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Sulp. S e v .
Lucifer. ¡1 7»
580 H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u e .'
Ariens firent tomber à Rimini la plûpart des catholiques
: leur perfuadant que la fuppreffion du mot
de fubfltince réüniroit l’églife d’Occident avra celle
d’Orient. On dit même qu’ils leur demandèrent, ii
clétoit Jefus-Chrift qu.’ils adoraient, ou la confub-
ftantiahté? &c qu’ils leur rendirent par-là ce terme
odieux. Valens & Urface pafTerent plus avant, &
dirent à Phebade & à Servais, que fi cette formule
de foi ne leur paroiffoir pas allez ample, ils y ajoutaient
ce qu’ils voudraient : promettant de leur part,
d’y confentir. Une propoficion ii plaufible fut reçue
favorablement de tout le monde ; & les catholiques
qui cherchoient à finir l'affaire de quelque maniéré
que ce fût, n’oferent y,jefifter. Rien ne paroiffoit
plus convenable à des fcrviteurs de Dieu, que de
chercher l’union,. La for-mule de foi que l'on pro-
pofoit , & qui étoit celle de Sirmium & de Nice en
T hra ce , n’avoit rien d’heretique en apparence. On
n’y difoit point que le fils de Dieu fût créature , tirée
du néant, ni qu’il y eût eû un temps où il n’étoit
pas : au contraire , on difoit qu’il étoit né du pere
avant tous les fiecles, & Dieu de Dieu. La raifon
de rejetter le mot à'eujia. ou fubftance étoit probab
le , parce qu’il ne fe trouvoit point dans les écritures,
& qu’il fcandalifoit les fimples par fa nouveauté.
Les évêques ne fe mettoient pas en peine
d’un mot, eroïant que. le fens catholique étoit en
feureté.
Enfin comme M s’étoit répandu un bruit parmi
le peuple, que cette expofition de foi étoit fraud.u-
leufe i Valens de Murfe qui l’avoit compofée, dé-
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clara en prefence du prefet Taurus, qu’il n’étoit point .
Arien : au contraire qu’il étoit entierement„éloigné
de leurs blafphêmes. Mais cette proteftation faite en
particulier, ne fuffifoit pas pour appaifer les foup-
çons du peuple : c’eft pourquoi le lendemain les évêques
étant affemblez dans l’églife de Rimini avec une
grande foule de laïques, îvlufonius évêque de la
province Byzacene en Afrique, à qui tous déferaient
le premier rang pour fon âge , parla ainfi :
Nous ordonnons que quelqu’un de nous life à votre
fainteté ce qui s’eft répandu dans le public, & qui eft
venu jufques à nous : afin de condamner tout d’une
Voix , ce qui eft mauvais & qui doit être rejetté de
nos oreilles & de nos coeurs. Tous les êvêques répondirent
; Nous le voulons. Alors Claude évêque de la
province d’Italie nommée Picenum , commença à
lire par l’ordre de tous, les blafphêmes que l’on attri-
buoit à Valens. Mais Valens les défavoüa & s’écria
: Si quelqu'un dit que J . C . n’eft pas Dieu fils
de Dieu, engendré du pere avant les fiecles , qu’il
foit anathême. Si quelqu’un dit que le fils de Dieu
n’eft pas femblable au pere félon les écritures, qu’il
foit anathême. Si quelqu’un ne dit pas que le fils
de Dieu eft éternel avec le pere , qu’il foit an.athê-
me. Tous répondirent à chaque fois : Qu’il foit ^it.
anathême. Valens ajouta comme pour fortifier la
doéfrine catholique : Si quelqu’un dit que le fils de
Dieu eft créature , çomrne font les autres créatures ;
qu’il foit anathême : Tous répondirent : Qu il foit
anathême : fans s’appercevoir du venin cache fous
cettç propofition. Car les catholiques entendoient,
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