
368 H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u e .
■--------------afliduitez & nos demandes injuftes nous ôtent le
A n . 34 7 . crédit & l’autorité que nous devrions avoir. Car il y
a des évêques qui ne ceiTent point de venir à la cour,
particulièrement des Africains. Ils méprifent ( nous
le fçavons ) les falutaires confeils dé notre frere Gra-
tus. C ’étoit l’évêque de Carthage prefent au concile.
Ofius continue : Les affaires qu’ils portent à la cour
ne font d’aucune utilité pour l’églife : ce font des
emplois & des dignitez feculieres qu’ils demandent
pour d’autres perfonnes. i l eft honnête aux évêques
d ’iriterceder pour les veuves ou les orphelins dépoüil-
lez ; car fouvent ceux qui fouffrent vexation ont recours
à l’églife : ou les coupables condamnez à l’exil
& à quelque autre peine. Ordonnez donc, s’il vous
plaît, que les évêques n’aillent à la cour que pour ces
caufes, ou quand ils feront appeliez par des lettres de
l’empereur. Ils dirent tous : Nous le voulons : Qu’il
foit ordonné.
C*n. j j lat. t . Ofius ajoûta : Pour ôter aux évêques les prétextes
d’aller à la cour , il vaut mieux que ceux qui auront
à follieiter ces affaires de charité , le falïent par
un diacre, dont la prefence fera moins odieufe , &
qui pourra plus promptement rapporter la réponfe.
cm, 9- Gr. On l’ordonna ainfi. On ajoûta, que les évêques de
chique province , envoïeroient au métropolitain
les requeftes & le diacre qu’ils en auroient chargé ;
afin qu’il lui donnât des lettres de recommandation
, adreffées aux évêques des villes où fe trouve-
roit l’empereur. Que fi un évêque a des amis à la
cour, on ne l’empêche pas de leur recommander
par fon diacre quelque affaire honnête & convenable.
| L i v r e d o u z i e ’m e . 369
ble. Ceux qui viendront à Rome prefenteront à l ’é-
vêque de Rome les requêtes dont ils feront chargez ,
afin qu’il examine fi elles font juftes & honnêtes, &
qu’il prenne foin de les envoïer à la cour. Ces réglés
furent approuvées de tous.
Gaudence évêque de Naïffe en Mefie , ajoûta :
qu il etoit neceffaite , pour retenir par la crainte
ceux qui n’obferveroient pas ces réglés , d’ordonner
qu’ils feroient dépofez de l’épifeopat, avec connoif-
fance de caufe. Et pour venir à l’execution, conti-
nua-t’i l , il faut que chacun de nous qui fommes
fur le canal, ainfi nommoit-on les grands chemins ;
que chacun, dis-je, quand il verra paffer un évêque,
s’enquiere où il va & des caufes de fon voïage.
S’il va à la cour, qu’il voie s’il y eft invité : mais
s'il y va pour des follicitations , telles qu’il a été dit :
qu’il ne fouferive point à fes lettres, & ne le reçoive
, pas même à fa communion. Cet avis fut approuvé
I de tout le monde. Seulement Ofius y ajoûta une
reftri&ion : que ceux qui avant que de fçavoir ce
[ décret du concile arriveroient aux villes fituées fur
les grandes routes, en feroient avertis par l’évêque
du l i e u q u e celui qui feroit ainfi averti, envoïe-
roit fon diacre de ce lieu-là, & retourneroit à fon
diocéfe.
Ofius fe plaignit d’un autre abus. Quelquefois ,
| dit-il, un évêque vient dans un autre diocéfe, ou
dans une autre province, & y demeure long-temps
; par ambition : parce que l’évêque du lieu a peut-être
1 moins de talent pour inftruire ; & levêque étran-
■ ger fe met â prêcher fouvent, pour le faire mépri-
Tome I I I A a a
A n . 3 4 7 .
Can. 10 . Ut.
G an. n . lat. 291
Gr.
V. Terg. granèlt
chemins liv . i r ,
ch. 18. ». 9.
Can. l i . lata
Can. 1 4 . lat. i l ,
Gr.