
A n . 342.
LIII.
S. Athanafe à Je -
rufalem : puis à
Alexandrie.
Apol. i . p. 774 .
C .
A i Solii. p. 8x5.
4 0 4 H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u e .
dote il y avoit à Laodicée un fameux Sophifte païen
nommé Epiphane, fort ami des Apollinaires, Si
dont le fils éroit difciple. L ’évêque leur avoit défendu
de le frequenter ,. craignant qu’il ne les entraînât
au paganifme, mais ils ne laiifoient pas de
le voir. U,n jour Epiphane recitoit un hymne à la
louange de Bacchus, en prefence de plufieurs per-
fonnes, & des deux Apollinaires le pere & le fils.
Au commencement il dit félon la coutume : Que
ceux qui n’étoient pas initiez Si les profanes euifent
à fe retirer : mais les Apollinaires ne fortirent po int,
ni aucun autre des Chrétiens qui étoient prefens.
L ’évêque Theodote l’aïant appris , le trouva fort
mauvais : il pardonna aux autres, qui n’étoient que
laïques, après une legere réprimandé : mais pour les
Apollinaires, il les blâma publiquement, Si les fe-
para de l’églife. Toutefois comme ils firent pénitence,
dans les larmes Si les jeûnes ; il les reçût quelque
temps après. Ce fut donc cette ancienne faute
que George reprocha de nouveau au jeune Apollinaire
, avec la communion de S. Athanafe ; pour
avoir prétexte de le chalfer de l’églife.
S. Athanafe aïant traverfé la Syrie , vint en Pa-
lelfine, où tous les évêques le reçûrent favorablement
: excepté deux ou trois Ariens, comme Acaçe
de Cefarée Si Pâtrophile de Scythopolis. Tous les
autres embraiferent fa communion ; & s’excufcrent
d’avoir écrit contre lui -difant qu’on les y avoit contraints
par violence. Ils s’aiTemblerent en concile à
Jerufalem, où ils écrivirent une lettre fynodale en
fà fa v eu r , adreffée aux évêques d’Egypte Ôi de L y-
L i v r e d o u ' z i e ’m e . 403
bie : aux prêtres, aux diacres &-au peuple d’Alexan- 7 ----
drie : pour les féliciter du retour de leur évêque. Us N‘
les exhortent auffi .à prier pour les empereurs : ce, qui
montre que Confiant vivoit encore, Si que c’étoit
la même année 342- Cette lettre étoit fouferite par
feize évêques : dont le premier eft faint Maxime de
Jerufalem, qui préfidoir au concile ; Si tous, excepté
un nommé Macrin, a voient affifté au concile
de Sardique.
S. Athanafe entra en Egypte par Pelufe, Si tra « Socr. 11.
verfant le païs pour aller à Alexandrie, il exhortoit p.ns"c.
en chaque ville , de s’éloigner des Ariens.; & de s’attacher
à ceux quiconfeifoientle confubftantiel. Il fit
même des ordinations en quelques éghfes. Enfin il
arriva à Alexandrie , où il fut reçû avec une joïe in-
croïable non feulement du peuple, mais des évêques
d’Egypte Si des deux Lybies qui accouroient de tous
cotez. Ils fe réjoüiifoient de voir encore leur ami en
vie contre leur efperance, Si de fe voir eu\-mêmes
délivrez dé la tyrannie des heretiques. L ’allegreife
étoit generale, ôi dans les faintes affemblées ils s’ex-
citoient- les uns les autres à la vertu. Plufieurs filles,
qui auparavant fe .deftinoient au mariage , confacre-
rent à Jefus-Chrift leur virginité. Plufieurs jeunes
hommes embrailerent la viemonaftique, touchez des
exemples des autres. Les peres y excitoiént leurs en-
fans : ou du moins fe laiifoient fléchir à leurs prières,
pour ne les en point détourner. Les maris Si les femmes
fe perfuadoient l’un à l’autre de vaquer à la prière,
fuivant le confeil de l’Apôtre : la charité des i.ctr.
peuples s’appliquoit’à nourrir ô i à vêtir des orphelins
E e e iij
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c. 24.
ad Solit^