
i t H i s t o i r e E g c l i s i a s t i q j j e .
philofophes dont la doctrine ne s’accorde pas avec
la notre , il montre combien ils s’accordent peu
entre eux, 8c les combat les uns par les autres, il
s’actache en particulier à réfuter Ariftoce, comme
le plus dangereux, 8c ¿montrer l'utilité d e lap h y -
fique, & de toute la philofophie, que les Chrétiens
ontrejettée, non par ignorance, mais par un mépris
bien fondé. Voila le deiïein des quinze livres
de la préparation évangélique.
La demonftration contient principalement la ,
controverfe contre les Juifs : pour montrer que nous
ayons eû raifon de ne pas luivre leur maniéré de
v iv r e , quoique nous ayons embraffé la doétrine
des Hebreux. Cet ouvrage étoit divifé en vingt liv
re s , dont il ne nous, refte que la moitié, les dix
derniers font perdus. Il montre dans le premier,
que la loi Mofaïque ne convenoit qu’à un peuple
particulier, habitant une certaine terre , obligé de
facrifier en un feul temple : ce que toutes les nations
nepourroient execu ter, quand elles, voudroient.Cependant,
par les propres livres des Ju if s , toutes les
nations font appellées à une nouvelle alliance ; 8c
c’eit 1' évangile qui n’enfeigne que la loi naturelle
obfervée avant M oïfe, Si qui mene la loi écrite à fa.
perfeéfcion. Là il diitingue deux fortes de chrétiens
les uns plus parfaits, qui renoncent au mariage,
aux enfans, à la poffeflion des biens temporels,à.
la compagnie des hommes , pour fe confacrer entièrement
à Dieu, &luio ffrir continuellement pour
tous les autres Les. facrifices. de leurs prières & de
|Qu.tes.forc.es de vertus. les autres qui demeurent.
dansla vie commune, dans lé m ariage, le foin des
enfans 8c d’une famille; portant les armes , labourant,
trafiquant, faifant toutes les fonctions de
la vie c iv ile : mais fans négliger la pieté, ayant
descems reglez pour s’y exercer 8c pour s’en inf-
truire. On voit ici manifeftement la vie afcétique
8c monaitique, ufitée deilors 8c préférée à la vie
commune.
Eufebe montre enfuite que nous ne femmes
point étrangers aux promeffes de Dieu, par les prophéties
de la vocation des gentils, répandues dans
tous les livres facrez. Cette vocation de toutes les
nations à la connoiffance du vrai Dieueft une des
marques delà venue duMeffie, une autre marque
eil la réprobation des Ju if s , à la referve d’un petit
nombre; 8c tout cela eil prédit dans leurs écritures.
Il fait voir combien J . C . eitau-defTus de Moïfe,
& i l s’attache à prouver fa divinité contre ceux qui
necroyent pas aux faintes écritures. La pureté de fa
morale 8c les miracles prouvent qu’il n’eft. ni n
impofteur , ni un pur homme. On ne peut révoquer
en doute qu’il ait fait des mirât les, il l’on con-
fid ere la fimplicué de fes difciples, leur bonne foi.,
leur d é fin r e r e ife me ne, leur perfeveran.ee juiques à.
la more, l’impoflibilité, qu’ils ayent eonçû le def-
fein de tromper le monde, ni qu’ils y ayent réiilïi..
O nepeut tcribueràla magie les miracles de J . C .
fi on en confidere l’effet, qui n’ eft que d’établir la.
vertu Sc la pieté : les oracles mêmes des faux d ieu x ,
raporcez par Porphyre, le reconnoiffoient pour un.’
faint pexionnage, dont l’ame. était heureufe dans.
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L ib. $ 4 0
Lib, 1II.7I.2fi*;
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