
A n . 354.
Athan. apol. 1.
p. 705 D.
Ltbtll. 'Fauftin■
Marc. p. i8 .
Athan. ad Solit.
p. S36.
£.ptjc. ad Conft.
434 H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u e .
pour les contrairidre à fe foûmettre au jugement des
Orientaux : Lucifer vint fort à propos le trouver. Il
étoit évêque de Caliari métropole de Sardaigne Si
des iiles voifines : fon mépris pour le monde , fon
amour pour les faintes lettres , la pureté de fa vie &
fa confiance dans la fo i , l’avoient déjà rendu illuf-
tre dans l’églife. Il connoiiîoit à fonds toute cette
affaire , Si fçavoit que-le deffein des heretiques étoit
d’attaquer la foi , fous prétexte de la perfonne de S.
Athanafe. Il s’offrit avec un grand zele d’aller à la
coür , Si d’expliquer tout à l’em pereur , pour obtenir
de lui que l’on pût traiter dans un concile , tout ce
qui étoit en queftion.
Libéré accepta cette offre , Si envoïa avec Lucifer
un prêtre nommé Pancrace ou Eutrope, Si un diacre
nommé Hilaire , qu’il chargea d’une lettre pour
l’empereur pleine de refpeét & de fermeté. Il lui re-
prefente qu’il ne lui avoit pas demandé un concile
feulement pour l’affaire, d’Athanafe , mais pour plu-
fieurs autres ; Si qu’avant toutes chofes on de voit
traiter la caufe de la foi. Il fe juilifie de ce qu’on l’ac-
cufoit d’avoir fupprimé les lettres des Orientaux qui
chargeoient Athanafe : en difant qu’il les a lûës en
plein concile , mais qu’il n’a pû y ajouter fo i , parce
qu’elles étoient contredites par le jugement de foi-
xante & quinze évêques d’Egypte. Il dit enfuite :
Les Orientaux témoignent qu’ils veulent avoir la
paix avec nous. Quelle pa ix , Seigneur, peut-il y
avoir : puifqu’il y a quatre évêques du même parti,
fçavoir Demophile , Macedonius, Eudoxe Si Mar-
tyrius, qui à Milan il y a huit ans, n’aïant pas voulu
L i v r e t r e i z i è m e . 435
condamner l’opinion heretique d’Arius, fortirenten 7
colere du concile ? On voit par là que cette lettre eft N'
écrite l’an 354. Car ce concile dont il parle eft le
premier de Milan , tenu en 346. Libéré reprefente
encore dans cette lettre ce qui venoit de fe paffer à
Arles, où quelques offres que fes légats euffént fai- sup. Uv. x n .
tes, jamais les Orientaux n’avoient voulu condam- n' 19’
ner l’herefie d’ Arius : c’eft pourquoi il conjure l’empereur
de faire encore tout examiner foigneufement
dans une affemblée d’évêques, où l’on commencera
par convenir de la foi de Nicée , Si le prie d’écouter
favorablement Lucifer , Pancrace & Hilaire qu’il lui
envoie.
Il écrivit en même temps à Eufebe évêqüe d<*. Ver- zp'tf- y ** £«/.
c e il, Si par confequent voifin de la cour , qui fe te-
noit à Milan. Il étoit natif de Sardaigne, Si de là
pouvoir venir fa liaifon avec Lucifer de Caliari : mais
il quitta fon païs Si le repos dont il pouvoir joiiir m e r.fc rip t.
dans fa famille. A Rome il fut ordonné leéteur :
enfuite il vint à Verceil, & s’y fit eftimer à tel point, Ambrof. adver-
« /-* » . y « / \ ciell. epift. 63. n. que le liege venant a vaquer > on le prerera a tous 68.
ceux du païs. Tout le peuple le demanda , les évêques
l’élûrent ; Si c’eft le premier évêque de cette
églife que l’on connoiffe. Il fut le premier dans l'Occident,
qui joignît la vie monaftique à la vie cleri- ».«.
cale , vivant lui-même Si faifant vivre fes clercs
dans la ville à peu près comme les moines des de-
ferts : dans les jeûnes, la priere fréquente le jour Si ». si.
la nui t , la leéture Si le travail : feparez de la compagnie
des femmes, fe gardant l’un l’autre contre
les tentations. Leur communauté fe nommoit aufli
I i i ij