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. 378 H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u e .
la lettre de l'em-pereur , ils lui en écrivirent une
remplie de flatterie & de bafleffe : où ils déclarent,
qu’ils ont obéi à fes ordres 6c confenti à la foi des
Orientaux, 6c à la fuppreflion des mots d'oujîa 6c
à'nomooufios i noms, difent-ils, inconnus à l’églife
6c fcandaleux : noms indigne de Dieu 6c qui ne fe
trouvent point dans les iaintes écritures. C ’eft
pourquoi ils fupplient l’empereur d’ordonner au
prefet Taurus de les renvoïer à leurs églifes, 6c de
ne les pas retenir plus long-temps avec ceux qui font
infeâez d’une dodlrine perverfe. On voit par-là, que
cette lettre n’étoit que d’une partie des évêques ;
aufli eft elle au nom du concile, de Rimini confen-
tant aux Orientaux , à la différence de ceux qui n’é-
toient pas d’accord avec eux ; & porte les noms de
Mygdonius, Megaiîus, Valens 6c Epitedfe , tous
Ariens déclarez.
sevn.i. Les évêques catholiques, qui étoient à R im in i,
refuferent d’abord de communiquer avec leurs députez
après leur retour : quoiqu’ils s’excufaffent
lur la violence que l’empereur leur avoit faite : mais
quand ils apprirent les ordres qu’il avoit donnez,
leur trouble fut bien plus grand ; 6c ils ne fçavoienr
à quoi fe refoudre. La plupart vaincus peu à peu ;
partie par'foibleffe , partie par ennui du fé-jour en
païs étranger, cederent à leurs adverfaires , qui
avoient pris le déifias depuis le retour des députez ;
& les efprits étant une fois ébranlez, on courut en
foule à l’autre parti jufques à ce que les catholiques
furent réduits à vingt : d’autant plufr fermes
qu’ils étoient én plus petit nombre. A leur tête
L i v r e q u a t o r z i e ’m e . 5 7 7
étoient Phebade évêque d’Agen 6c Servais de Ton- 1
gres. Le prefet Taurus voïant qu’ils ne cedoient ‘
point aux menaces, les attaqua par les prières , 6c
les conjuroit avec larmes de prendre un parti plus
modéré. Voilà, difoit-il, le feptiéme mois que les
évêques font enfermez dans une ville : preffez par
la rigueur de l’hiver & p a rla pauvreté, fans efp’e-
rance de retour : ceci ne finira-t’il point*; Suivez
l’exemple des autres 6c l’autorité du plus grand nombre.
Phebade déclara qu’il étoit prêt à fouffrir l’exil
, & tous les fupplices qu’on voudroit : mais qu’il
ne recevroit jamais la formule de foi dreffée par les
Ariens.
Cette ccfnteftation duràj quelques jours : 6c comme
la paix n’avançoit point , Phebade fe relâcha
peu à peu & fe rendit enfin à une propofirion des
heretiques. Car Urface 6c Valens foutenoient que
c’étoit un crime de rejetter une profeflion de foi
propofée par les Orientaux de l’autorité de l’empereur
, qui ne contenoit que la do&rine catholique ;
6c demandoient comment pourraient finir les divi-
iion s, fi les Occidentaux rejettoient ce que les
Orientaux auraient approuvé ? Or en cela ils men-
toient : les Orientaux pour la plupart avoient re-
jetté cette formule purement Arienne, quicondam-
noit le mot de fubflance : au contraire, ils vouloient sup.».y
le conferver comme nous avons vû dans le concile
d’Ancyre : difanc feulement, que le fils étoit ièm-
blable en fubftance ; au lieu que les Oècidentaux &
les vrais catholiques le reconnoiffent de même fubftance.
On dit que ce fut par cette fraude que les s«rw. u. i*.
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