
Gr. N az.' orat
t o . p. 3 3 1 .
G rc i. Nyff. i
JBaJil. />. 5 1 1 . P .
466 ' H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u e ;
duifoient au bain en ceremonie, marchant devant
lui deux à deux. Quand ils étoient proche , ils com-
mençoient à crier ôc à fauter comme des furieux
faifant femblant de l’empêcher de paifcr outre. Ils
frappoient à la porte ôc faifoient grand bruit pour
l’épouvanter , puis ils le lailfoient'entrer ; & dès lors
il étoit initié , ôc on lui faifoit part de tous les honneurs
des autres étudians. Grégoire ayant reprefenté
à fes amis la fagefle & la gravité de Bafile ; joint la
réputation qu’il avoit déja , le fit exempter de cette
formalité. •
• Bafile fut fi dégoûté de ces maniérés d’agir peu
ferieufes : qu’il vouloit quitter Athènes , fi Grégoire
ne l’eût retenu. Bafile avoir avant l’âge , la gravité
d’un vieillard , ôc s’attiroit plus d’eftime par fa vertu
que par fa fcicnce ôc fon éloquence , quoiqu’il excellât
en l’une Ôc en l’autre. Il travailloic avec grande
applic .tion , bien qu’il eût une telle vivacité d’ef-
p r it, qu’il fembloit pouvoir tout apprendre fans travail.
Auifi devint-il très-fçavant. Il fe forma une
éloquence forte & enflammée : il fçavoit la grammaire
, qui confiftoit à bien parler la langue grecque
, à connoître l’hiftoire ôc les poëtes : il fçavoit
toutes les parties de la philofophie , foit pratique,
foit fpeculative ; il polfedoit la logique de telle forte,
qu’il étoit difficile de fe tirer de fes argumens. Il
étudia l’aftronomie , la geometrie & l’arithmetique,
autant qu’il étoit neceffaire pour nctre pas emba-
raîle par ceux qui s’en piquoient : rejettant le relie
comme fuperflu. Ses fréquentes maladies rengagèrent
à apprendre la medecine. C ’eft ainfî que faint
L i v r e t r e i z i e ’ m e . 467
B a file étudia les fciences profanes , fans quitter les --------------
faintes lettres qu’il a vo it étudiées dès le bérceau. Ses N>
maîtres pour l’éloquence furent Himerius ôc Prophc- w . u î . iv. e.
re fiu s , qui étoit auifi de Ce fa ré e en Cappadoce & Sozom. Ub vl.
C hré tien . c' i1 '
Quand le prince Ju lie n v in t à A th è n e s , il entra . x x v .
dans la connoilfance de Bafile & de G r é g o ir e , ôc IuIlc" fa t C'&r*
étudia avec eux non feulement les lettres profanes ,
mais les faintes écritures.; quoique dès lors il eût
refolu de renoncer au C hriftian ifme : mais il n ’o foit
le déclarer. Ils découvrirent le dérèglement de fon
e fp r i t , par fa p h y fion om ie r& tout fon extérieur. I l
étoit de mediocre taille , le col ép a is , les épaules lar- r f mm- Marce^
g e s , qu’il haulfoit & remuoit fouv en t , a u ifi-b ie n
■que la tête. Ses pieds n’étoient point fe rm e s , ni la ' Gr‘g^ “T °ral'
démarche alfurée. Ses y eu x étôient v i f s , mais égarez
ôc tournoïans : le regard furieu x , le nez dédain
gn eux & in fo le n t , la bouche grande , la levre d’en-
bas p en d an te , la barbe herilfée ôc pointue : il fa ifo it
des grimaces ridicules , ôc des lignes de'tête fans fu -
jet : rioit fans mefure & avec de grands é c la ts , s’arrê-
to it en pa rlant, & reprenoit haleine : fa ifo it des que-
ftions impertinentes ôc des réponfes embaralfées l’une
dans l’autre , qui n’avoàent rien de ferme ni de méthod
iqu e. Grégoire d ifo it en le voïant : Qu el mal
nourrit l’empire R om a in ! D ieu veiiille qùe je fois
fau x prophète.
Ju lie n étoit à A th è n e s , quand il v in t un ordre ¿mm. u t.
de l’empereur pour le rappelle? en Italie . L e mau- Z é fim Ub. 3. in\t.
vais état des G a u le s , que les barbares ra v a g e o ie n t ,
obligea C on ftan tiu s à le déclarer cefar & l’y . en -
N n n ij