
Socr. I Y
Philafi. y t. c
<?i8 H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u e . '
qu oi ils lui dirent qu’il étoit contre la juftice & læ
pieté de ne pas communiquer la vérité à tous' ceux
qu'il go u v e rn o it. A in f î i l f e laifla perfuader de prêcher
ouvertement l ’iierefie.
■ 7- Ces nou v eau x difeours d ’Eunomius exciterent un
grand tumulte à C y z iq u e , & ceux même qui l’a -
vo ien t fa it d é c la re r , allèrent à C . P. avec plufieurs
. i- ecclefiaftiques de C y z iq u e & le défererent à E u -
doxe | l ’accufant d’enfeigner le fils non femblable au
pere , 8c de perfecuter ceux qu i n ’étoient pas dans
fes fentimens. U n prêtre nommé He fych iu s étoit le
plus ardent à le pourfuivre., & fa ifo it grand bruit a.
C . P. Eud o xe fâché qu’Eunomius eût fi mal fu iv i fes
confeils j promit d’a vo ir foin de cette affaire : mais
il la tiroit en lo n g u e u r , & difoit to u jo u r s , qu’il n’a-
vo it pas le temps de s’ y appliquer. Les accufateurs;
pénétrant fon deffein , allèrent à l’empereur qui étoit
\ a C . P. fe plaignirent hautement d’Eunomius ; &
dirent que fes blafphêmes étoient pires que ceux d’A-
rius. L ’empereur commanda à E ud o x e de faire v e nir
E u n om iu s , & de le dépofer s’il étoit coupable..
E ud ox e differoit to û jo u r s , malgré les follicitations
des accufateurs : ils retournèrent à l’em p e reu r, crièrent
, pleurerent 8c le touchèrent fi v iv em e n t , qu’i l
menaça Eud oxe de le chafler lui-même de fon fiege y
8c de l’en voïer avec Eunomius tenir compagnie à
A ë t iu s , s’il n’en fa ifo it juftice. Eud oxe céda enfin :
il cita publiquement Eunomius pour venir à C . P.
rendre compte de fa fo i : mais il lui manda fecrete-
ment de fe retirer de C y z iq u e , & de ne s’en prendre
qu’a lu i-m êm e du malheur qu’il s’étoit attiré:
L i v r e q u a t o r x i e ’m ê : feiji
par fon imprudence. Enfu ite il le condamna en fon
abfence , & le dépofa de l’épifcopat dans un concile
qu’il avoit affembié pour cet effet à C . P. Eùnomius
n ’y comparut point , fe plaignant que íes juges é-
toient fes parties. Depuis ce temps il fit un parti
feparé des autres Ariens : car plufieurs ind ignez de
la lâcheté avec laquelle Eudoxe l ’a voit abandonné ,
fe joignirent à lui 8c fu ren t nommez Eunomiens.
L u i-m êm e toutefois a vo it auparavant abandonné
fo n maître Aëtius ; & ce ne fu t qu ’après a vo ir été
condamné , qu’il fe fepara d’Eud ox e. Il fe retira en
Cappadoce fa patrie , 8c ordonna des évêques 8c des
prêtres tout dépofé qu’il étoit. On ne mit point d’autre
évêque à C y z iq u e ; parce que le peuple demeura
toûjours attaché à Èleufius, qui en étoit évêque avan t
Eunomius.
Macedonius devint aulli ch e f de parti,-depuis qu’il
fu t dépofé de C . P. C a r s’étant déclaré contre E u doxe
8c les autres vrais Ariens , dont la cabale avoit
prévalu : il foûtint toûjours le fils femblable en fub-
ftance , ou même confubftantiel , félon quelques auteurs
; mais il continua de nier la divinité du S. E f -
p r i t , comme les purs Ariens : foûtenant que ce n e -
toit qu’une créature femblable aux a n g e s , mais d’un
ran g plus élevé. Bafile d’ A n c y r e , Euftathe de Seba-
f t e , Sophronius de P om p e ïo p o lis , Eleufius de C y z ique
, & generalement tous ceux qui avoient été dé-
pofez au concile de C . P. en 360. embraflerent cette
opinion : quelques catholiques même y tombèrent.
C ’eft-à-dire , que n’aïant aucune erreur fur le f ils , ils
ne tenoient le S. Efprit que fimple créature.
K k k k iij
Philo/î. v i . c. $,■
X X X .
Hereiîe de Mace-
donius.
Ruf. 1 . c. i j .
Tbeod. i l . c.- 6.
Socr. I I . c. 4 f ,
Soz.or/u i Y . c. 1 7 .