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Tom. 1 . Concil.
/ . $60.,
X IV .
Grégoire intrus
h Alexandrie.
196 H i s t o i r e E c c l ï s i a s t i c l o b :
culicr ; s’il adminiftre les revenus de l’églife, fans
• la participation des prêtres 8c des diacres , donnant
l'autorité à fes domeftiques , fes parens , fes
freres ou fes enfans ; de maniéré que les aff aires de
i ’églife en foient iecrettement endommagées; il en
rendra compte au concile de la province. Que
iî d’ailleurs l’évêque ou fes prêtres font enmauvaife
réputation, comme détournant à leur profit les
biens de l’églife ; enforte que les pauvres en fouf-
fren t, 8c que la religion en foit décriée i ils feront
auffi corrigez fuivant le jugement du concile. Ce
canon femble n’accorder à I évêque , 8c par confe-
quent aux autres Clercs l’ufage des biens ecclefiafti-
ques, qu’en cas qu’ils en ayent befoin , 8c ne puite
fent fubfifter d’ailleurs. Voilà les vingt-cinqcanons
du concile d’Antioche. Ils furent accompagnez
d’une lettre fynodique au nom de tout le concile,
pour les adreffer aux évêques de toute les provinces
, 8c les prier de les confirmer par leur confen-
tement. Et en e ffet, comme la difeipline en étoit
fainte 8c apoftolique, ils furenc reçus par toute l’é-
glife.
Toutefois les Eufebiens en prirent occafion de
perfecuter de nouveau faint Athanafe. Le quatrième
8c le douzième canon ôtent toute efperance de ré-
tabliffement à un évêque dépofé, s’il n’a pas lai fié
de faire fes fonétions , ou s’il s’eft adreffé à l’em-
petéur. Ils prétendirent qu’il etoit tombé dans ces
deux cas , puifqu’ayant été dépofé à T y r , il s'éroit
plaint au grand Conftantin , 8c depuis étoit rentré
dans fon é g life , fans être rétabli par un concile.
Peut-être
L i v r e d o u z i e ’me . 297
Peut être au ffi, de'ces deux canons en firent-ils un *
nouveau,qu’ils fuppoferent avoir été fait par tout le v. fàgL
concile. Quoiqu’il en fo ie , s’étant unis quarante &c-
qu’ils étoient ,8c autorifez par la préfence de l’em- Stcr ii c 8
pereur, ils preflèrent l’ordination d’un évêqued’A- swm.iii.cj.
lexandrie à la place d’Athanafè comme depoie ; 8c
c’étoit principalement pour en venir là,qu’ils a-
voient procuré ce concile. Ils renouvellerent donc
contre lui leurs dernieres calomnies, 8C même les anciennes
, qu’ils avoient avancées à T y r , 8c propofè-
rent d’abord pour lui iiicceder Euièbe, depuis évêque
d’Emefê. Il étoit natif d’Edeiïè enMeibpota- Serr‘ “ • '• ff
mie d’une famille noble : Dès là jeuneife il avoit
appris les teintes lettres 5 puis il avoit été inftruit
dans les fciences des Grecs à Edefïe même : enfin
Patrophile de Scythopolis 8c Euièbe de Ceterée
lui avoient expliqué les livres iàcrez. Il fe trouya à
Antioche lorfqu’Euftathe fut dépofé, 8c il demeura
avec Euphrone fon fucceffeur. Il alla à Alexandrie
, fuyant l’honneur du tecerdoce, 8c y apprit la
philofbphie. Etant revenu à Antioche, il s’attacha
à Flaccille fuccefïèur d’Euphrone ; 8c c’eft l’état où il
fe trouvoitlorfqu’Eulèbede Conftantinople le pro-
pofa pour Alexandrie. Mais içachant combien teint
Athanafe étoit aimé de fon peuple , il réfute cet évêché,
8c fut envoyé à Emefè. Son ordination excita du
trouble., parce qu’il éroit décrié comme étant mathématicien
, e’eft-à-dire, aftrologue ; 8c il fut obligé
de s’enfuir. Il fe retira à Laodicé auprès de l’évêque
George , qui l’ayant ramené à Antioche procura
fon rétabliffement à Emefe , par lemoyen de Flac-
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