
. i o 6 H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u e .
A n. 524. tour à tour ÎW leurs épaules. Un d’eux épouvaùté’
{ 9, dans le combat la donna à un autre, pour s’enfuir
plus librement; & auiïi-tôt il fut tué d’un trait dans
le ventre. On tirapluiieurs coups fur celui qui avoit
pris le Labarum ; mais il ne fut bleiTé d’aucun, ils
portèrent tous fur le bois de l’enfeigne. Eufebe avoit
c . 6 . appris cette nouvelle de la propre bouche de.l’em-
pereur. Licinius s’étant apperçû de la vertu de cette
enfeigne, c'onnoit ordre aies gens de l’éviter autant
qu’il feroit poffible.
Quand Conftantin entra dans Byzance, quelques
ph o ophes s’approchèrent de lu i, & fe plaignirent
qu’il introduifoit une religion nouvelle , au mépris
des anciennes coûtumes des Grecs & des Romains
■ obfervées par fes ancêtres. Ils demandèrent à entrer
en difpute fur cette doétrine avec Alexandre qui
étoit évêque de Byzance ; & il accepta le combat
par ordre de l’empereur, quoiqu’il fût peu exercé à
la dialeélique, mais il étoit d’une vertu finguliere.
Les philofophes étant aflemblez, vouloient tous
parler ; mais iàint Alexandre les pria d’en choifir un
pour porter la parole. Quand ils l’eurent fait, faint
Alexandre dit à celui qui étoit chargé de parler :
Au nom de J . C. je te commande de te taire. Auiïi-
tôt il demeura muet, comme s’il eut eû la bouche
fermée ; & on jugea que ce n’étoit pas un petit miracle
d’avoir fait taire un philofophe.
Nouveaux Par cette viétoire la paix & la fureté au dehors
édùs de conf- fU|- entièrement rendue à l’églifé; & pour la confir- tantinpour 1 e- o J 1
giife. mer, Conitantin fit plufieurs loix. Il ordonna que
f “. c' l’on rappellât tous ceux qui ayoient été bannis pour
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k foi ; que l’on déshageât des fondions publiques
ceux que l’on y avoit rendus fujets, en les mettant
exprès au tableau du conièil des villes, où ils n’é-
toient point auparavant ; que l’on rendit les biens à
' ceux qui en avoient été dépoüillez. Il rendit la libert
é s ceux qui avoient été releguez dans des ifles, ou
condamnez aux mines & aux autres ouvrages publiques;
entre autres à ceux qui avoient été engagez
comme eiclaves du fiic aux manuf^dùres des toiles * m*
& d’étoffes. Il donna le choix à ceux qui avoient § n.
I été dégradez de la milice comme chrétiens, de rentrer
dans le ièrvice, ou de fe retirer avec un congé
honorable. Voilà pour les perfonnes. Quant anjt c . } f .
j biens, il rendit aux parens les fucceiïions des martyrs,
des confelfeurs , des bannis pour la f o i , qui
avoient été dépoüillez ; au défaut des parens, il don- )*•
na ces biens aux églifes des lieux, & confirma les donations
des martyrs & des confeifeurs. Il condamna
I tous les poffeireurs à rendre ces héritages ; mais fans
[reftitution des fruits, pourvû qu’ils les rendiffent
d’eux-mêmes. Il voulut que le fifc fit la même refti-
tutiôn ; que l’on rendît aux égliiès tous leurs immeubles,
maifons, terres, jardins, & particulièrement
; les lieux honorez par les corps des martyrs qui y
étoient enterrez. Il promit de dédommager ceux qui
: auroient reçû du fifc quelqu’un de ces héritages à
1 titre d’achat, de donation, ou autrement.
’Cet édit fut propoie en Orient, & l’empereur le
fit executer réellement. Les gouverneurs qu’il en-
voyoit dans les provinces, étoient chrétiens pour la
plûpart ; 8c il défendoit à ceux qui étoient encore
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