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^ grand iècours. Il y avoit encore deux fameux éve-
.ques entre ceux d’Egypte : Potammon d’Heracfée fur
4. leNil&Paphnuceaëlahaute Thebaide-, qui dans 1®
perfecution avoit eû l’oeil droit crevé, 8c le iaret gauche
coupé, comme pluiîeurs autres confeiTeurs condamnez
aux mines. Il avoitété moine àPifper difci-
ple de S. Antoine ; il chailoit les démons par fa parole
, 8c gueriiïoit les malades par là priere, on difoit
même qu’il avoit rendu la vûë à des aveugles. Pendant
le concile l’empereur le faifoit fouvent venir
dans Ion palais, l’embraiïoit 8c lui baifoit l’oeil <]u’iL
j. avoit perdu pour la foi.
1‘ Spyridion évêque de Trimithonfe en I’Ifle de
Chipre, n’étoit pas moins admirable. 11 gardoit des
moutons tout évêque qu’il étoit 5 & des voleurs
étant entrez de nuit dans fa bergerie, fe trouvèrent
attachez par dés liens invifibles. Le S. vieillard’venant
le matin pour mener paître ion troupeau , les
trouva encore fuipendus, 8cen ayant appris le fujet,
il lés délia par fit-parole, & leur dit : Prenez un bélier
, afin que vôtre peine ne foit pas perdue , mais
vous auriez mieux fait de le demander. Il avoit une-
fille nommée Irene, quileièrvoit, 8c demeura vierge
jufqu’à ià mort. Un particulier vint demander
un dépôt qu’il lui avoit confié àTiniçu dé ion pere. Il
chercha par toute la maiibn ians rien trouver j le dé-
pofitaire perfiftoit, pleurant, preflant, menaçant de
fetuer. Spyridion; va au tombeau de la fille 8c l’appelle
par ion nom,Irene.Quc vous plaît-il,mon pere.
répondit-elle : Où avez-vous mis, dit-il, le dépôt
d’un tel ? Elle répond : Vous le trouverez enterré
en tel endroit. Il l’y trouva en effet 8c le rendit. On
racontoit plufîeurs autres miracles de S. Spyridion.
On adm’iroit auiïi ibn exaéfcitude pour la tradition Síuim-
ecclefiaftique. Un jour les évêques de Chipre'étant
aifemblez , Triphylle évêque de Ledre fut chargé
de' prêcher le peuple, dans la célébration des myfte-
res. C’étoit un homme éloquent 8c de grande littérature.
Etant obligé de citer ce paifage de. l’évangile
: Emporte ton grabat 8c marche 3 il dit uh au- v- *•
tre mot grec, comme qui diroit liéfc, au lieu de
grabat. Spyridion en fut indigné , 8c dit : Es-tu
meilleur que celui qui a dit grabat , pour avoir
honte d’employer fes'paroles ï 8c il iè leva de fa
chaire à la vûë du peuple. Telle étoit fa gravité, 8c
l’autorité que lui donnoirià vertu 8c fon grand âge .
Voici un exemple de ion hoipitalité. Pendant le
carême, 8c loriqu’il avoit coutume avec ia famille
de paifer quelques jours de iuite fans manger, c’eft
à-dire apparemment pendant la femaine fainte , il
lui vint un voyageur fort fatigué. Il dit à fa fille
qui vivoit encore : Lavez-lui les pieds 8c lui donnez
à manger. Il n’y a, dit-elle, ni pain ni farine,
nous n’en avons pas beioin à caufe du jeûne. Spyridion
ayantfaitià prière à Dieu 8c iès exeufes à î’hô-
te, commanda à là fille de faire cuire de la chaire de
porc iàllé qu’il avoit dans ià maiibn. Quand elle
fut cuite , il fe mit à fable avec l’hôté , en mange
le premier , 8c l’invita àen-faire autant. Celui-ci
s’en exeufoit, en diiànt qu’il étoit chrétien. C’eil
pour cela, dit-il, que vous devez moins en faire de
difficulté, puiique la parole de Dieu dit, que tout eil ta i. i7
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