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------------ & le gouverneur de la province, l’obligerent à s’y
! 3 59* trouver & lui fournirent la voiture.- Etant arrivé à
Seleucie, il fut reçu-très-favorablement &c attirala
curiofité de tout le monde. On lui demanda d’abord
quelle étoit la créance des Gaulois : car les Ariens
les avoient rendus fufpeéfcs, de ne reconnoître la
Trinité que dans les noms, comme Sabellius. Il expliqua
fa fo i, conforme au fymbole de Nicee ; &£
rendit témoignage aux Occidentaux qu’ils tenoierit
la même créance : ainfi aïant levé tous les foupçons^
il fut admis à la communion des évêques & reçu dans
le concile.
Soer. 11. c. 39. Deux commiifaires de l’empereur y affifterent,
Leonas qulavoit été quefteur, homme conlxdera-
ble par fa naiffance & par fa fagefle, mais favorable
aux Anoméens ; Laurieius , qui commandoit
les troupes dans l’Ifaurie : car c’étoit une frontiere
expofée aux courfes des barbares. Leonas-avoir. ordre
d’être le modérateur du concile : Laurieius de
prêter main forte s’il écoit befoin. Il y avoit auffi
des écrivains envoïez pour rediger les aétes ; c’eft-
à-dire le procès verbal du concile : qui fe trouvoiî
depuis dans le recueil de Sabin évêque d’Heraclée
en Thrace , du parti des Macédoniens. Le concile de
Seleucie commençai s’aifembler le vingt-feptiéme
de Septembre de cette année 339. fous le confulafc
d’Eufebe & d’Hypatius. Leonas exhorta chacun à
propofer ce qu’il voudrait,: mais les évêques dirent,
que l’on ne^pouvoit agiter aucune queftion jufques,
à ce que ceux qui manquoient fuffent venus.
Ces abfens. étoient; Macedònius de C . P. Bafile
d’Ancyre
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d’Ancyre , & quelques autres qui craignoient d’être ~
accufez. Macedonius fe difoit malade ; Patrophile *
étoit demeuré dans un fauxbourg de Seleucie , fous
prétexte d’un mal aux yeux : chacun des autres avoit
quelque exeufe femblable. Leonas foûtint que l’on
ne devoit pas laiifer , en leur abfence , de propofer
la queftion : mais les évêques trouvèrent une autre
défaite, & dirent qu’ils n’agiteroient aucune queftion
qu’auparavant on n’eût examiné la vie de ceux
qui étoient accufez. Ils vouloient parler de Cyrille s*r. xm. ».4«;
de Jerufalem , d’Euftathe de Sebafte & de quelques
autres. Cyrille avoit été dépofé par Acace de Ce-
farée , comme il a été dit : eniuite il s’étoit trouvé à
un concile de Melitine en Arménie , où Euitathc
fut dépofé : & S. Cyrille s’étoit oppofé aux décrets
de ce concile avec Euftathe Elpide de Satales. Les iv.
évêques commencèrent alors à fe divifer : les uns t f f e '.>l' 74'
vouloient que l’on examinât d’abord les accufa-
tions ; les autres que l’on geraitât la queftion de la foi
avant toutes chofes. La variété des ordres de l’empereur
échauffoit la difpute : car on reprefentoit fes
lettres, qui tantôt portoient que l’on commençât par
l’un , tantôt par l’autre : cette conteftation en vint
jufqu’à une divifion déclarée entre les Acaciens &
les Demi-Ariens, qui fepara en deux le concile de
Seleucie.
Il paiTa enfin à commencer par la queftion de la
foi : les Acaciens, c’eft-à-dire , les Anoméens , re-
jettoient ouvertement le fymbole de Nicée , & fai-
foient entendre qu’il falloir dreffer une nouvelle formule.
Mais les autres qui étoient le plus grand nom-
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