
A n. 3 1 4 .
X V I .
C on c ile d’An-
cyre.
E u f. x . c.
Suferip, conc.
A ncyr•
Sup. n. 3.
C*«. I.
48 H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u e .
toient de fè remarier, après le divorce, & quoique
l’égliiè ne les füivit pas, en ce qui, étoit contraire à
l'évangile ., elle ufoit de condescendance,, pour .nC
les pas contredire ouvertement. Voilà les canons du
concile d’Arles.
On raporte au mème.tems le concile d’Ancvre &
le concile de Neocefarée , célébrés par leurs'canons;
& il cft certain que les conciles furent frequens
dans ces commencemens de la liberté d e j ’églifè.
Ancyre étoit métropole de la Galatie, & Marcel
en étoit alors évêque ; on en marque dix-fept qui
afïïfterent avec lui à ce concile : entre autres, Vital
d’Antioche, Agricola de Cefarée en Paleftine, fuc-
celfeur du martyr Agapius, & predeceffeur d’Eufebe
l’hiftorien, Leonce de Cefàrée en Capadoce, Lon-
gin de Neocefarée dans le Pont, Narciffe de Nero-
niade en Cilicie, Loup de Tarfe, Pierre d’Icone en
Lycaonie, Bafile d’Amaflee fur l’H e lle fp o n td e puis
martyr, Euftolius de Nicomedie, fucceffeur
du martyr Anthime. Ce concile fit vingt-cinq' canons,
dont les premiers regardent ceux qui étoient
tombez dans la perfecution , qui ne venoit que de
finir en Orient.
Les prêtres qui avoient fàcrifié aux idoles, & qui
étoient revenus au combat de bonne foi & fans
artifice, on leur confèrve l’honneur & le droit d’être
affis dans l’églifè auprès de l’évêque ; mais 011 leur
défend d’offrir, de prêcher, ni de faire aucune fonction
fàcerdotale. On ordonne le même pour les
diacres ; mais on permet aux évêques d’ajouter ou
diminuer, félon la ferveur de la penitençe, Les paroles
E i v r e d i x i i ’ me : 49
rôles dont ufe le concile pour diftinguer les fonétions
des pretres & des diacres, font remarquables. A l’égard
des prêtres il dit, offrir & prêcher, ou faire l’ho-
melie ; a 1 égard des diacres, il d i t , prefenter l’offrande
& annoncer, parce qu’ils faifoient dans l’ég
life , ce que faifoient les crieurs publics dans les af-
femblées profanes. Ceux qui ont fu i, & ont été pris
ou trahis par leurs domeftiques, qui ont perdu leurs
biens , fouffertlestourmens ou la prifon, à qui l’on
a mis par force de l’encens dans leurs mains, ou des
viandes immolées dans la bouche, tandis qu’ils
crioient cju’ils étoient chrétiens, & qui ont depuis
témoigné leur douleur par leur habit & leur maniéré
de v iv re : Ceux-là étant exemts de péché ne doivent
point êtrcprivez de lacommunion; & fi quel- *
ques-unslescn ont privez par ignorance ou par trop
d exaétitude , qu’ils foient reçus fansdélais. Cecieff
égal pour les clercs & pour les laïques. Même les
laïques qui fe trouvent en ce cas , pourront être
promus aux ordres, fi leur vie précédente efl fans
reproche: On pourra auffi admeerre aux ordres *.«.
les catecumenes qui- ont fàcrifié avant leur baptême.
Ceux cjui après avoir facrifié par force, ont encore *‘4‘
participe au feftin des idolesjs ils y ont été en habit de
fete, & témoignant de la joie, ils feront pendant un
an auditeurs, profternez pendant trois ans, deux ans
participant feulement aux prières, & enfuite ils feront
reçus à la communion parfaite. Mais s’ils ont af- c' 5'
fifte a ce feftin en habit de deiiil, & quoiqu’ils aient
mangé, n’ont fait que pleurer pendant tout le repas :
Tom. III, q