
4 6 0 . H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u e .
-------------- affilié à un jugement ecclefiaftique ? quel de fes of-
A n . 3 5 J . g cjers a contraint de foufcrire contre quelqu’un ,
pour donner pretexte à Valens de tenir ces difcours.
CeiTez, je vous prie, d’agir a in ii, & fouvenez-vous
que vous êtes un homme mortel. Craignez le jour
du jugement : ne vous ingerez point dans les affaires
eccleiiaftiques : ne prétendez point nous donner
des ordres en ces matières, apprenez-les plutôt
de nous. Dieu vous a donné l’empire & nous a confie
l’églife : comme celui qui entreprend fur votre puif-
Tance contrevient à Tordre de Dieu ; ainfi craignez
de vous charger d’un grand crime, iî vous tirez a
Mat th. zxix. il. vous ce qui nous regarde. Il eft écrit : Rendez a
Cefar ce qui eft à Cefar , & à Dieu ce qui eft a
Dieu. Il ne nous eft cfonc pas permis de dominer
fur la terre ; & vous n’avez pas la puiffance de fa-
crifier. Je vous écris ceci par le foin que j’ai de‘ votre
falut : mais touchant ce que vous m’avez mande ,
voici mon fentiment. Je ne puis ni convenir avec
les Ariens, dont j ’anathematife Therefie : ni écrire
contre Athanafe, juftifié par l’églife Romaine, par
tout le concile , Si par moi-même. Vous le fçavez
fi bien-, que vous l’avez rappellé ^ & lui avez permis
de retourner avec honneur dans fon païs, & dans
Ton églife. Quel pretexte avez-vous d’un tel changement
l II a les mêmes ennemis, qu’il avoit auparavant
: ce qu’ils difent tout bas , car ils n’ofent le dire
tout haut en fa' prefence, c’eft ce qu’ils difoient contre
lui',-avant que vous Teuiïiez rappellé: c’eft ce
qu’ils publioient dans lu concile : & dont ils ne pu*
/
rent donner de preuve quand je les en preflaf, corn- * ■
me j’ai dit. S’ils en euifent eû , ils n’euflênt pa%fui^A'N. 37 j.-
fi honteufement. Qui vous a donc perfuadé après
tant de temps d’oublier vos lettres & vos' paroles ?
Arrêtez-vous, & n’écoutez pas les méchans, de peur
de vous rendre coupable pour leurs intérêts. Vous
agiflfez ici pour eux mais au jour du jugement vous
vous défendrez rout feul. Ils veulent fe fervir de vous
pour opprimer leur ennemi particulier , & vous, rendre
le miniftre de leur méchanceté , pour femer dans
l’églife leur deteftable hereiîe. Il n’eft pas prudent
de fe jetter dans un péril évident, pour faire plaifir
à d’autres. CeiTez, je vous prie, & me croïez, Conftantius
: il me convient de vous écrire ain iî, & à
vous de ne le pas méprifer. Telle fut la lettre d’O - htmi».
iîus : mais l’empereur n’en fut point touché : il ne i' 84r'
laiiTa pas de le menacer & de chercher des prétextes
de le maltraiter ; Si quoiqu’il ne s’en trouvât point,
iînon qu’il encourageoit les autres évêques, principalement
en Efpagne , à ne pas abandonner faint:
Athanafe : Conftantius ne laiifa.pas de fe le. faire encore
amener, & de le tenir un an à Sirmium fans-
refpeét pour fon âge : car Ofïus avoit environ cent
ans.
Cette perfecution contre les catholiques fut ge- xxini
nerale. L ’empereur Conftantius envoïoir par tout
des officiers avec dés ordres menaçans adreifez aux
évêques & aux juges. Aux;évêques pour écrire contre
S. Athanafe, Si communiquer avec les Ariens:
fous peine de banniiTement pour eux , Si pour les
peuples qui s’aifembloient avec eux , de prifon , de;
M m m iij.