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L i v . l i b . X L .
sap. 6,
X. c. «J.
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Autres, martyrs.
5 . AcepfimaSj &c.
3 4 6 H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u e .
mena donc ces faintes femmes devant la porte de la
v ille : chacune fu t attachée à deux p ie u x , à l ’un par
le c o u , à l’autre par les pieds ; 8 c les aïant ainfi éten dues
, on les coupa par le milieu av ec des feies : puis
a ïant p lan té en terre trois grandes pièces de bois
de chaque côté de la r u e , on y pendit les incitiez
de leurs co rp s. On apporta la reine dans cette rue ,
& on la fit paifer au milieu de cette boucherie , fui-
v ie d ’une multitude in n omb rable deapeuple ; car
c’étoit le jour que le roi re cevoit certain trib u t. A u
reffce, de couper des viètimes en deux pour paifer
au travers ; c’^ to it en Orient une ancienne cé rém onie
pratiquée dans les a llian c e s , 8 c approuvée m ê me
dans l’écriture. On trouve auffi que les Macedo-
niens prétendoient purifier leur armée en la faifant
paifer entre les moitiez d’une chienne coupée en
deu x.
C om m e Sapor ne p e rmettoit plus de faire mourir
pour la religion que les ecclefiaftiques : les mages
p a rcourant toute la Perfè , s’appliquèrent à perfecu-
ter les évêques & les p rê tre s , principalement dans la
p ro v in c e d’ A d ia b e n e , dont la plûpart des habitans
étoient Chré tiens ; auffi étoit-elle fur la frontière
des R om a in s . On prit l’évêque Acepfimas , & plu-
fieurs de fes clercs. E n fu ite les mages aïant con fu l-
cé , fe contentèrent de la capture du p r é la t , 8 c ren-
v o ïe ren t les autres dépoiiillez de leurs biens. U n
prê tre nommé Ja c q u e s , fu iv it volontairement A cep fimas
, 8 c o b tin t des mages d’être mis en p rifon avec
lu i. î l lui rendoit a vec jo y e les fervices dont il
a vo it b efo in ,, à caufe de fon grand âge : il panfoit
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fes p la ïe s , 8 c le foulageoit autant qu’il po u vo it. C a r — ------------
peu après fa prife , les mages le foüetterent cruelle- A n . 3 4 3 .
ment a v e c des lanieres c ru e s , pour le contraindre
à adorer le fo le il : 8 c comme il ne céda p o in t , ils
le remirent en prifon . U n autre prêtre nommé
A ïth a la s , Azadan & A b d ie fu dia c re s , étoient auffi
en prifon pour la religion , après a vo ir été rudement
fouettez par les mages : A bd ie fu fign ifie ferviteu r
de Je fu s . L on g -tem p s après le grand c h e f des mages
parla de ces prifonniers au roi S a p o r , qui lui permit
de les p u n ir comme il v o u d ro it , s’ils n ’adoroient le
fo le il. L e mage leur déclara cet ordre ; & comme
ils répondirent nettement qu’ils ne trahiroient jamais
J . C . il les tourmenta fans mifericorde. L ’é v êque
Acepfimas mourut en perfeverant conftamment
dans la confeffion de la fo i ; 8 c des Arméniens qui
étoient en otage chez les P e r fe s , enleverent fecre-
tement fes reliques 8 c les enterrerent. Les a u t r e s ,
quoiqu’ils n’euilent pas été moins tourmentez, v é cu rent
contre toute apparence ; & comme ils ne ch an -
geoient p o in t de fen tim en s , on les remit en prifon .
A ïtha la s en é toit : à fo rce de l’étendre en le frappant
, on lu i difloqua les jointures des bras avec les
épaules ; fes mains demeurèrent mortes & pendantes,
en forte qu’il fa llo it lu i mettre la nourriture dans
la bouche. .
Sous ce même r e g n e , il y eut une multitude in nombrable
de p rê tre s , de d ia c re s , de m o in e s , de
v ie rg e s , 8 c d’autres perfonnes confacrées à la re ligion
, qu i fouffrirent le martyre. On a conferv é les
noms de v in g t-tro is é v ê q u e s , entre lefquels étoient
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