
ÂN. 31J.
IX . '
Conférence
des évêques.
Sozom. i . c . 1 7
Atb&n. Or. U
A r . p. 19+ c;
1 1 4 H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u e .'
qu’il marqua. Cependant il s’appliqua à réconcilier
ceux qui ie plaignoient les uns des autres, & le jour
étant venu il fe fit apporter ce paquet, 8c dit aux
évêques : Vous ne devez pas être jugez par les
hommes, puifque Dieu vous a donné le pouvoir
de nous juger nous-mêmes; remettez à foa ju ge ment
vos diflferens, 8c unifiez-vous pour vous appliquera
décider ce qui regarde la foi. Alors il brûla
tous ces mémoires en leur prefence; aflurantavec
ferment qu’il n’en avoit pas lû un feul, parce que
les fautes des évêques ne devoient pas être publiées,
de peur de fcandalifer le peuple. On dit même qu’il
ajoûta, que s’il voyoit de fes yeux un évêque commettre
un adultéré, il le couvriroit de fa pourpre.
Avant le jour de la féancepublique, les évêques
tinrent des conférences particulières, où ilsappel-
lerent Arius. il expliqua toutes fes erreurs, comme
nous les avons rapportées dans fes lettres : Que
Dieij n’a pas toujours été pere, & qu’il y a eu untems
où fon fils n’étoit pas ; qu’il eft tiré du néant, créature
8c ouvrage comme le refte. Il eft muable de fa
nature; c’eft par ion libre arbitre qu’il a voulu demeurer
bon, Sc quand il voudra, il peut changer
comme les autres. C ’eft-pourquoi Dieu prévoyant
qu’il feroit bon, l’a prévenu de cette gloire, qu’il
auroit eu depuis fa vertu; en forte qu’il eft devenu
tel par fes oeuvres que Dieu a prévûës. Il difoit
donc que J. C. n’étoit pas vrai D ieu, mais par participation,
comme tous les autres à qui le nom de
dieu eft attribué. Il ajoutoit qu’il n’étoit pas le
verbe fublUntid do pere Si f i p r o p r e fagelTc, pat
C e l l e il a tout fai. ; malt H H B lu.-me-
m l par la fageffe éternelle ; qu’il eft étranger en tout
de la fubftance du pere; que nous n avons pas ete
faits p o u r H mais lai pour tous; q “ ln d D ! ' “ ] “ !
étoit feul auparavant a voulu nous creer. Qp il a ete
fait par la volonté de Dieu, comme le refte, n e-
tant point auparavaut. Car i n’eft point une pro-
dudion propre 8c naturelle du pere; | H B |
de fa grâce ; il n’eft point la vertu naturelle 8c v en
table de Dieu; mais l’écriture lui donne e nom de
v e rtu, comme elle le donne aux chenilles & aux
hanettons. Il difoit encore que le pere eft invifibl
a Î fils, & qu’il ne peut le connoître parfaitement,
mais feulement félon la mefure defon etre, qui a
commencé; enfin qu’il ne connoit pas fa propre fu -
ftance. Tels étoient les blafphemes d An u s, odieux
même à réciter. . . . , u^..
Les évêques affemblez de tant de pays, fe bou-
ibidt p, 195 . Z>.
choient les oreilles, ôe rejettoient cette doctrine,
comme étrangère 8c éloignée de la foi de 1 eglife.
Les uns voulaient condamner fans examen toute
nouveauté, pour fe tenir à la foi qu ils avoient re-
çûë par tradition dès le commencement ; c etoit
principalement ceux que la fimplicite de leurs
moeurs éloignoit de toute cunofire dans la religion.
D ’autres foûtenoient qu’il ne falloir pas fuivre ans
examen les anciennes opinions. Ces conférences
donnèrent oecafion à plufieurs des eveques 8c des
clercs qui les avoient fuiv is, de montrer combien
)\s étoient forts dans la dialedique ôc exercez a la
So&om» i*c. il*