
4<>8 H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u e .
^ voïer : tandis que.Lui-même demeureroit en Italie ,,
pour ne p£s trop s’éloigner des autres parties de l’em-
ÔÎ Pire- J ulicn f ° rtit d’Athenes à regret: foit par l’a-
m- moür de l’étude, foit par la crainte de fes ennemis,
fond ée fur 1’ exemple de fon frere. Il tournoie fes
yeux baignez de larmes vers le temple de Minerve ,
dont il reclamoit la proteèliori : il crut effeèlive-
ment en avoir fenti les effets, & qu’elle lui avoit envoie
pour fa confervation des anges tirez du foleil &
T* f J' de la lune : car c’eft ainfî qu’il en parle. Etant arrivé
à Milan , on lui fit quitter fa barbe & fon manteau
de philofophe : il fut déclaré cefar par Conftantius
en prefence des foldats, le huitième des ides de N o vembre
, fous le confulat d’ Arbetion & de Lollien ,
c’eft-à dire le fixiéme de Novembre 337. Peu de
jours après Conftantius lui fit époufer.fafoeur Hele-
ne ; & le fît partir promptement pour aller en Gaule,
le faifant obferver de près, & prenant toutes les précautions
qu’il pouvoir, pour l’empêcher de fe rendre
trop puiffant.
xxvi. Saint Athanafe avoit été vingt-fix mois fans rece-
Perfecution con- • i i i> s s n i très. Athanafe. voir aucun ordre de 1 empereur Conitautius, depuis
fJiTt,Sz“ a* ^Cttre <lue Montan lui avoit apportée. Il eft vrai
qu’incontinent après le concile de M ila n , l’empereur
avoit écrit au gouverneur d’E g yp te , d’ôter à
Athanafe le bled que Conftantin fon pere avoit accordé
aux églifes, & de le donner aux Ariens ; &
encore de permettre à qui le voudroit, d’infulter à
au. i.843. a. ceux qui s’affembloient avec Athanafe. Au bout de
vingt-fix mois Diogene & Hilaire notaires de l’empereur,
c’étoient des fecretaires & des perfonnes con-
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fiderables , vinrent avec des palatins, c’e ft-à - dire*
de moindres officiers, apportant au duc d’Egypte &
à fes foldats des lettres menaçantes , pour contraindre
tout le monde à communiquer avec les Ariens.
Diogene vouloit obliger faint Athanafe à fe retirer :
mais il demanda, où étoit l’ordre de l’empereur : le
cierge & le peuple d’Alexandrie demandoitla même
chofe, Diogene ne montra point de lettre qui ordonnât
à S. Athanafe de fortir , & il ne fe prefenta pas
même devant lui : au contraire voïant le peuple prêt
à s’armer pour la défenfe de fon évêque, il fe retira
fans rien faire.
On fît donc venir d’Egypte & de Lybie des légions
conduites par le duc Syrien ; & dès qu’il fut
arrive a Alexandrie, les Âriens fe vantèrent qu’ils
alloient faire ce quils vouloient. Syrien prefla faint
Athanafe de partir pour aller à la cour de l’empereur
: mais il demanda encore a voir des lettres qui
portafTent cet ordre. Car, difoit-il, je ne fuis revenu
que par ordre exprès de l’empereur : il m’en a écrit
jufques a trois lettres ; & après la mort de fon frere
C onfiant, il m’a encore écrit de demeurer dans mon
églife, fans m’inquieter de rien, ni avoir égard à ceux
qui me voudraient épouvanter. Cette derniere lettre
me fut rendue par Pallade qui a été maître du palais
, & par Afterms qui a été duc d’Armenie. Aïant
donc des ordres-fî précis , je ne dois fortir que par
des ordres femblables : fans compter le devoir d’évê-
que & les réglés de l’écriture, qui ne me permettent
pas d’abandonner mon troupeau. Comme Syrien
avoua qu’il n’avoit point d’ordre par écrit, S. Atha-
N n n iij
A n . 3 j 6.
A d Solit. p. .
A.
Apolog. p. 688. B.
Sozom. iv. h ijl.
c.
A th a n . apol. p . 688. &c.