
X X I .
Libéré exilé.
Félix antipape.
Theod. ibïd.
$ox,om. iv . c. il.
H i s t o i r e E c ç l e s i a s t i q jc ie .
les loix de leglife font préférables au féjour de RqJ
me. L ’empereur dit : Vous avez trois jours pour dé-
libérer lî vous voulez foufcrire tk retourner à Rome;
ou voïez en quel lieu vous voulez être mené. Libéré
dit : L ’efpace de trois jours ou de trois mojs ne changent
point ma refolution ; c e if pourquoi envoïez-
moi où il vous plaira.
Deux jours après l’empereur fit appeller Libéré ;•
& comme il n’avoit point changé de fentiment, il
ordonna de le rejeguer à Berée en Thrace. Quand
Libéré fut forti , l’empereur lui envoïa cinq cens
fous d’or pour fa dépenfe : c’étoic plus de quatre
mille livres de notre monnoye. Libéré dit à celui
qui les avoit apportez; Allez , donnez-les à l’empereur
, il en a befoin pour fes fpldats,. L ’imperatrice
Jui en envoïa autant. Libéré dit : Rendez-les à l’empereur
j il en a. befoin pour la dépenfe de fes armées
; & fi l’empereur n’en a pas befoin , qu’il les
donne à Auxence ou à Epiétete : ils en ont befoin.
Comme il n’avoit rjen voulu prendre de l’empereur
ni de l’imperatrice, l'eunuque Eufebe lui en o f frit
d’autres : mais Libéré lui dit : Tu as rendu de-
fertes toutes les éçdifes du monde , & tu m’offres une
A > * 1 aumône comme .a un criminel : v a , commence par
te faire Chrétien.' Et fans avoir rien pris, il partit
trois jours après pour aller en exil. Libéré copfeifle
a l’eunuque Eufebe de fe faire Chrétien , parce que
les catholiques ne tenoient pas les Ariens pour
Chrétiens. Demophile celçbte Arien étoit évêque
de Berée , où on l’envoyoit. Epiétete , dont il eff ici
parlé plufieurs fois , étoit un jeune Neophite , hardi
&
L i v r e t r e i z i e ’m e . 457
& violent , que l’empereur avoit fait évêque d’un
lieu fort éloigné de fon païs, & où il n’étoit pas
connu : c’étoit Centumcelles fur la mer de Tofcane
près de Rome. Ce fut par fon miniftere que l’empereur
fit mettre un évêque à Rome à la place de Libéré.
Tout le clergé avoit juré de n’en recevoir point
d’autre tant qu’il vivroit : mais la faétion des Ariens
choifit Félix archidiacre de l’églife Romaine ; &
comme on ne leur donnoit entrée dans aucune égli-
fe , ils l’ordonnerent dans le palais. Trois eunuques
reprefenterent l’affemblée du peuple , & trois évêques
, dont l’un étoit Acace de Cefarée , lui impo-
ferent les mains. Félix toutefois garda toûjours la
foi de Nicée -, feulement il communiquoit avec les
Ariens.
Après l’exil du pape Libéré & de tant d’évêques,
les Ariens crurent encore n’avoir rien fait tant qu’O-
iïus feroit en repos. Il étoit regardé comme le premier
des éyêques , il avoit été confeffeur, il avoit
plus de foixante ans d’épifcopat. Il conduifoit tous
des conciles : fes lettres étoient reçues par tout avec
foûmiifion : il avoit propofé le fymbole de Nicée &
déclaré par tout les Ariens'heretiques. Ils s’adreiïe-
rent donc à l’empereur, & dirent que tout le refte
etoit inutile fi l’on ne gagnoit ce vieillard. L’empereur
lui écrivit, &c le fit venir dans le même temps
qu’il écrivit à Libéré. Quand il fut arrivé , l’empereur
lui voulut pérfuader de condamner faint Atha-
nafe & de communiquer avec les Ariens : mais le
faint vieillard lui témoigna la peine que de tels dif-
cours lui faifoicnt, même à entendre : il le reprit
Tome I I I . M m m
A n.
Libell. Faufl. p.
30 .Ath. in Arian.
1 . p. B.
E t ad Soit t. pag'.
831. B.
Hier. C h r .p . 3J«*
Athan. ibid.
Hier, fcript. i»
Acac.
Theod. il. c. 17 .
Sozom* iv . c. i l .
xxir.
Ofius perfecutc.
Sa lettre.
Athan. ad fo lit«
p. 837. C.