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donnèrent auiïi la liberté de prêcher des doétrines
différentes, gt le peuple prit parti pour chacun d’eux.
Les plus fameux étoient Colluthe, Carponas 8t Sar-
mate ; mais ces deux derniers fe rangèrent du cote
d ’Arius , qui attira un grand nombre de vierges,
douze diacres, fept prêtres, & même quelques éve-
ques. Il avoit de grands talens pourféduire : il étoit
déjà vieux,on croïoit voir en lui de la vertu 8c du zélé
; fon extérieur étoit compofé, fa taille extraordinairement
grande, fon vifage ferieux 5c abatu, comme
de m ortification, fon habit auftere; car il nepor-
roit qu’une tunique fans manches, 5c un manteau
étroit.. D’ailleurs fa eonverfation étoit douce Sc
agréable, propre à gagner les efprits; il étoit inftruii
de la diale.étique 8c des fciences prophanes. Saint
Alexandre effara d’abord de le ramener par lesaver-
tiifemens charitables, 5c ufa d’une telle patience,
que quelques-uns s’en plaignoienr. Colluthe en prit
pretexte de fe feparer ,.ae tenir des affemblées à part,
8c même d’ordonner des prêtres, comme s’il eut été
évêque ; prétendant avoir befoin de cette autorité ,
pour refifterà Arius.
On dit même qu’ il ajouta l’herefie au fchifme, en-
feignant que Dieu n’eft point l’auteur dès. maux qui
affligent les hommes, comme fi ce n’étoit pas des
biens par rapporta fa juftice. Mais la feéte de Colluthe
futbien-totdiffipée.
Comme celle d’Arius alloit toujours croiffant,
faint Alexandre affembla fon clergé; 5c d o n n a i
Arius la liberté de foutenir fon opinion. Il y eut deux
conférences, dans lefquelles on ne pût Convenir de
rien
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rien. Enfin le S. Evêque voyant que cette erreur paf-
foit d’Alexandrie dans les autres villes, affembla un
concile, où tout d’une voix furent excommuniez le
prêtre Arius, les diacres Achillas, Euzoïus, Aïtha-
les, Lucius, Sarmate, Ju le , Menas, un autre Arius
5c Helladius, neuf diacres en tout. C ’étoit environ
l’an 3 2,0. Il écrivit une lettre fynodale à tous les é vêques,
qui defendoient la doctrine apoftolique; entre
autres à Philogone d’ Antioche , à Euftathe de
I Berée, à 1?évêque de Byzance, foit que ce fût encore
Metrophane ou Alexandre. Nous avons la lettre
qu’Alexandre d’Alexandrie lui adreffa, où en-
■ trant en m atière, il parleainfi :
^ Arius 5c Achillas ont depuis peu formé une conf-
piration contre l’églife. Ils tiennent continuellement
des aflemblées, s’exerçant jour & nuit à inventer
des calomnies contre Jefus-Chrift 8c contre nous.
Ils cenfurent la fainte doétrine apoftolique ; 8c imitant
les Ju if s , ils nient la divinité de notre Sauveur ;
ils excitent contre nous tous les jours des féditions 8c
des perfecutions ; foit en nous traduifant devant les
tribunaux , par le crédit de quelques femmes indociles
qu ils ont féduïtes ; foit en deshonorant le
Chriftianifme , par i’infolence des jeunes filles de
1 leur parti, que l’on voit courir dans les rues. Il ajoû-
! te qu ils ont écrit à plufieurs évêques', fous prétexte
de leur demander la paix 8c l’union ; mais en effet
pour en tirer de grandes lettres, qu’ils- puffent lire à
fours feétateurs, afin de les retenir dans l’erreur. Il
fo plaint que quelques-uns les avoient reçûs à leur
communion, contre le canon apoftolique. En effet *
Tom. II I. t
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Première Lettrtf
de S.Alexandrc«