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. 316,n,
i<58 H i s t o i r e E c ò l e s i a s t i q u e .
prcs de mourir , il l'appella par ion nom. Saint
Athanafe s’étoit abfenté & caché, prévoïant ce qui
arriva. Un autre Athanafe qui étoit préicnt, répondit
; mais faine Alexandre ne lui dit mot, montrant
que ce n’écoit pas lui qu’il avoit appelle, il appella
encore Athanafe, fie répéta ce nom plufieurs
fois. Celui qui étoit préfent fe tût; on comprit de
qui le faint évêque parloit; & il ajouta par efpric
prophétique: Athanafe tu penfe avoir échappé par
la fuite , mais tu n’échapperas pas. En effet, après
la mort d’Alexandre les évêques de la province s’e-
tant aiTemblez avec tout le peuple catholique; la
multitude s’écria tout d’une voix pour demander
Athanafe, témoignant que c ’étoit un homme vertueux
, pieux, véritablement Chrétien : menant la
vie afeetique. Ils le demandoient publiquement a
Jefus C h riil, 8c conjuroient les évêques de l’ordonner;
ne fortant point de l’églife pendant plufieurs
jours; 8c ne les en laiifant point fortir. il fut donc
ordonné évêque d’ Alexandrie par le plus grand
nombre des évêques à la vûë de toute la ville fie de
toute la province. Toutefois les Ariens oferent bien
avancer depuis, que fix ou fept évêques l’avoient
ordonné en cachette. L ’ordination de faint Athanafe
ne fe fit que le vingt-feptiéme de Décembre
de cette année 32.6. car il fe cacha long-tems; fie il
en falloit encore pour aifemblerles évêques de routes
les provines qui dépendoient d’Alexandrie, il
tint le fiége quarante fix ans entiers; auifi étoit-il
encorejeuneà proportiond’unetelle place.
L i v r e o n z i e ’ m e . i <j <j
Nous avons ditque Leonce évêque de Cefaréc en
Cappadoce, venant au concile de Nicé e , inftruifit
dans la véritable foi Grégoire , depuis évêque de
Nazianze, 8c pere du Théologien. Grégoire étoit
de la leète des Hypfiffaires, ainfi nommez, parce
qu’ils faifoien t profeffion d’adorer le Dieu très haut,
en grec hypfijt os : mais ils reveroient auili le feu 8c les
lampes, 8c obfervoient le fabat 8c la diftinétion des
viandes ; comme les Juifs.1 Grégoire vivoit moralement
bien, obfefvaht la juftice 8c lachaftetcconju-
gale avec la femme Nonnè, Chrétienne, 8c d’une
rare vertu ; 8c ce fut elle qui contribua lé plus à là
converfion. En ayant conçu le defir, il le fit con-
noitre aux évêques, qui pàflerenc au lieu ou il étoit »
en allant au grand concile ; particulièrement à‘
faint Leonce de Gefarée. En l’inibuifant ils le firent'
mettre a genoux par mégarde , au lieu que les cate-
cuinenes dévoient être debout; 8c cette méprifefut
regardeecomme un prefagedefôn épifeopat; parce’
quedefiors on faifoit mettre à genoux celui que l’on*
orddnnok éveqüe. Peu de tems après il reçût le bip-1
terne,8c fortant du bain facré, il fut environné d’une
lumiereextraordinaire, 8c fi fenfible, que l’évêque1
de Nazianze qui le baptifoit, s’écria qu’il feroit un1
jour fori fticceflfeur.
En effet, quelques années après ayant été fuffi-
famment éprouvé, il fut élevé à l’épiicopatde cette
meme ville. C ’étoit, comme l’on c roit, vers l’an
32.*. il pouvoir être âgé decinquanteans, ôc il en
Vécut encore plus de cinquante, c’eil-à-dire, en
tout près de cent ans. Quoiqu’il eût étudié tard les
Tom. 111. y
X X X . j
Saint Grégoire
de Nazianze le
pere.
Sup, n. 4,
Greg. Nat»
orat.iy p. 1Z9.S
Ibid.p.
Ibid,p• 1 96.