
R«/. il. c. i$ .
fa îl . Lauf. c. 8$,
Monum. Gr&c.
to. i . p. 382.
X X X IX .
Apologie de S.
Athanafe à Con-
ftantius.
P• ¿73-
301 H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u e . '
toine pour e xp liqu e r en grec ce que le fa in t difoit
en E g yp tien . Il fu t depuis prêtre du monaftere de
N i t r i e , & excelloit en humilité : il vécut plus de
cent dix ans. U n autre prêtre auffi nommé C ro n e ,
gou v e rn a une communauté de daux cens hom me s ,
près du bourg de Phcenix ; & pendant fo ixan te ans
qu’il fu t p r ê t r e , ferv an t à l ’a u t e l, il ne fortit jamais
de fon d e fe r t , & ne vé cu t que du travail de fes
mains. Ammonas demeura en S c é t is , & fut depuis
ordonné évêque. Pluiieurs des difciples de faint A n toine
en fo rmèrent d’autres , qui établirent & g o u vernèrent
des monafteres n ombreux. Ils n’avoient
b efo in d’aucun fecours humain pour ces établiffe-
mens. L a place ne leur manquoit pas dans les de-
ferts : en païs chaud il leur fa llo it peu d’h a b it s , &c
des logemens feulement pour être à l ’ombre. C ’eft-
à-dire des grottes ou des.cabanes de ro fe a u x ,- & d’autres
matières félon les lieu x . Leu r nourriture étoit
ordinairement un peu ds p a in , qu’ils gagnoient de
leur t r a v a i l , & en a vo ien t encore beaucoup de refte
p ou r faire l ’aumône. A in fi ils ne cherchoient per-
fonne , & c’étoit les feculiers qui les alloient chercher
dans leurs d e fe r ts , attirez par leurs vertus & par
leurs miracles.
Saint A than afe profita encore de fa re t ra ite , pour
compofer pluiieurs écrits : entr’autres l’apologie
adreifée à l ’empereur C o n fta n t iu s , où il fe juftifie
de toutes les calomnies dont fes ennemis avoient
vou lu le noirc ir dans l ’efprit de ce prince. I l tranche
d’abord en un mot les anciennes accufations : en
marquant le grand nombre d’évêques qu i avoient
L i v r e t r e i z i e ’m e . , 303
écrit en fa fa v e u r ; ladretraétation d’Urface & de V a -
le n s , & que l’on n’a vo it jamais agi contre lu i qu’en
fon abfence. Mais il s’étend fur les accufations nouvelles
qui rega rdoient perfonnellemcnt l’empereur
Conftantius. La première é t o i t , qu’Athanafe avoit
mal parlé de lui à l ’empereur C o n fia n t fon f r e r e ,
& avoit travaillé à les b roü ille r. Il répond premièrement
, en le niant formellement & prenant Dieu à
témoin : puis il en montre l’im p o ffib ilu é , en ce que
jamais il n ’a parlé feul à feul à l ’empereur C o n fian t :
mais toujours en la compagnie de l’évêque de la
ville & des autres qui s’y rencontroient. I l en prend
à - tém o in Ofius , Fortunatien évêque d’Aquilée ,
C r ifp in de Padouë , Lu c illus de V e ro n e , V in c en t
de Capouë . E t parce , a jo û te -t-il, que M a x im in de
T re v e s & Protais de M ilan fo n t m o r t s , Eugene qui
étoit maître des offices en peut rendre témoigna ge
: car il étoit devant le rideau , & il entendoit ce
que nous demandions à l’em p e reu r, & ce qu’il nous-
difoit.
I l rend un compte exaôk du v o ïa g s qu’il fit en
Italie , du temps que Grégoire fu t intrus à fa place.
Etant fo rti d’A le x a n d r ie , d i t - il, je n’allai point à la
cour de vo tre frere , ni ailleurs qu’à R om e ; & la if -
fant a l’ég life le foin de mes a ffa ire s , j’étois aifidu
aux prières publiques. J e n’ai point écrit à vo tre
frere , finon lorfque les Eufebiens écrivirent contre
m o i, & que je fus oblig é de me défendre étant encore,
à A le x an d rie ; & quand je lui en vo ïa i des exemplaires
de l ’écriture fa in t e , qu’il m’a voit ordonné de
lui faire faire. A u bout de trois ans il m’é c riv it de