
Les arbres rompus , le bois fcié le marquent d’uft
peu de jaune clair, avec très-peu de rouge d’Angleterre.
Les Tabots des pieds de chevaux ou bcfcufs Ce
peignent en couleur d’eau-.
Un cheval noir peut le peindre avec du noir
d’ivoire & un peu de blanc, & une petite pointe
d’ochre de rue, &c. &c. &c.
Maniéré de finir le tableau.
Quand toutes les couleurs font appliquées § il
s’agit de porter l'eftampe fur la toile ; à cet effet,
piquez avec une épingle la vefïie où fè trouve le
blanc de cérufe broyé à l’huile ficative, comprimez-
la; & avec la plus grofledes deux broiïes que vous
trouverez dans la boîte , étendez le liquide qui en
fortira fur la toile re£io, qui eft montée fur un
chaffis : il faut l’étendre épais.
Auffi-tôt, & fans attendre que le liquide foit
Cec, emboîtez ce fécond chaffis dans le premier ,
ainfî que vous les avez trouvés-^ de manière que
l’eftampe verfo touche immédiatement dans toutes
fes parties toutes les parties de la toile ; & pour
que l’application s’en fafie également, renverfez
l’effampe refto fur une table propre , & mettez fur
le fécond chaffis des pièces de bois ou quelques
poids qui pefènt également fur toutes les parties.
Deux ou trois jours après, levez vos deux chaf-
fis réunis ; &, retournant devant vous l’eflampe
retto , coupez légèrement avec un canif l’effampe
tout au pourtour de la toile qui la reçoit ; 1 autre
chaflis tombe, & vous avez un tableau qui, au
moyen du liquide intermédiaire qui Ce trouve entre
lui & la toile, s’y trouve adhérent d’une manière
înfeparable.
En découpant l’eftampe de manière que le papier
blanc difparoiflè, fupprimez avec foin l’imprimé
qui fè trouve ordinairement au bas.
Vous pouvez , fi vous lé jugez à propos , donner
une ou deux couches de vernis fur l’eftampé re&o/;
& quand elles feront sèches, encadrez votre tableau
, de manière qu’elle entre de toutes parts dans
les feuillures, & qu’il en fôit bien-.recouvert. Le
tableau eff fini.
Précautions pour conferver les couleurs & •vernis.
Ayez toujours foin que vos bouteilles & flacons
(oient exactement fermés.
î Toutes les fois que vous finirez de peindre, nettoyez
votre palette,, ce qui Ce fait en ôtapt avec le
bout du -couteau toutes les couleurs qui peuvent
fèrvir encore, & en les reportant fur la palette de
Verre.
Nettoyez palette de bois avec un morceau de
linge,- verféz-y un peu d’huile de, pavot ou de l*e&
fènce, pour la frotter avec un linge propre.
S’il arrivpit qu’ori y laifsât fécher les couleurs,
il faudroitla »atiffer proprement avec'le tranchant
du couteau, en prenant garde d’en hacher le bois ;
frottez-la enfùite avec un peu d’huile.
Quand vos couleurs feront placées fur la palette
de verre, & que vous ne voudrez plus vous en fèr-
v îr, placez la palette dans un vafè ou terrine, que
vous remplirez d’eau claire, de manière que les
couleurs en foient couvertes; l’eau conferve.très-
bien les couleurs.
Lorfque vous voudrez vous en fèrvir, il faut les
reporter avec le couteau fur la palette de bois.
Nettoyez aufïi proprement les pinceaux, quand
vous ne vous en fervez plus ; ce qui fe fait en les
trempant dans l’huile ou l’eflence , qu’on met dans
un des côtés du pincelier.
On prefîe le pinceau entre le doigt & le bord du
vafè ou de la plaque , afin que l’huile ou l’efïènce
tombe , avec les couleurs qu’elle détache du pm-
ceau, dans l’autre partie du vafè où il n’y a p »
d’huile.
D e l a p e i n t u r e s u r v e r r e *
Feu Pierre Levîeil a donné Cm T art de la pein~
tare fur verre un traité long , lavant & approfondi,
dont nous allons préfènter une analyfe.
Il eft de notre devoir de confûlter toujours les
maîtres q u i, d’après leur expérience & leurs lum
iè re son t enfeigné la meilleure doârine dans
l’art dont ils ont développé lés fecrets & les procédés.
Nous nous attacherons feulement à écarter les
recherches qui ne tendent pas directement à la con-
noiflànce du genre de la peinture, dont il eft ici
queftion.
Du verre Ô des recettes pour de teindre.
Les matières qui entrent dans la cdrnpofition du
verre, & qui fe réunifient à l ’aide de l ’art & du
feu, font toutes fortes de pierres fofliies ou de fables
, mêlés dans une certaine proportion avec des
Aies concrets ou des fels tirés d’autres fubftances,
qui ont une affinité naturelle avep, ces fables ©u
ces pierres. Parmi ces, dernières , les plus claires
& les plus tranfparentes ont toujours mérité la préférence
; & , entre les fables, les plus mois , les plus
blancs & les pjus fins ont toujours rendu un plus
: bel effet.
