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faifoient fouffrir de cruels tourmens. Par exemple,
il y eut des femmes à qui pour avoir refufé de participer
aux myftcres , ils coupèrent les. mamelles., en
les ferrant entre le bord d’un coffre, & le couvercle :
ils les brûlèrent à d’autres , en y appliquant un fer
rouge ou des oeufs brûlans. Deux Novatiens entre
les autres , Auxanon depuis prêtre , & Alexandre
Paphlagonien , qui menoient enfemble la vie afce-
tique , furent tourmentez & mis en prifon. Alexandre
en mourut, & les Novatiens lui bâtirent une
églife comme à un martyr. Auxanon vécut très longtemps
après ; .& c’eft de lui que l’hiftorien Socrate dit
avoir appris toutes ces particularitez.
L ’édit de l’empereur qui fervoit de fondement
aux violences de Macedonius., ordonnoit d’abattre
les églifes de ceux qui croroient le coniubfbntiel : il
en fit abattre une des trois que les Novatiens avoient
â C. P. Mais aulïi tôt ils ç’affemblerent en fi grand
nombre , qu’en peu de temps ils tranfporterent les
matériaux de l’autre côté de la mer en un lieu nommé
Sycai. L’un portoit des tuiles, l’autre une piece
de bois: les femmes & lesenfans y travailloient avec
ardeur , comme pour le fervice de Dieu : ainfi L’égli-
fe fut promptement rebâtie. Mais, depuis l’empereur
Julien leur ¡fiant rendu l’ancienne place, ils y rapportèrent
les matériaux, rebâtirent leur églife plus
belle que devant, & la nommèrent Anaftafie, c’eft-
à^dire , Reffufcitée. Il y eut alors: quelque ouverture
de réconciliation entre les catholiques & les Ncfva-
tiens ; les catholiques n’aïant plus d’églifes à C. P.
aimoient mieux s’affembler avec eux dans celles qui
L i v r e t r e i z i è m e . p ?
leur reftoient, qu’avec.les Ariens qu’ils avoient en
horreur : mais la jaloùfie de quelques Novatiens empêcha
la réiinion , fous prétexte d’une ancienne dé- «**»*•tr- c 1&-
fenfe qu’ils alieguoient.
Eleufius en même temps fécondant Macedonius, ibid.me.
qui l’avoit fait évêque de Cyzique , abattit l’églife
que les Novatiens y avoient ; & Macedonius fça-
chant qu’il y avoit un grand nombre de Novatiens
dans la Paphlagonie , particulièrement à Mantinie ,
il y fit envoïer par ordre de l’empereur quatre compagnies
de foldats, pour les obliger par la crainte à
recevoir la doétrine d’Arius. Les Novatiens réduits
au defefpoir, fe mirent en défenfe ; & s’armant de
faux , de coignées & de tout ce qu’ils trouvèrent,
marchèrent contre les foldats : il y eut un combat où
plufieurs Paphlagoniens furent tuez : mais peu de
foldats s’en fauverent. Cette conduite rendit Macedonius
odieux, à ceux même de fon parti ; Sc déplut
à l’empereur. Il l’irrita beaucoup plus par une autre
entreprife. L ’églife des apôtres à C. P. menaçoit
ruine & on n’y pouvoit prier fans péril. Macedonius
en voulut enlever le corps du grand Conftantin qui
y étoit enterré : le peuple s’y oppofa comme à un
crime : d’autres foutenoient qu’ii étoit permis de le
transférer, en forte qu’il fe fit deux partis ; & les dé-
fenfeurs du confubftandel étoient de celui qui s’op-
pofoit au deffein de Macedonius : foit par averfion
pour lui, foit p3r affeétion pour la mémoire de Conftantin.
Ils en vinrent aux mains : il y eut plufieurs
hommes tuez, tellement que la cour de l’églife &