
378 H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u e .
*------------- ont laiflees : ce que des conciles légitimés ont or-
A n . 347. donné doit demeurer ferme -, l’églife n’y peut toucher,
elle n’a pas reçu de Dieu un tel pouvoir. Les
Orientaux ont- confirmé ce qui avoit été jugé à Rome
par les conciles contre N o v a t , Sabellius 8c Va-
lentin ; 8c tous ont confirmé ce qui avoit été ordonné
en Orient contre Paul de Samofate. On voit
ici les commencemens de la jaloufie des évêques
d’Orient contre ceux d’Occident, dont nous verrons
de terribles effets dans toute la fuite de l’hif-
toire.
Ils continuent : Nous les avons priez plufieurs
fois de ne pas renverfer cette tradition , au mépris
du droit d iv in , 8c de ne pas continuer à troubler
le monde entier pour un ou deux fcelerats : qui devraient
ceder d’eux-mêmes , s’il leur reftoit quelque
crainte 8c quelque femence de religion ; & dire com-
jon. ».}*. me le prophète : Jettez-moi dans la mer, puifque
je fuis caufe de la tempête. Et quand même ils ne
feraient pas coupables, tout le monde devrait les
rejetter avec horreur r puifqu’iRdéchirent l’unité de
leghfe par leur attachement à leur dignité & par leur
ambition enragée. C ’eft pour eux que nous avons
été contraints de quitter le foin des peuples, la prédication
de l’évangile, & venir d é fi loin,.malgré
notre grand âge & nos infirmitez corporelles ; en
forte que nous en avons laiiTé quelques uns des nôtres
malades par les chemins : c eft pour eux que les
voitures publiques font ruinées. Les peuples eh murmurent
; 8c les freres attendent avec inquiétude par
soutes les provinces, quelle fera la fin de ces maux.
L i v r e d o u z i e ' m e . 379
Après donc avoir prié pendant plufieurs jours Ofius — ----------■
8c Protogene de les rejetter : nous leur avons offert A n . 347.
d’envoïer de nouveau fur les lieux, les cinq évêques
qui reftoient des fix qui avoient été à la Mareote:
nous foumettant à n’être plus oüis, fi les accufations
ne fe trouvoient pas véritables : mais ils n’ont pas
voulu l’accepter. Au contraire, ils nous ont traité de
fchifmatiques, foâlevant le peuple contre nous, 8c
excitant la ville à fedition.
Voïant les chofes en cet état, nous avons refolu xlii.
. * 1 o J r Excommunies- de retourner chacun chez n ous , & de vous écrire tion contre Jules,
de Sardique , pour vous apprendre ce qui s’eft pailé , ofius-&c-
8c vous déclarer notre jugement. Il n’eft pas impof-
fible qu’ils euifent écrit cette lettre à Sardique , encore
qu’ils ne l’aient publiée que depuis leur retraite
à Philippopolis. Quoiqu’il en fo it , voici leur
prétendu jugement. Nous quatre-vingts évêques,
vous dénonçons expreffément, qu’aucun de vous ne
fé laiffe furprendre, pour communiquer avec Ofius,
Protogene, Athanafe , Marcel, Afclepas , Paul,
Jules : ni avec aucun de ceux qui font condamnez
8c rejettez de l’églife , ni à leurs adheraris : c’efl
pourquoi vous ne devez jamais leur écrire , ni recevoir
leurs écrits. Ils ajoûtent enfuite Gaudence de
Naïfle 8c Maximin de Treves; & voici les raifons
qu’ils rendent de leur jugement. Ils condamnent le
pape Jules comme l’auteur du mal ; parce qu’il a le
premier communiqué avec Athanafe 8c avec les autres
condamnez. Ils condamnent Ofius par la même
raifon ; & de plus pour avoir perfecuté un certain
Marc , & défendu quelques méchans évêques
B b b ij