
A n . 3 j£ .
Mnrtyrol. Rom.
X X X I I .
P.erfecution à
Alexandrie.
AU fo h t. p. 849.
C.
p. 85?. e.<
p. 8*}. B.
J\ 8;o. A.
/>. 8j». B.
p. 838. B.
f . 8;<>. A.
Sj2. 2 .
4 8 1 H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u e .
fa it encore leur mémoire le vingt-uniéme M a y . Ceux
qui refterent en vie furent bannis dans le defert nommé
la grande Oafis.
• Sous prétexte de chercher faint A th a n a fe , on féel-
la plufieurs maifons , on en pilla p lu lîe u r s , on ouv
rit même des fepultures : on enleva des dépôts que
faint A than afe a v o it mis chez des perfonnes de probité.
Les catholiques perdoient la plus grande partie
de leur bien , pour conferver le refte , & emprun-
to ient pour fe racheter de la v e xa tion des Ariens.
Ils fu ïo ien t leur rencontre : plufieurs paffoient de
rue en r u e , de la v ille dans les fauxbourg s : mais
ceux qui les retiroient étoient traitez comme eux.
D ’autres paffoient là nuit dans le defert : d’autres ai-
moient mieux s’expofer à la mer , que d’entendre
leurs menaces : car ils avoient toujours à la bouche
le n om de l ’empereur. Ils enleverent plufieurs vierges
de leurs maifons , 8 c infulterent à d’autres dans
les ru e s , principalement par leurs femmes , qui fe
promenoient info lemment comme des b ac ch an te s ,
cherchant l ’occafion d’outrager les femmes catholiques.
On chafla par l ’autorité du duc Sebaftien les prêtres
8 c les d ia c re s , qui fervoient-dans l ’églife d’A le x
andrie depuis le temps de fain t Pierre & de faint
A le xan d re , 8 c on ré tablit ceux qui avoient été chaf-
fez dès le commencement avec A riu s , D eu x prêtres
entr’autres , H ie ra x Si D io fco re furen t envoïez
en e x i l ,, 8 8 leurs maifons pillées, Il y eut des v ie rges
qui furent attachées à des poteaux , & eurent les
cotez déchirez jufques à trois fois ; ce que l’on ne
fa ifo it pas aux véritables criminels. ' U n ve rtueux “
foudiacre nommé E u ty c h iu s , après a vo ir ete fouet-
té fur lé dos avec des lanieres de cuir de boe u f quafi
jufques à la m o r t , fu t en vo ie aux mines de P h am o ,
lieu fi mal-fain /q u e les criminels pouvoient à peine
y v iv re quelques jours ; & fans lui donner feulement
quelques heures , pour fe faire parafe! de fes p la ie s ,
on le preffa tellement de partir, qu’il mourut en chemin
b ien -tô t a p rè s , avec la gloire du ma rty re. L e-
g life honore fa mémoire le ving t - fixiéme de M a r s , u ^ t y n i . h»*
avec d’autres martyrs qui fouffrirent fous cette per-
fecution de George. C om m e le peuple fo llic ito it
pour Eutychius : ïes Ariens firent prendre un nommé
H e rm ia s , & trois autres peffonnages confidera -
bles , que le duc Sebaftien mit en p n fo n , après les
a v o ir déchirez de coups. Les Ariens voïan t qu ’ils
n’en, étoient pas morts , fe plaignirent & menacèrent
d’écrire aux eunuques : le duc en eut peur , 8 c
fit battre une féconde fo is ces innocens : qu i difoient
feulement : On nous frappe pour là v é r it é , nous ne
communiquons point avec les hérétiques : frappez
tant qu’il vous plairai, vous en rendrez compte dev
ant Dieu . Les Ariens Vôuloicnt les faire mourir
en prifon : mais le peuple prenant fon temps obtint
leur liberté au bout d’en v iron fept jours. Les Ariens
s’en vengerent fur les pauvres : car après que le duc
leur eut liv ré les égides * les pauvres 8 c les veuves
ne pou vant plus y demeurer , étoient affis dans lés
lieux que leu r a vo ien t'm a rq u e z les clercs qui pre-
noient fbin d’eux. Mais les Ariens voiartt que les
catholiques leur donnoient ab on d am m en t, chaffe