
IX .
■Commence-
tnens deS.Hila-
cion.
Hiei-.vita.Eilar
24 H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u e .
ceífite extreme de les laver, 8c S. Pacome portoit
toujours un cilice. Il pafla quinze ans fans fe coucher,
neferepofant qu alfis au milieu de fa cellule,,
fans même s’appuyer contre la muraille. Il prioit
d ordinaire debout les mains étendues en croix,
¿cpafloit quelquefois les nuits en cette pofture.Jean
étant mort, Pacome demeura feul quelque tems ,
ôc fouffric quantité de tentations 8c d’illufxons du
démon. Cependant ilbatiffoit un monaftere affez.
ipacieuxpour recevoir une grande multitude, fui-
vant la promeffe qu il avoit reçûë du ciel, il fut
quelquefois confole par les vifites d’un moine nomme
Appollon qui mourut chez lui dans une heureu-
fe vieilleffe , 8c futeníeveli de fes mains.. Souvent
Pacome marchoit fur les ferpens 8c les fcorpions
fans en iouffrir de mal; fouvent quand il vouloir
paifer le fleuve, il fe faifoit porter par des crocodiles-
Telle etoit deflors la vie monaftique en E g yp te ,
ou il y avoit plufieurs monafteres en différentes fo-
litudes.
D ’un autre côté S. Hilarión s’établit en Paleftine.
Il etoit ne dans un bourg nommé Thabathe à cinq
milles de C a z e , au midi. Ses parens étoient idolâtres,
8c 1 envoïerent dès la première jeunéfle à
Alexandrie pour étudier lagrammaire. Il fit du progrès
dans les lettres 8c dans la vertu; 8c croyant en
J . C. il preferoit aux fpeôtacles profanes les affem-
blees ecclefiaftiques. Aïant oüi parler de faint Antoine,
dont le nom étoit celebre en Egypte , il l’alla
voir au defen, 8c auffi-tôt il changea d’habit 8c
demeura auprès de lui environ deux mois, obfervanp
L i v r e d i x i i ’m î , 25
vant fa maniéré de v iv re ; fon âfliduité-à l’ôraifon,
fon humilité à recevoir les freres, fa iéverité à les
reprendre, fa vigeur à les' ëxhortèf, fà perfeve-
rance dans les aufteritez. Mais ne pouvant,fouffrir
la multitude de ceux qui venoient pour être guéris
ou délivrez des démofis , 8c voulant commencer,
comme faint Antoine, par une entiere folitude, il
retourna en fon païs avec quelques moines. Il trouva
ion pere 8c fa mere morts, il donna une partie
de fon bien à fes freres, Sc lerefteaux pauvres, fans
fe rien réferver. Il n’avoit encore que quinze ans;
8c c’étoit environ l’an 307, Il fe retira dans un dé-
fertàfepc milles de Majuma; fes parens 8c fes amis
l’avertirent que ce lieu étoit décrié par les meurtres
& les brigandages : mais il ne craignoit que la mort
eternelle. On admiroit fon courage dans un âge
fi tendre, 8c un corps naturellement délicat. Dés
le commencement de fa retraite, des voleurs le
vinrent chercher, Se lui demandèrent ce qu’il fe-
roit s’il lui venoit des voleurs? Il répandit: Quand
onn’a r ien , on neles craint point. Mais, dirent ilsj
on te peut tuer. Il eft v ra i, répondit-il , mais c’eft
pour cela que je ne cràins point les voleurs, parce
que je fuis prêt de mouriw II fouffrit flans ce defert
de grandes tentations des démons, 8c commença à
y etre connu par fes miracles au bout de vingt-deux
ans, c’eft-à-dire, loiifqu’il en avoit trente-fepe, &
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Il étoit vêtu d’un fac , d’une tunique de peau
que S. Antoine lui avoit donné, 8c d’un manteau
de payfan; Ôc demeuroit dans cette vafte folitude
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