Les pierres tachées de noir ou de jaune, un (àbîe •
dans lequel on trouve des veine5r, quelquefois -jaunes
ou chargées de fer, tachent ordinairemehfe le verre
-des couleurs qu’elles ont contractées. Générale-*-
ment parlant , toutes pierres blanches & tranf
parentes, que le feu ne réduit point en chaux, font
plus ou moins propres à donner du verre. K
Mais, comme elles demandent plus de tems &
plus de dépenfe dans leur apprêt, on leur préfère
le fable qui en demande beaucoup moins, & qui
eft plus fufible.
C’eft de la calcination faite dans un four'particulier
de matières mélangées dans une jufte proportion
, que l ’expérience feule peut di&er, que fè
fait la fritte, pour en féparer toutes les matières
graffès, huileufès ou autres , qui pourroient tacher
le verre. On la met en fuite fondre & fe purifier
dans les pots ou creufèts dont on tire le verre,
lorfqu’il eft dans fon dégré de fufion néceflâire pour
le travailler.
C ’eft . de cette fufion bien dirigée , beaucoup
plus que de la matière , que dépend la bonté du
Verre.
couleur très-rouge, & qui contribue à y faire paroi
tre & :à y développer toutes les autres couleurs
métalliques, qui, fans une jufte mixtion du fàfran
de mars, refteroient cachées & obfcurcies.
. 4°. L‘oripeau ou clinquant, qui n’eft autre chofe
;‘■ qu’une préparation du laiton très-propre à teindre
le verre en bleu célefte ou couleur d’aigue-marine.
Il paroît qu’entre ces matières le cuivre eft le
métal qui, relativement à fes différentes préparations,
entre le plus dans la teinture du verre eH
diverfès couleurs.
I l paroît encore, comme je le juftifierai, que
1, pour teindre le verre en noir, ou en blanc opaque
| ou blanc de lait., le plomb & l’étain entrent aufïi
! dans.^’ordre des fubftances métalliques & colorantes
! propres à cet effet.
Enfin, fiiivant Néri, il eft des verres de plomb'
qui reçoivent admirablement toutes fortes de couleurs
& qui font une des plus belles & des plus
délicates compofîtions qui puiflènt fe préparer aux
fourneaux des verreries.
On compte parmi les fubftances propres à la plus
grande pèrfeâion du verre , la magnéfie ou man-
ganèfè. C ’eft une mine de fer d’un gris tirant-, fur
le noir, fuligineufe & ftriée comme l’antimoine.
Elle rêflemble beaucoup -à l’aimant par fa couleur
& par fon poids; Lorfqu’elle eft employée avec choix
& difeernement, elle- contribue à rendre le verre
plus blanc & plus tranfparent.
Cette même fùbftance mêlée avec la fritte dans
des dofès differentes, connues des verreries, fert
auffi à teindre le verre en rouge, en noir & en
pourpre.
Nous entrerons dans le détail des recettes propres
à le teindre en differentes couleurs : expo-
fons à préfent les ingrédiens métalliques, propres
àJéces teintures’. i° . L e fajfre. C’eft une préparation
. fort connue des Allemands , d’un minéral
nommé cobalt. Il s’en trouve ^n très - grande
quantité, dans les mjnes de Mifnie , & dans
d’autres lieux de la Saxe. On en fait un gros
-négoce en Hollande , où on l’envoie , tout préparé.
Ce minéral fert à teindre le verre en bleu
foncé.
i ° . Le ferret dEfpagne. Il s’en trouve de naturel
dans les minières ; mais celui qui eft connu
fous le nom d'oes nfium, eft une. préparation du
cuivre fèul, ou du fer & du cuivre , qui, dbfee
fuivant les réglés de l’art , conduites par l’expérience
, entre dans un grand nombre de différentes
couleurs dont on veut teindre le verre..
- 30. Le crocus martis, ou fafran de mars. C’eft
W19 qaiçinatipn du fer , qui donne au 'y erre une
Mais cette efpèce de verre très-fragile, fupérieuc
néanmoins par la tranfparence des couleurs, n’ayant
pas affèz de fblidité, ne peut entrer dans-l’ordre
des verres teints propres aux peintres vitriers, mais
beaucoup mieux dans celui des émaux dont on le
colore, ou des pâtes dont on fait les pierres facn
tices.
Les fubftances métalliques colorantes pour verre
une fois connues, il eft à propos d’obferver ce qui
peut le mieux contribuer apporter avec plus de perfection
dans le verre les couleurs dont elles font
le principe.
D’abord les creufèts ou pots, dans lefquels on:
met la compofition en fufion , pour quelque couleur
que ce foit, ayant toujours quelque chofè de
greffier & de terreftre, qui peut fè communiquer
au verre la première fois qu’on s’en fèrt, & en
ternir l ’éclat. Néri recommande de les. vernir au
feu en-dedans avec du verre bleu avant que l’on
s’en fèrve,
z°. Il demande un creufèt ou pot en particulier
pour chaque couleur. Celui qui a fèrvi à préparer
une couleur, ne doit jamais fèrvir à la compofition
d’une autre.
Il requiert en troifième lieu une grande attention
à la calcination des poudres métalliques & colorantes
qui doivent entrer en mixtion avec la fritte.
Le trop ou le trop peu de calcination caufèroit
de l ’altération dans leurs mélanges.
Il en eft qui doivent être jointes à la fritte lor£
qu’on la met dans le pot où elle doit entrer en fufion
; & d’autrgs ne doivent être incorporées qu’avec
ï le verre fijndu, iorfqu’il eft bien purifié.' "
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