
A n. 351.
V I.
Concile de Sir—
niium Photin dé-
poié.
Socr. 1 1 , c, 2,8.2.?.
416 H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u e .
noméne pafTager : il a fubfifté fur la terre pendant
plufieurs heures, vifible aux yeux & plus ' éclatant
que le foleil, dont la lumière i’auroit effacé, fi la
iienne n’eut été plus forte. Aufïi-tôt tout le peuple
de la ville eft accouru dans l’églife , avec une crainte
mêlée de joiea les jeunes & les vieux, les hommes
& les femmes, & jufques aux filles les plus retirées
: les Chrétiens du païs & les étrangers ; & les
païens qui y étoient venus de divers lieux. Tous
d’une voix loiioient Notre-Seigneur Jefus-Chrift le
fils unique de Dieu, le faifeur de miracles, voïant
par experience la vérité de la do&rine chrétienne :
à qui le ciel rend témoignage. Ce que faint Cyrille
nomme ici les jours de la Pentecôte ne font pas les
fêtes qui la fui v en t, mais félon le ftyle des anciens,
les jours qui la précèdent, c’eft à-dire , les cinquante
jours du temps pafchal. Il finit en fouhaitant que
l ’empereur glorifie à jamais la fainte & confubftan-
tielle Trinité : ce qui montre combien faint Cyrille
étoit attaché à la foi de Nicée, quoiqu’il eût liaifon
avec Acace de Cefarée, qui l’avoit ordonné évêque.
L ’empereur étoit demeuré en Pannonie après la
dépofition de Vetranion 5 & aïant envoie des troupes
contre Magnence, il attendoit à Sirmium l’éve-
nement de la guerre. Il y affembla un concile cette
même année j j i . après le confulat de Sergius & de
Ntgrien : car la guerre civile fit qu’il n’y eut point
de Confuls reconnus par tout l’empire : ce qui obligea
de compter par ceux de l’année précédente.
Ce concile fut compofé de plufieurs évêques Orientaux
L i v r e t r e i z i e ’m e . 417
taux qui avoient fuivi l’empereur. Les plus fameux ---------------
font Narcilfe de Neroniade, Théodore d’Heraclée , A n . j J i .
Bafile d’Ancyre , Eudoxe de Germanicie , Demophile
de Berée , Cecropius de Nicomedie, Silvain
de T a r fe , Macedonius de Mopfuefte & Marc d’A -
retufe. Urface & Valens y étoient auffi ; & on y
compte jufques à vingt-deux évêques. Le but de ce
concile etoit la dépofition de Photin éyêque de la
ville même de Sirmium : qui s’y maintenoit toûjours,
bien qu’il eût été déjà condamné plufieurs mur. f,agm:
fois par les évêques d’Occident.' Les Orientaux le p-*l2" Econdamnèrent
auili , & le dépoferent comme tenant
la doétrine de Sabellius & de Paul de Samofate ; &
ce jugement comme jufte fut approuvé Y ' * I l de tout le HHilar. dIeÉ SyËuoKd.
monde. . p.^9.
On n’approuva pas de même une nouvelle for- n o d . 'p ^ o l ^ ' .
mule de foi qui y fut dreffée en grec. Elle contient lld
abord une expofîtion de la foi un peu étendue :
puis vingt-fept anathêmes contre différentes erreurs ‘
des Ariens déclarez , des Sabelliens & de Photin.
Cette formule n’eft pas tant mauvaife en elle-même
que fufpeéfe , à caufe des évêques qui l’approuve-
îe n t , dont plufieurs avoient été dépofez au concile
de Sardique. Elle ne d it , ni que le fils foit confub - Sozom. 1. c, d
ftantiel au pere , ni même qu’il lui foit femblable ;
& dit expreffément : Nous n’égalons pas le fils au
pere, mais nous concevons qu’il lui eft foûmis. Elle a*, ir.
dit anathême à ceux qui diront, que ce n’eft pas le
fils qui apparut à Abraham, ou qui lutta contre Anath. 15.i(.
Jacob-; & il eft vrai que plufieurs des anciens ont
cru que le fils de Dieu avoit commencé dès lors à
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