
Exrod. rv. Io*
Jerem. v. 6*
430 H i s T O ' I R E E c C L E S I A S T IQ J J E . '
ronnc. Son' zélé le fa it prêcher jufques en Illy rie •
il n’a point de peine d’aller à R om e 8 c de paffer en
E fp agn e , afin que fa récompenfe croiffe a v e c fon
tra v a il.
; Peut-être vou s confeillent-ils de vous c a ch e r , à
caufe du ferment que vous a v e z f a i t , de ne point
p a ro ître , fi vou s étiez ordonné ; 8 c c roien t en cela
qu’il y a de la pieté. .Mais la v é ritab le pieté eft de
craindre D i e u , qui vou s a im p ofé cette charge.
Q u ’ils blâment donc auffi Je rem ie & le grand M o ï-
fe. E tan t en vo ïe z & aïant reçu la grâce de la prophétie
, ils fe font excufez : mais enfuite ils fe font
fournis. Quand vous auriez la v o ix fo ib le & la lan gue
embaralTée, quand vous vous croiriez trop jeune
: cr.dgnez celui q u i vous a fo rm é , 8c qui vous
connoiiToit avant que de vous form e r. Quand vous
auriez donné votre p a ro le , qui doit être pour les
faints comme. un ferment : lifez Je rem ie ; après qu’il
eut dit : J e ne parlerai plus au nom du S e ign eu r, il
cra ign it le feu fecret qu’il fentoit en lui ; & fans
s’arrêrer à ce qu’il a v o it d i t , il prophétifa jufques
à la fin. N e fça v ez -vou s pas ce qui a rriv a à Jo n a s
pour s’être e n fu i , 8 c qu’il ne laifïa pas de proph éti-
fe r enfuite l L e Seigneur nous con n o ît mieux que
nous-mêmes : il fç a it à qui il confie le s églifes. C e lu i
qu i n’en eft pas d ig n e , ne doit pas regarder fa yie
p a ifé e , mais fo n miniftere : de peur qu’il n’ajoûte
aux défordres de fa v i e , la malediétion de fa néglig
ence . Quand vous feriez véritablement fo ib le , vous
d evez prendre foin de l’é g life , de peur que fes ennemis
la trou v ant ab an d o n n é e , ne prennent l ’o c c a -
fion de la ra v ag e r. N e nous laiffez pas feuls dans le
combat : venez à nous qui vous a im on s, & qui vous
confeillons fuivant l’écriture.
V o u s n’êtes pas le feul d’entre les moines qui avez
été o rd on n é , ni le feul qui ”a v e z gouve rn é un m o -
naftere 8 c qui avez été chéri des moines. V o u s fçavez
cjUe Serapion eft m o in e , 8 c de com bien de moines
il a été fuperieur : vous n’ignorez pas de combien
de moines A p o llo s a été le pere : vous connoiffez
A ga thu s 8 c A r ifto n : vous vous fouvenez d’Am m o -
nius qui a vo ïa g é avec Serapion. Peut-être avez-vous
oui parler de Moüite dans la haute T h eb a ïd e : vous
pouvez être in fo rm é de P a u l , qui eft à L a to s , & de
plufieurs autres. T o u s ceux-là n’ont point renoncé
à leur ordination , & tou tefo is ils n’en fo n t pas d e venus
pires : au co n tra ire , ils attendent la re com -
penfe de leurs tra v au x . C om b ien d’idolâtres ont-ils
convertis ? combien en ont-ils ramené de leurs coutumes
diaboliques ? combien de ferv iteu rs ont ils
acquis au Seigneur ? Ils ont perfuadé la v irg in ité
aux filles & la continence aux jeunes hommes. N e
croïez donc pas ceux qui vous difent que 1 ep ifeo -
pat eft une occafion de péché ; vous pouvez étant
évêque a vo ir fa im & f o i f comme P a u l, & ne point
boire de v in comme T im o th é e . N ou s connoiifons
des évêques qu i je û n e n t , & des moines qui mangent
: des évêques qu i ne boivent point de vin, 8 c
des moines qu i en b o iv en t : des évêques qui fo n t
des miracle s, & des moines qui n ’en fo n t pas. P lu fieurs
évêques n’ont jamais été mariez ; &c plufieurs
moines ont eu des enfans. A u ffi il y a des évêques