
A n. 3 15 .
Jlthan.ad A fric
h 919* C.
XXVII.
E x il^d’ Eufebe
de Nicoraedie.
Sox.om.iuc*zu
1^4 H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u e ;
perfonne ne pût y contredire, que l’empereur re-
c innut que c’étoit fa créance, &c voulut que tout
le monde y foufcrivit, en y ajoûtant feulement le
mot de confubftantiel. L’empereur, d it-il, expliqua
ce mot lui-même, en difant, qu’on ne l’en-
tendoit pas d’une maniéré corporelle, par divifion
ou par fedlûon; mais d’une maniéré divine & myf-
terieufe, convenable à la nature fpirituelle. Il rapporte
enfuite le fymbole du concile, Scdit : Je me
fis encore expliquer comment on difoit que le fils
eft de la fubftance du pere & confubftantiel; & je
crûs devoir admettre ce m o t, pour le bien de la
paix : voyant qu’on lui donnoit un bon fens, entièrement
éloigné des idées corporelles, & qu’il avoit
été employé par quelques anciens évêques, favans
& illuftres écrivains. Il marque ici principalement
faint Denis d’Alexandrie. Il ajoute, que tous ont
confentià la formule de foi du concile, après l’avoir
bien examinée: qu’ils ontaufti reçu fans peine l’ana-
thême qui eft à la fin , parce qu'il défend d’employer
des termes qui ne font point dans l’écriture, & qui
étoient la caufe de tout le defordre C ’eft ainfi qu’Eu-
febe de Cefarée juftifioit la conduite qu’il avoit tenue
dans le concile.
Mais Eufebe de Nicomedie & Theognis de Ni-
cée, firent bien-tôt paroître que leurs ioufcriptions
n’avoient pas été finceres. On dit qu’ils les effacèrent,
ayant gagné celui qui gardoit les aétes du concile
par ordre de l’empereur, & qu’ils entreprirent
d’enfeigner publiquement ; qu’il ne faut pas croire
que le fils foit confubftantiel au pere. Qu’Eu-
L i v r e o n z i e ’m e ; 155
febe en étant accufé, dit hardiment à l’empereur
en montrant l’habit qu’il portoit : Si on déchiroit
ce manteau en ma prefence , jene dirois jamais que
les deux pièces fulïentde la même fubftance. Il eft
certain que l’empereur ayant fait venir d’Alexandrie
des Ariens qui broüilloient encore, Eufebe
& Theognis les reçurent, les mirent en lureté &
communiquèrent avec eux. On tint donc un concile,
ils furent dépofez & d’autres évêques mis
à leur place , Amphion à Nicomedie & Chreftus
à Nicée. Pour Eufebe & Theognis, l’empereur irrité
les envoya en exil dans les Gaules, trois mois
après le concile de Nicée, ôc ils y demeurèrent trois
ans.E
n même tems Conftantin écrivit à l’églife de
Nicomedieune grande lettre, dont la première partie
eft un difcours de théologie allez obfcur, fur la
divinité du verbe ; le refte eft une inveèlive vehe-
mente contre Eufebe. Il l’accufe d’avoir été complice
delà cruauté du tyran, c’eft-à-dire Licinius,
dans les maffacres des évêques, ôi dans la perfecu-
tion des chrétiens. Il a , d it - il, envoyé contre moi
des efpions pendant les troubles , & il ne lui man-
quoitque de prendre les armes pour le tyran; j ’en
ai des preuves par le* prêtres & les diacres de fa
fuite que j ’ai pris. Et enfuite , pendant le concile de
Nicée , avec quel empreffement & quelle impudence
a- t’i! foûtenu contre le témoignage de facon-
fcience l'erreur convaincue de tous cotez? tantôt
en m’envoyant diverfes perfonnes pour me parler en
fa faveur; tantôt en implorant ma protcètion, de
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Epijt,ad Nicont.
ap.Theod. 1.
c. 10.
Synod.adAthan.
apol.p, 7,17. C.
V.Valefc. n o t .a d
Socr# i.e , 14.
ThiloJlor%'lib.n»
c• ult»
Gelaf.l. 11 i.i.r.
Theod, /. 1 .c.iOo.