
A n. 315
C ' c N:oc. c. 9
I o. Eliber. c c,
X V I I I .
Ceübat. R e montrance
de
S. Paphnuce.
Sup v i n . ». 4
Cône. Eliber. c, xp.
Sozotn. ï . c. 13
Socr.L 1 . e. n
Heb. xi 11.4.
' f ° H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u e ;
employé ici le terme du pecbé animal que je rends
par peche de la chair. Le concile de Neocefarée,
Ôi auparavant encore, le concile d’Elvire avoient
ordonne la.meme chofe, touchant ces forces de
pechez.
Le troifieme canon de Nïcée pourvoit encore à
Ja pureté des ecclefiaftiques,en ces termes : Le grand
concilea défendugénéralement,que ni évêque, ni
pretre,ni diacre, ni aucun autre clerc ne puiffe avoir
de femme fous-introduice ; fi ce n’eft la mere , la
oeur, la tante ôc les autres perfonnes qui font hors
de tout fupçon. On nommoit femmes fous-intro-
duites, principalement à Antioche , celles que les
ecclefiaftiques tenoient dans leurs maifons, par un
ufage que l'églife condamnoit, comme i f fut reproche
a Paul de Samofare. Parce qu’encore que ce
fut fous pretexte de charité & d’amitié fpirkuefie;
les confequences en étoient trop dangereufes, ne
ru1 t-ce que pour le fcandale. Le concile d’Elvire avoir
deja fait la même ordonnance. On vouloir à Ni-
cee palTer plus avant; & faire une loi generale qui
défendit à ceux qui étoient dans les ordres facrez ,
c’eft-à-dire, comme l'explique Socrate, aux évêques,
aux prêtres & aux diacres, d'habiter avec les
femmes qu ils avoient époufées étant laïques. So-
zomene y ajoûte les foudiacres. Alors le confeifeur
Paphnuce évêque dans la haute Thebaïdefefevaau
milieu de laffemblée, & dit à haute voix : Qu’il
ne falloit point impofer un joug fi pefant aux clercs
facrez : que le liét nuptial eft honorable & le mariage
ians tache : Que cet excez de rigueur nuiroit plû-
L i v r e ô n z i ë ’m e ; i 4 i
tôt a l’églife; que tous nepouvoient porter une con- -
tinenceli parfaite, & que la chafteté conjugaleen A n. 3 15 .
feroit peut-etre moins gardee : Qu il fuffifoit que
celui qui étoit une fois ordonné clerc, n’eût plus la
liberté de fe marier, fuivant 1 ancienne tradition de
1 eglife, mais qu il ne falloit pas le feparer de la femme
qu il avoit époufée étant encore laïque. Ainfi
parloic faint Paphnuce, quoique lui-même eût
gardé la virginité; car il avoit été nourri dés l’enfance
dans un monaftere, & il étoit célébré par
fa pureté, autant qu’aucun autre. Tout le concile
fuivit fon a v is , & on ne fit point fur cefujet de loi
nouvelle; c’eft-à-dire, que chaque églife demeura
dans fon ufage &; fa liberté.
En effet, les coûtumes étoient différentes fur ce
point. L hiftorien Socrate qui rapporte ce fa it, témoigne
ailleurs, qu enTheffalie on excommunioit
un clerc s’il habitoit avec fa femme, quoiqu'il l’eût ^ 1$.' *l>
époufée avant fon ordination ; & que la mêmecoû-
tume s’obfervoit en Macedoine&en Grece. Qu’en
Orient tous obfervoient cette rég lé , mais volontairement,
fans^y être obligez par aucune loi, non
pas memeles eveques ; en forte que plufieurs avoient
eu des enfans de leurs femmes légitimés pendant
leur epifcopat. Mais faint Jerome & faint Epiphane
plus anciens que Socrate, nous apprennent plus di-
ftindement la différence de ces ufages. Saint Jerô-
me d it , que les églifes d’Orient, d’Egypte & du
faint fiege apoftolique , prenoient pour clercs des
vierges ou des continens ; ou que s’ils avoient des
femmes, ils ceffoient d’être leurs maris. Voilà les
S iij