
 N . 3 7 6 .
Hier, de fcript.
ad p. $ ) 6.
C.
X X X IV .
Evêques intrus.
Ibid. D.
apol. p. 6¡f3. A.
ad fclét. p. 863.
A-
486 H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u e .
ce qui peut faire croire .qu e cette lettre fu t écrite depuis
fon e x il. L e prêtre H ie ra x , à qui faint A tha -
nafe lui permet de la communiquer , étoit aufli un
des confeifeurs exilez. Saint Serapion de Thmoüis
fu t perfecuté en cette même o ccalion. I l y eu t des
monafteres ruinez 8 c des moines que l’on vou lu t jet-
ter dans le feu.
A la place de ces faints évêques , on mettoit de
jeunes débauchez encore païens ou à peine catecu-
menes : quelques-uns bigames , d’autres chargez de
plus grands reproches. On demandoit feulement
q u ’ils fiifent profeffion de l’A rian ifm e , qu’ils fuifent
riches 8 c accréditez dans le monde. Ils achetoient
l ’épifcopat comme au marché : enfuite les Ariens
bien efcortez de foldats les fa ifo ien t élire & les met-
to ient en poiTeiïion. C ’étoit principalement les dé-
curiôns & les autres magiftrats des v ille s , q u f fe fa ifo
ien t ainfi ordonner évêques : pour joiiir des exemptions
8 c a voir le premier rang. Les plus fac ile s à les
re cevoir 8 c à traiter de leur promotion pour de l ’arg
e n t , étoient l e s Meleciens : qui lifoien t peu les fain-
tes é c r itu re s , 8 c fç a vo ien t à peine ce que c’étoit que
le C h riftian ifm e . .Ces évêques ne con n o iffoien t ni
l’importance de leur charge , ni la différence de la
vraie & de la fauife re lig ion : de Meleciens ils deve-
noient aifément Ariens : prêts il l ’empereur le com-
m a n d o it , de changer encore 8 c de tourner à tous
v e n t s , pourvu qu’ils conferv affent leur exemption
8 c leur pyeféance. Ils demeuroient païens dans le
coeur , 8 c traitoient les affaires de l’ég life par une politique
purement humaine. C e s fau x pafteurs com-
L i y r e t r e i z i e ’me . f 4S7
xnencerent à altérer la fo i en E g yp te , où la doétririe
catholique a v o it été prêchéc julques-là avec une entière
liberté : 8 c comme les vrais fideles s’éloignoient
d’e u x , ce fu t une n ou v e lle occalion au duc Scbaftien
de les fo u e t te r , de les emprifonner 8 c de confifquer
leurs biens. Il y a vo it à Barcé dans la Pentapole un
prêtre nommé Second, qui ne vou lo ir pas fe foûmet-
tre à l’évêque nommé aufli S e con d , l’un des premiers
Ariens. C e t évêque & un certain E ft ie n n e , que les
Ariens firent depuis évêque en L y b ie , tous deux en-
femble donnèrent au prêtre Second tant de coups
de pied , qu’il en mourut. I l difo it cependant : Que
perfonne ne pou rfuive en juftice la vengeance de ma
m o r t , N o t re Seigneur pour qui je fouffre me veng era
: mais ils ne fu ren t touchez ni de ces p a ro le s , ni
de la circonftance du temps , car ce fu t en carême
qu’ils le tuerent.
Georgé le fau x évêque d’A le x an d rie ne manquoit
rien pour s’enrichir & s’accréditer. I l ne fe foûtenoït
que par la puilfance temporelle , abufant de la lege-
reté 8 c du fau x zele de l’empereur. I l em ploïoit le
bien des pauvres , c’eft-à-dire, le revenu de ton ég life
qui é to it grand , à gagner ceux qui étoient en charge
, & principalement les eunuques du palais. D ’ailleurs
il prenoit à toutes mains : il en le vo it aux particuliers
ce qu’ils a vo ien t hérité de leurs parens : il prit
la ferme de tout le falpêtre : 8 c fe. rendit maître de
tous les étangs où croiflo it le papier d’E g yp te , 8 c dè
tous les marais falans. I l ne neg ligeoit pas les moindres
profits ; 8 c comme on po rto it en terre les corps
A n. 3j6.
adSolit. p. 853.
D.
Fhiloftorg. hb.
V I I I . c. 1 . '
Greg. Haz. orat,
i l . p. 38;. D.
Epiph. h&ref. 76.
n. i .