
¿ 4 * H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u e .
~~ * - roi. Un tel fonge ecoit de grand poids pour Julien.
n. 360. raconte ainii lui-même la maniéré dont il accepta
f . " Mh' l’empire : Jupiter , le Soleil, Mars , Minerve & tous
les dieux fçavent que je n’én foupçonnois rien , juC-
ques à l’heure que j’en ai appris la nouvelle, vers le
coucher dufoleil. Auffi-tôt le palais fût environné,,
& j’entendis de grands cris r je n’ofois m’y fier , &
doutois de ce qu’il falloit faire. J ’étois monté à une
chambre haute , feparée de celle de ma femme ,
qui vivoit encore. Delà par une fenêtre j’adorai
Jupiter ; & comme les cris augmentaient, & que-
tout le palais étoit en trouble, je le priai de me donner
un préfage. Il le f i t , m’ordonnant de me laifl’er
perfuader & de ne point m’oppofer à l’affeétion de
l’armée. Et toutefois aïant eu de tels lignes , je ne
cédai pas aifément ; & je refiftai autant qu’il me fut
j ÿ » p o f f i b l e . Quelque temps auparavant il avoit fait
vçnir de Grece un de ces miniftres des faux dieux,
que les Grecs nommoient hiérophantes, avec lequel
il avoit fait quelque cérémonie très-fecrete : car il
faifoit encore profelfion extérieure du Chriftianif-
me ; & il n’y avoit qu’Oribafe de Pergame fon médecin,
& un Africain nommé Evemere, qui fçulTent
fon fecret.
Jmm. i. 8. Aïant accepté l’empire, il écrivit à Conftantius ,'
pour le prier de le trouver bon : proteftant de ne lui
être pas moins fournis, & offrant de recevoir de fa
main un prefet du prétoire. Mais pour les autres o fficiers,
il vouloir en avoir la difpofjtion. Cette lettre
fut portée par Pentadius & Eleuthere, deux officiers
conftderables , qui trouvèrent Conftantius à.
L i v r e q u a t o r z i e ’m e . 643
Cefarée de Cappadoce. Quand il eut otii la letfture
de la lettre , il s’emporta extraordinairement ; & regardant
ceux qui l’avoient apportée, avec des yeux
qui ne leur promettoient que la mort ; il les fit fortir
fans leur rien demander, ni rien ecouter davantage.
Il délibéra s’il quitteroit la guerre des Perfes pour
marcher contre Julien : mais il fe contenta de lui
écrire qu’il ne pouvoit approuver ce qui s etoit pafle.
Et fi vertís voulez , difoit-il, vous mettre en feuretc
vous & vos amis, vous devez vous contenter du titre
de cefar , & recevoir les officiers que je vous envolerai.
Cette lettre de Conftantius fut portee par
le qUefteur Leonas, qui avoit affilié au concile de
Seleucie. Il envoïa encore a Julien un eveque de
Gaule nommé Epitedbe, pour l’affiirer qu’il lui fau-
veroit la vie : prétendant lui faire alfèz de grâce.
Leonas étant arrivé à Paris, Julien le reçut félon
fa dignité & fon mérité : le lendemain i^aifembla les
foldats ■& le peuple dans le champ des exercices : où
étant monté fur fon tribunal, il fe fit prefenter la.
lettre de Conftantius. On la lut publiquement : mais
quand on vint à l’endroit ou Conftantius condam-
nôit tout ce qui s’étoit paffé , &c vouloit que Julien
fe contentât du titre de cefar : on entendit de tous
cotez des voix terribles, qui confirmoient a Julien
le titre d’augufte, au nom de la province, des foldats
& de l’état, à qui il étoit neceffaire contre les barbares.
Ainfi Leonas fut bien heureux de s’en retourner
enfeureté. C’étoit l’année 360. &c Julien aiant
fait encore quelque expédition nnlitaite au-dela du
R h in , revint en Gaule & paiïa l’hy ver a Vienne. Il
M m m m ij
A n . 360.
Sup. n . l l .
J a l . mcL A than*
p. yM.
A mm. xx.