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: à Heraclée dans le Pont. Eudoxe eut ordre de fortir
A n . 3 58 . ¿ ’Antioche & de demeurer chez lui : Aëtius fut mis
en la puiflance de fes accufiteurs ; & on l’envoïa en
exil à Pepufe de Phrygie. Eunomius qu’Eudoxe ve-
noit d’ordonner diacre & de députer vers l’empereur,
pour fa juftification , fut pris en chemin par les gens
de Bafile & relégué à Midaïe en Phrygie. Eudoxe
lui-même fe retira en Arménie fon païs natal : quelques
autres furent bannis jufqu’au nombre de foi-
xante & dix , ainfi le parti des Anoméens fembloit
entièrement diilipé.
vu. , Le pape Libéré revint à Rame la troifiéme année
Rome. de fon exil -, c’effc - à dire , l’an 358. le fécond jour
LU?û?Man.‘& d’Aôût. Il y entra comme victorieux t & le peuple
F*»/?, f. 4. accourut au devant de lui avec joie. L’antipape Félix
odieux au fenat &c au peuple , fut chailé de la ville t
mais comme fa faétion n’étoit pas éteinte, il rentra,
peu après à la f.iveu-r des clercs de fon parti „ & ofa
bien indiquer la ilaoion dans la bafilique de Jules
au-delà du Tibre : la multitude des -fideles avec les
nobles le chaiferent honteufement de Rome une fe-
Sozom. if. c. ij. eonde fors. L ’empereur le vouloit maintenir avec
Libéré , & leur faire gouverner en commun l’églife
Romaine „ contre les canons qui ne permettent pas
Theod. h. efifi. deux évêques dans un fîege : mais il fut obligé mal-
11B1* ir. 5. gré lui de l’abandonner. Fehx étant chaifé la fécondé
fo is , fe retira dans une petite terre qu’il avoit fur
Libell. Marc* & le chemin de Porto , où il vécut encore près de huit
ans , gardant la dignité épifeopale fans fonction -, &
ne mourut que le dixième des calendes de Décembre
^ fous le confulat de Valentimen & de Valens s
L i v r e q j j a t o r z i ê ’m e . 557
c’ eft-à dire , le vingt-deuxième de Novembre 365. ~
Ni S. Optât, ni S. Auguftin ne le comptent point N- 3? ^ '
dans la luite des évêques de Rome.
L ’empereur Conftantius non content de ce qu’il ¿e
venoit de. faire à Sirmium , crut neceifaire d’aifem- à N«ome~
bler un concile univerfel contre les Anoméens: à eau- Sox.om. IY. c. lév
fe des entreprifes d’Aëtius , & de ce qui s’étoit paifé
à Antioche. D’abord il l’indiqua à Nicée : mais Bafile
d’Ancyre & ceux de fon parti l’en détournèrent,
à caufe du grand concile , dont la mémoire leur étoit
odieufe. Il fut donc refolu de s’aifembler à Nicomedie
3 & l’on envoïa des lettres de l’empereur, pour
y faire venir en ddigence à un certain jour les évêques
qui paiToient pour les mieux inftruits & les plus
éloqucns. Ils devoient aififter au concile chacun au
nom de tous les évêques de fa nation : c’eft-à-dire ,
que l’empereur nommoit les députez de chaque province.
La plûpart étoient déjà en chemin, quand
la nouvelle fe répandit que la ville de Nicomedie
venoit d’être renverfée par un tremblement de terre.
On difoit plus : comme d’abord on fait toujours les
malheurs plus grands : on difoit que Nicée , Perin-
the , les villes voifines & C P. même , y avoient
part ; & qu’à Nicomedie plufieurs évêques avoient
été accablez dans l’églife , avec une grande multitude
depeuple : hommes , femmes &c enfans qui s’y
étoient réfugiez. Ce qui fe trouva vrai , eft que le
neuvième des calendes de Septembre fous, le confulat
de Dacien & de Cerealg c’cft-à-dire le vingr-qua-
triéme d’ Août de cette année 358 . à la fécondé heure ■dmm.Marc.iü,
du jour , iêlon nous à huit heures du matin, ce
A a a a îij.