faire ici cet ennemi
des dieux ? hâtez-vous de le chaffer. Ses parens le
firent inftruire foigneufement dans les lettres Egyptiennes.
Et dès fa première jeuneffe il cheriffoit la
chafteté, 6i s’exerçoit à l’abftinence. A l’âge de vingt
ans il fut enrôlé pour fervir dans la guerre de Confi
tantin contre Maxence. On l’embarqua fur un
vaiffeau avec plufieurs autres ; & le foir ilsarrive-
rent dans une ville , dont les habitans touchez de
Compaflïon pour ces jeunes gens, que l’on menoit
à la guerre contre leur gré, leur donnèrent tous les
fecours neceffaires. Pacome demanda qui étoienc
ces gens fi charitables. On lui répondit que c’é-
toient des Chrétiens. Il demanda ce que vouloir
dire ce nom. On lui dit que c’étoit une cfpece de
gens quicroyoient en J. C. fils unique de Dieu, &
s’efforçoient de faire du bien à tout le monde, efpe-
rant d'en être recompenfez dans une autre vie.
Pacome touché de ce difeours, leva les mains au
c ie l, 6c die : Dieu tout-puiffant, qui avez créé le ciel
& la terre, fi vous me tirez de cette aflhdtion, & me
faites connoître la maniere parfaite de vous fervir,
je m’y attacherai tout le refte de ma vie. il conti-
C iij