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"Epifi. Ofii ap.
uiïh. ad Solit. p .
358 H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u e .
revenir : d’autant moins que la plûpart des témoins
, des juges & des autres perfonnes neceiTaires
ne vivoienc plus. On leur répondoitJ que le concile
de Sardique étoit affemblé pour examiner ces prétendus
jugemens -, qu’Athanafe fe préfentoit pour
être jugé, au lieu qu’on la vo ir condamné abfent,
& que les procédures faites contre lui étoient rapportées.
Les Orientaux fe réduifirent à dire : Puifque
de fix évêques qui ont fait l’information dans la
Mareóte, il y en a encore cinq dé vivans ;que l’on
envoie de chaque côté quelques évêques fur les
lieux où Athanafe a commis les crimes : s’ils fe
trouvent fau x , nous ferons condamnez , & non re-
cevables a nous plaindre ni aux empereurs, ni au
concile, ni à-aucun évêque : s’ils fe trouvent Vrais,
vous ferez condamnez & non recevables, vous qui.
avez communiqué- avec Athanafe depuis fa condamnation.
Mais les Occidentaux refuferent cette
propofidon qui ne tendoit qu a éluder le jugement,
& à multiplier les procédures inutiles : outre que
Grégoire étant le maître en Egypte , les Eufebiens
y euifcnt fait ce qu’ils auroient voulu. Gomme ils
étoient venus trouver Ofïus dans leglife où il de-
meuroit, il les invita à propofer ce qu’ils avoient à
dire contre Athanafe ; les exhortant à parler hardiment,
&. les aflùrant qu’ils ne devoient attendre
qu’un jugement très-équitable. I f le fit une & deux
fois : ajoûtant que s’ils ne vouloientpas parler devant
tout lè concile,. ils s’expliquaffent du moins à lui
(cul. fé vous promets, difoit-il ,, que il Athanafe fe
L l V R E DO U Z I E ’ME. 3J 9
trouve coupable, nous le rejetterons abfolument ; Si ~ ~ ~
quand même il fe trouveroit innocent & vous con-
vaincroit de calomnie : fi vous ne pouvez vous réfoudre
à le recevoir, je me fais fort de l’emmener en
Efpagne avec moi. S. Athanafe confentoit à cette
propofidon:mais fes ennemis fe défioient tant de
leurcaufe, qu’ils la refuferent comme les autres.
Le concile étoit d’ailleurs bien informé de leur sJ y £ 'ec? -A,h’-
mauvaife volonté, par Macaire &l Afterius , qui les
avoient quittez après être venus d Orient avec eux.
Ces deux évêques racontoient, que pendant tout le
voiage les Eufebiens faifoient en certains lieux des
affemblées, où ils avoient réfolu que quand ils fe-
roient arrivez à Sardique, ils ne fe foumettroient a
aucun jugement ; & ne s’affembleroient pas meme
a v e c le concile : mais qu’aïant fignifié leur prefen-
ce pat une proteftation, ils fe retireroient promptement.
En effet étant arrivez ils ne permirent point
à ceux qui étoient venus d’Orient avec eux^ d’entrer
dans le concile : ni même d’approcher de l’églife où
il fe ténoit. Car il y avoir plufieurs évêques Orientaux
attachez à la faine dodrine , qui vou-loient fe
feparer d’eux , & qu’ils retenoient par menaces &
par promeiTes. C ’eft ce que témoignoient Macaire &
Afterius, fe plaignant de la violence qu’ils avoient
■eux-mêmes foufferte.
Les Eufebiens ne pouvant plus reculer , & le jour Q
marqué pour le jugement, étant expiré : ils dirent rien taux , & ju -
qu’ils étoient obligez de fe retirer parce que lempe- &jle
reur leur avoir écrit, pour celebrer fa vidoire fui
les Perfes ; & ils n’eurent 'point de honte denvoïer p.sio.