
A n . jj8 .
Thilo/l. ix . c. io.
Sozom. i.Y. c . 16.
Conctl. Tarif, ap.
Hilar. fragm.
Stzom. l y . c . 17,
;<io H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u e .
res ; & qu’il pût décider ce qu’il y auroit à faire pour
le mieux. Ainfi il fe faiioit le juge du concile univer-
fel & l’arbitre de la foi.
Cependant il changea encore de réfolution. Car
les Anoméens, c’eft-à-dire , les partifans d Eudoxe,
d’Acace , d’Urface & de Valens -, aiant un peu relevé
leur crédit, firent en forte qu’il convoqua deux
conciles au lieu d’un. Ils voïoient leur condamnation
inévitable, fi tous les évêques s’aifembloieht
en un feul concile : parce que tous feroient, ou pour
la foi de Nicée & le confubftantiel, ou pour la formule
de la dédicace d’Antioche , qui contenoit auffi
le nom de fubftance. D’ailleurs , il étoit plus facile
de divifer les efprits des évêques feparez -, & de faire
de loin de faux rapports d’un concile à l’autre.
Du moins ils efperoient, que s’ils ne gagnoient les
deux conciles , ils en gagneroient un s & que s’ils
étoient condamnez par l’un , ils ne le feroient pas
par l’autre : yoilà les motifs fecrets. Ceux que l’on
publia & que l’on fit goûter a l’empereur , furent
de lui épargner la dépenfe , & aux évêques la fatigue
d’un trop grand voïage. L ’eunuque Eufebe qui
favorifoit Eudoxe , aida par fon crédit à faire palier
cette réfolution. En attendant que l’on eût déterminé
le lieu de chaque concile , l’empereur manda
aux' évêques de demeurer dans leurs églifes ou dans
les lieux aufquels ils fe trouveroient -, & il écrivit à
Bafile d’Aneyre de confnlter tous les évêques d’O-
rien t, touchant le lieu du concile, afin de le déclarer
au commencement du printemps. Car il ne
croïoit plus que Nicée fût convenable à caufe du
trouble
A N. W -
L i v r e q u a t ô r z i e ’me . jg i
trouble, que le tremblement de terre avoit excité
dans le païs. Bafile envoïa aux évêques la lettre de
l’empereur, y joignant les fiennes, pour les exhorter
à mander promptement le lieu qui leur plairoit le
plus. On propofa Tarfe en Cilicie : mais ceux du ».
parti d’Eudoxe s’y oppoferent : peut-être à caufe de
ï’évêque Silvain qui leur étoit contraire ; & la même
raifon put faire rejetter Ancyre, qui fut auffi nommée.
Pour l’Occident, on ne voit pas qu’il y ait eu
d’autre lieu propofé que R im in i, où fe tint en effet
le concile.
Pendant que les Orientaux étoient dans cette in- soz.,m. rr.f. r&
certitude touchant le lieu du concile : Bafile alla
trouver l’empereur, qui demeuroit alors à Sirmium.
Il y trouva quelques! évêques , qui y étoient pouf
leurs affaires particulières ; entr’autres Marc d’Are-
thufe & George ufurpateur d’Alexandrie. On re-
folut que le concile d’Orient fe tiendroit à Seleu-
cie en Ifaurie. Enfuite Valens qui étoit auffi à Sirmium
& fes partifans, c’eft-à-dire, les Anoméens,
y firent dreffer ôc figner par les évêques prefens une
nouvelle formule : où le mot de fubftance étoit rc- Ap. Ath«n. a«
jetté nommément, comme inconnu au peuple & a?'
occafion de fcandale, & comme ne fe trouvant point
dans l’écriture. On ordonnoit de ne faire aucune
mention de fubftance en parlant de Dieu à l’avenir.
La formule finifloit par ces mots : Nous difons
que le fils eft femblable au pere en tout : comme les
faintes écritures le difent &c l’enfeignent. Ce qu’il y
eut de plus fingulier à cette formule, c’eft la datte
que l’on mit à la tête en ces termes : Expofition de
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