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IV. C. 2-1"
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qu’il falloit bien plutôt s’en tenir à la foi de Nicée,
propofée par les peres de ceux qui s’affemblerent à
Antioche , & qui dreffant une nouvelle formule,
avoient femblé renoncer à la foi de leurs peres.
On vint enfuite à une autre queftion. Car comme
les Acaciens dans la formule qu’on avoit lûë , di-
foient que le fils étoit femblable au pere : on demanda
en quoi il lui étoit femblable, Les Acaciens di-
foient qu’il ne l’étoit que quant à la volonté, & non
quant à la fubftance : tous les autres difoient qu’il
l’étoit auifi quant à la fubftance. La journée fe palla
dans Cette difpute. On reprochoit à Acace que dans
les écrits qu’il avoit publiez, il difoit que le fils étoit
femblable au pere en'touteschofes. Comment donc,
lui difoit-on , niez-vous à prefent la relTemblance
en fubftance ? 11 répondit que jamais aucun auteur
ancien ni moderne, n’aVoit été jugé fur fes écrits.
Comme la difpute s’échauffoit, les Acaciens voulurent
fe prévaloir de la confefîion de foi dreil'éc à
Sirmium par Marc d’Arethufe , & foufcriterpar Ba-
file d’Ancyre, où l’on convenoit d’abolir le mot de
fubftance. Sur quoi Eleufius de Cyzique dit : Si Baille
ou Marc ont fait quelque choie en leur particulier
, ou s’ils ont quelque différend avec les Acaciens
, cela ne regarde point le concile -, & il n’eft
point neceffaire d’examiner fi leur expofition de foi
eft bonne ou mauvaife. Il faut fuivre celle qui a été
autorifée à Antioche par les évêques plus anciens
qu’eux : quiconque introduit autre chofe, eft hors
de l’églife. Tous ceux qui étoient de fon parti, c’eft-
à-dire, les Demi-Ariens, lui applaudirent.
L i v r e q u a t o r z i e ’m e .’ ;<h
Comme la difpute ne finiffoit jaoint , Leonas fe “ ---- ------
leva & fepara l’affemblée ; ôi telle fut la fin du con- N‘ $7?*
cile de Seleucie. Car le lendemain les Acaciens ne
voulurent plus y venir ; & Leonas lui-même étant & soucie,
invité de s’y trouver , le rèfufa, difant que l’empereur
l’avoit envoie pour aftïfter à un concile où l’on
fût d’accord : mais que puifqu’ils étoient divifez ,
il ne pôuvoit s’y trouver. Allez donc , ajouta-t-il,
difcourir vainement dans l’églife. Ceux qui l’allerent
inviter de la part du concile trouvèrent les Acaciens
chez lui : en forte que l’on vit manifeftement qu’il
les favorifoit, & qu’il avoit rompu le concile pour
leur faire phifir. Auffi dès-lors crurent-ils avoir
tout gagné. Les autres évêques les rappellerent plu-
fieurs fois, mais ils ne voulurent plus revenir : tantôt
ils propofoient de venir chez Leonas par députez
, tantôt ils affuroient que l’empereur les avoit
chargez de juger les autres. Ils ne vouloient ni convenir
d’une même foi , ni fe défendre des accufa-
tions formées contr’eux , ni venir examiner l’affaire
de faint Cyrille de Jerufalem, qu’eux-mêmes avoient
dépofé ; & il n’y avoit perfonne pour les y contraindre.
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Enfin après plufieurs citations' & plufieurs délais, tüafîl. conc. Eunï
le refte du concile prononça une fentence de dépo- Jn *'
iîtion contre Acace de Cefarée , George d’Alexandrie
, Uranius de Tyr , Theodule de Cheretapes en
Phrygie , Theodofe de Philadelphie en Lydie , Eva-
gre de Mitilene , Leonce de Tripoli en Lydie , Eu-
doxe d’Antioche, Patrophile de Scythopolis. Tous