
A n . 361.
Chryf. in Melçt.
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Secr. 1 1 . e. 45.
¿38 H i s t o i r e E c c l é s i a s t i q u e .
tioche & dans le quartier nommé la vieille ville.
Ils vouloienc fe rejoindre avec les Euftathiens, c’eft-
à-dire avec cette partie des catholiques , qui depuis
J’injufte dépofition de S. Euftathe , n’avoient point
communiqué avec les Ariens : mais les Euftathiens
îefuferent cette union , parce que S. Melece avoit
été élû par les Ariens, & que plufieurs de ceux qui
le fuivoient avoient reçu d’eux le baptême. L e-
glife d’Antioche étoit donc divifée en trois : car outre
les Ariens, qui reconnoiffoient Euzoïus pour leur
évêque , il y avoit deux partis catholiques divifez
par un fchifme , fa ns aucune diverfité de créance :
fçavoir les Euftathiens & les Meleciens qui s’affem-
bloient dans la Palee & qui faifoient le plus grand
nombre. Ceux-ci gardèrent une telle affection pour-
leur S. pafteur, quoiqu’il ne les eût gouvernez qu’un
mois, que l’on en voïoit par tout des marques. Dès
qu ils 1 eurent reçu dans la ville , ils donnèrent fon
nom à leurs enfans : en forte que l’on entendoit par
tout le nom de Melece, dans les places , dans les
rues , dans la campagne. Ils portoicnt fon image
gravée dans leurs cachets ou en fculpture fur leur
vaiffelle , dans leurs chambres & en tous lieux. Saint
Chryfoftome qui le rapporte , l’avoit vû dans fon
enfance.
Ce fut à peu près en ce temps que les Ariens
firent leur derniere formule de foi : s’étant affemblez
à Antioche en petit nombre , lorfque l’empereur
y é to it, & qu’Euzoïus en étoit évêque fous le con-
fulat de Taurus & de Florentius , qui eft cette année
361. C ’étoit apparemment dans le même con-
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cile qu’ils avoient élû faint Melece. Ce qui eft
certain , c’eft que ce petit nombre d’évêques remua
de nouveau les queftions déjà terminées : difant
qu’il falloir ôter le mot de femblable de l’expofition
de foi reçûë à Rimini & à C. P. & fans diftimuler
davantage , ils dirent que le fils eft en tout diffemu
blable du pere , non feulement félon la fubftancc,
mais encore félon la volonté ; & déclarèrent qu’il
eft tiré du néant , comme Arius avoit dit d’abord.
Les feôtateurs d’Aëtius qui étoient à Antioche , en>
brafferent cette opinion : aufli ce concile reçût les
Ariens les plus déclarez & leur donna des églifes,
afin qu’ils publiaffent librement leur impiété. Mais
les catholiques d’Antioche prirent occafion de cette
nouvelle formule , pour ajouter au nom d’Ariens
ceux d’Anoméens & d’Exoucontiens : tirant ce dernier
des trais mots ex ouc onton, qui lignifient en
grec : du néant, ou de ce qui n’eft point. Quand ils
demandoient aux Ariens, pourquoi donc dans leur
expofition de foi ils difoient que le fils étoit Dieu de
Dieu : les Ariens répondoient : C ’eft comme l’apôtre
dit : que tout eft de Dieu : dans ce tout eft compris
le fils de Dieu. C ’eft pour cela qu’ils ajoûtoient
ces mots à leur confeftion de foi : Selon les écritures.
George de Laodicée étoit l’auteur de ce fophif
me : ignorant, dit l’hiftorien Socrate , comment
Origene avoit autrefois expliqué cette- expreflion
de l’apôtre. Toutefois ces évêques Ariens ne pouvant
fouffrir les reproches qu’on leur fa ifo it, revinrent
à la formule de C. P. & fe retirèrent chacun
chez eux.
Athan. du fyn»
996. D.
Athan. de Jyn.
. 886. D .