
A n. 330.
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de epif lib. x v i .
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i t ë H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u e r
les admettoitfans difficulté,fi-côt qu’ils revenoient
à i’églife.
Cecte loi ne nomme point les Ariens, parce qu’ils
ne faifoient point encore un corps à pa rt,ils fecon-
tentoient de difputer en particulier fur la doétrine,
& ne laiiToient pas de s'aifembler dans les églifes
avec les catholiques. Pour les anciens heretiques
nommez dans la lo i, elle les fit tomber pour la plû-,
part : enforte que la mémoire même s’en abolit en
peu de tems. Ils avoient eu fous les empereurs païens
la même liberté de dogmatifer &c de s’aifembler ,
que les catholiques ; car les païens ne les diftin-
guoient pas ; ils mépriioient ôcperfecutoient également
tout ce qui portoit le nom de Chrétiens. Mais
depuis cette loi de Conftantin,ilsn’ofoienc s’afTem-
bler, ni en public, ni en fecret, étant par-tout obfer-
vez par les évêques & les clercs. Ainfî ceux qui demeurèrent
opiniâtres, moururent fans laiffer de
fucceifeurs de leur doétrine. Car la plupart de ces
feétes étoient peu nombreufes , àcaufe del’abfurdi-
té des dogmes , ou desmauvaifes moeurs de leurs auteurs.
La vertu apparente des Novatiens les foûtint
plus long-tems, & il demeura auffi des Montaniftcs
dans la Phrygie où ils avoient pris naiffance.
Les Donatifles commençoient alors à fe déclarer
plus ouvertement, & on croit qu’ils donnèrent
occafion à une loi adréiTée à Valentin confulaire
de Numidie , le cinquième Février 330. par laquelle
Conftantin ordonne que les leéteurs, les fou-
diacres & les autres clercs , qui par la vexation des
hérétiques font appeliez aux charges publiques des
villes,
L i v r e o n z i e ’m e ." 3 / 7
Villes en ibient déchargées, & qu’ils joüiiTent de An. 3 3 o
l’immuniré éntiere comme en Orient. Les heretiques
ne pouvant coatefter cette exemption aux
évêques & aux prêtres, la difputoient aux moindres
clercs. On rapporte à l’an 3 25». le commence- nur.intirm.
ment de Donat faux évêque de Carthage, qui fut
plus hardi que fes predeceiïèurs ; difànt infolem-
rnent: Mon parti; il méprifoit les gouverneurs, &
fèmbloit ne reconnoître aucun fiiperieur fùria terre.
Vers le même tems, comme l’on croit, commencèrent
chez les Donatiftes, les Circoncellions. C >C" Of>tat* lib. j.
toit des troupes de furieux, qui couroient par les
bourgades & les marchez avec des armes, fè difànt
les défenièurs de la juftice , mettant en liberté les
eiclaves, déchargeant les gens oberez.de leurs dettes
, & menaçant de mort les créanciers s’ils ne les
déchargeoient. Il n’y avoir point de fureté fur les
grands chemins ; ils faifoient defeendre les maîtres
de leurs chariots pour les faire courir devant leurs
eiclaves, qu’ils avoient fait monter à leur place ;
perfonne n’étoit affiné dans fà .maifon. Les deux
plus fameux étoient Maxida & Fafir, quiprenoient
le beau titre de chefs des fàints. Leurs propres évêques
furent contraints de les abandonner, & d’écrire
au comte Taurin, quîils nepouvoientles corriger,
& qu’il les reprimât lui-même. Il envoya
contre eux des foldats en un lieu nommé Oétaven-
fè, & il y en eut plufieurs de tuez, que les Donatif-
tes-honorèrent depuis comme martyrs. Ils en reve-
roient aufii qui s’étoient précipitez ou tuez eux-
mêmes d’une autre maniéré, par une fureur que
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