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-------------- On régla encore la maniéré de juger les évê-
A N. 34 7 . c s . ^ c>ej j j e canon l e p lus fameux du concile
de Sardique. A la fuite des deux premiers qui défendent
les tranflations ; & pour en ôter les occa-
fions qui étoient les voïag es inutiles des é v ê q u e s ,
Cnn. 3. Ofius dit : I l faut a jo û te r , qu'aucun évêque ne paffe
de fa province à une autre où il y a des évêques ,
s’il n ’y eft in v ité par fes confrères : car nous ne vou lons
pas fermer la porte à la charité. E t pour en
ôter tout p ré te x te , il ajoûte encore : Si deux é v ê ques
de même province ont une affaire en fem b le ,
aucun des deux ne pourra prendre p our arbitre un
év êqu e d’une autre prov in c e. Que fi un évêque aïant
été co n d am n é , fe tient fi affiné de fon bon d r o i t ,
q u ’il v euille être jugé de nouveau dans un conc ile :
h o n o ro n s , fi vous le trouvez b o n , la mémoire de
l ’apôtre fain t Pierre ; que ceux qui ont examiné la
c a u fe , éc rivent à Ju le s évêque de R om e : s’il juge à
propos de ren ou v e lle r le ju g em e n t , qu’il donne des
ju g e s : s’il ne croit pas qu’il y ait lieu d’y revenir ;
o n s’en tiendra à ce qu’il aura ordonné. L e concile
approuva cette p ro p o fition . L ’év êqu e Gaudence
cm. 4. ajoûta : Que pendant cette appellation on n’ordon-
neroit point d’évêque à la place de celui qui école
dépofé : jufiqua ce que l’évêque de R om e eût jugé fa
caufe.
Pour éclaircir davantage le canon precedent,
C m . 7. Ut. J. Gr. Ofius dit : Quand un évêque dépofé par le concile
de la province aura appellé & eu recours à l’évê-
que de Rome : s’il juge à propos que l’affaire foit
examinée de nouveau, il écrira aux évêques de la
L i v r e d o u z i e ’m e . 373
province voifine, afin qu’ils en foient les juges. Et ~
fi levêque dépofé perfuade à l’évêque'de Rome Nf 3 4 7 *
d’envoïer un prêtre d’auprès de fa perfonne : il le
pourra faire , & envoïer des commiffaires pour juger
de fon autorité avec les évêques : mais s’il croit
que les évêques fuffifent pour terminer l’affaire , il
fera ce que fa fageffelui fuggerera. Le jugement que
le pape Jules avec le concile de Rome avoit rendu
en faveur de S. Athanafe & des autres évêques per-
fecutez, femble avoir donné lieu à ce canon ; &
nous avons vû que ce pape fe plaignoit que l’on eût s«h »•
jugé S. Athanafe fans lui en écrire. Tel fut le vrai
concile de Serdique. Outre les évêques prefens plu-
fieurs autres y foufçrivirent, fur les copies qui leur
en furent envoïées, & faint Athanafe en compte ^poi. x. p. 710.
plus de trois cens.
Cependant les Orientaux qui s’étoient retirez de xl. ^
Sardique, s’arrêtèrent à Philippopolis en Thracc, fur ph lippopoiis.
les terres de Conftantius affez près de C . P. & pré- t.u:
tendant être le véritable concile , ils écrivirent une
lettre adreffée à Grégoire ufurpateur du fiége d’A-,
lexandrie, à Amphion deNicomedie, à Donat évêque
fchifmatique de Cartilage, à Didier de Cam-
panie, Fortunat de Naples , Eutychius de R im in i,
Maxime de Salone en Dalmatie ; & generalement,
difent-ils, à tous les évêques, les prêtres & les diacres
de l’églife catholique. Car c’eft ainfi qu’ils les
nomment, fuivant le ftyle ordinaire de chaque parti.
Ils difent avoir été affemblez à Sardique de diver-
fes provinces d’Orient , dont ils font l’énumeration :
& y avoir célébré le concile. Ils commencent par
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