
4 i> i H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u e .
sj - unç communauté ; mores pour tout le refte des hom-
A pr» } f tues., fe tenant lieu de monde les uns aux autres, &
s’excitant mutuellement à la vertu. S. Athanafe fit
yoir en converfant avec e u x , que l’on pouvoir allier
le facerdoce à cette fainte philofophie , l’aétion à fa
tranquillité ; & que la vie monaftique confiftoit plutôt
dans l’égalité des moeurs, que dans la retraite
corporelle. Ils apprirent plus de lui pour la perfection
religieufe , qu’il ne profita d’eux : fes maximes
étoient pour eux des lo ix , & ils le refpeétoi'ent comme
un homme d’une-fainteté extraordinaire. Aufii
ne craignirent-ils pas d’expofer leur vie pour lui.
£?• i. Athan. «p. L es Ariens envoïerent des foldats le pourfuivre juf-
quçs dans ces deferts : on le chercha par tout fans le
trouver ; & les moines qui rencontrèrent ces meurtriers
, ne daignèrent leur parler : mais ils prefen-
toient la gorge à leurs épées, comme s’expofant pour
J . C , & croïant qu’il y avoit plus de mérité à fouf-
frir pour lui en la perfonne d’Athanafe, qu’à jeûner
&c à pratiquer toutes les autres aufteritez. S. Atha-
riafe de fon côté craignant que les moines ne fuifent
inquiétez à fon occafîon, fe retira plus loin & fe cacha
entièrement,
xxxvi. Il n’eut pas la confolation de trouver S. Antoine;
Mort de S. An-' .«^oine. ' il efto.it mort de1 sn le1 commenc ement de ce„t 1t ¡He anneHe
f J “ **”1,0'*1' 3y 6. Quelques mois auparavant, il alla félon fa coutume
, voir les moines qui étoient dans la montagne
extérieure , il leur dit : C ’eft ici ma derniere vi-
fite , & je fuis trompé , ii nous nous revoïons jamais
en cette vie. Il eft temps que je m’en aille, puif-
que j’ai près de cent cinq ans. A ces mots, ils pieu,*
L i v r e t r e i z i e ’ m e . 493
roient & embraifoient le faint vieillard : qui leur
parloir avec joïe, comme quittant un païs étranger
pour retourner à fa patrie. Il les exhortoit à ne fe
* point décourager dans les pembles exercices, mais à
vivre comme devant mourir chaque jour. Il leur re-
commandoit auffi de s’éloigner des Meleciens & des
Ariens. Et ne vous troublez pas, dit-il, pour voir
les juges à leur tête : cette puiifance mortelle & imaginaire
paffera bien-tôt. Gardez la tradition des peres,
& principalement la foi en N .S . J . C . que vous avez
apprife dans les écritures, que je vous ai fouvent remis
en mémoire.
Les freres le vouloient obliger à demeurer avec eux,
■ & y finir fes jours : mais il ne voulut pas, pour pluiieurs
raifons, &c principalement pour celle-ci. Les
Egyptiens aimoient à conferver les corps des perfon-
nes vertueufes, fur-tout des martyrs. Ils les enfevelif-
1 foient & les enveloppaient de linges ; mais ils ne les
enterroient point : au contraire, ils les mettoient far
dès lits & les gardoient dans leurs maifons, croïant
honorer ainiî les morts. C ’étoit une coûtume particulière
aux Egyptiens. Nous trouvons même que dans
les temps plus anciens, ils enfermoient les corps en-
baumez & enfevelis dans desboëtes de bois, qui re-
prefentoient une figure humaine, Si les pofoient de
bout dans des lieux où ils les gardoient ; & on voit
encore aujourd’hui de ces boëtes & des momies qu’elles
enferment. Il y avoit en cet ufage un grand péril
d’idolâtrie chez les Egyptiens les plus fuperftitieux
de tous les hommes..
S. Antoine avoir fouvent prié les évêques d’inf-
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A n . 3 $ 6.
Hercd. Itb. i î .
c . 80.
Diod. lib . I . #*
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