
IV»
Concile de J e rufalem
où
Arius eft reçù.
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$oz,om.n,c. z j t
1 4 1 H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u i e .
des panégyriques à la loiiange de l’empereur, & relever
par leurs defcripcions la magnificence de b
nouvelle églife : Euiebe de Cefarée s’y fignala entre
les autres. Cette dédicacé fe fit en 335. en même
tems queTon celebroic la fête de lafaince croix,c’eft-
à-dire le treizième de Septembre,
Voilà ce qui paroiifoit au dehors ; mais dans les
âffemblées des évêques qui compofoient le concile
on traitoit d’autres affaires. Arius y vint avec une
lettre de l’empereur, & une confeilïon de foi qu’il
lui avoir prefentée. Car l’empereur l’avoit invité
plufieurs fois à le venir tro u v e re fp e ran t qu’il ie
répentirott fincerement de fes erreurs, 8c voulant le
renvoyer à Alexandrie. Il vint enfin à C P. avec le
diacre Euzoïus, que faint Alexandre d’Alexandrie
avoirdépofé avec.lui; 8c ils prefenterens à l’empereur
un écrit en ces termes î A Conftantin notre
maître très-pieux 8s très - chéri de D ieu, Arius 8c
Euzoïus. Suivant vos ordres, Seigneur , nous vous
expôfons notre fo i, 8c nous déclarons par écrit devant
Dieu, que nous 8c ceux qui font avec nous,
croïons comme il s’enfuit; c’eft à lavoir en un feu!
Dieu pere tout-puiffant, 8c en N.S. J . C. fon fils,produit
de lui avant tous lesfiecles, Dieu verbe,par qui
tout a été fait au ciel 8c fur la terre. Qui eft defeen-
du, s’eftincarné, a fouffert, eft reffufeité 8c monté
aux cieux, 8c doit encore venir juger les vivans 8c
les morts. Et au faint Efprit : nous croyons la refur-
re&ionde la chair, la vie éternelle, le royaume des
cieux ; 8c en une feule églife catholique de Dieu :
étendue d’une extrémité à l’autre. C ’eft la foi que
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nous avons prife dans les faints évangiles , ou leSei- — —— •
gneur dit à fesdifciples : Allez, inftiuifez toutes les An. 335-
nations, 8c les baptifez au nom du Pere, 8c du F ils,
& du faint Eiprit. Si nous ne croyons pas ainfi, 8c
ne recevons pas véritablement le Pere , le Fib8c le
faint Efprit, comme toute l’églife catholique, 8c
comme l’enfeignent les écritures , que nous croïons
en toutes choies» Dieu eft notre juge, 8c maintenant
8c au j ugement futur. C’eft pourquoi nous vous fup-
plions, très-pieux empereur, puifque nousfommes
enfans de l’églife, 8c que nous tenons la foi de l’églife
8c des faintes écritures , que vous nous fa'ffiez
réunir à l’églife notre mere, en retranchant.toutes
les queftions 8c les paroles fuperfluës, afin qu’étant
en paix avec l’églife, nous puiffions tous enfemble
faire les prières accoutumées, pourlaprofperité de
votre empire 8c de votre famille.
Conftantin fat fatisfait de cette profe ilion de foi-,
ne prenant pas garde que le mot de confubftantiel
n’y étoit point, ni rien d'équivalent; qu’au contraire,
il étoit rejette fous le nom general de paroles
inutiles; 8c que cette claufe, de croire félon les
écritures, étoit un pretexte pour expliquer comme
on vouloir, les termes qui paroiftoient les plus forts
pour la divinité du Fils de Dieu. L ’empereur crut
donc qu’Arius 8c Euzoïus étoient revenus de bonne
foi à la decifion du concile de N ic é e , il en eut de
lajot'e ; mais il né s’attribua pas de les recevoir à la
romnrûwion , avant le jugement de ceux qui dévoient
les examiner , fuiv antlaioidel’églife : ainfi
il les envoya au concile quife tenoit à, Jerufalem,