
grande , à laquelle on foude un pourtour à qui
l ’on donne fa forme.
Dans le milieu de la cailTe on foude des bandes
de différentes hauteurs ,• qui doivent être également
percées à différentes hauteurs, pour que l ’eau
fe communique d’une café dans 1 autre.
Celle du milieu du réfervoir doit être en plomb ;
la fuivante peut être en cuivre ou en plomb , indifféremment.
L a troifième doit être toujours en plomb, &
doit former les petites cuvettes de conceffion , par
le moyen d’autres petites plaques de plomb que
l ’on croife & que l’on foude entre cette bande & le
pourtour du réfervoir.
Au milieu de chaque cuvette ’on fait un trou,
pour lui fouder un tuyau de trop plein de la meme
groffeur.
On foude également dans le milieu du réfervoir
un tuyau montant, que l>on bride de la maniéré
qui fuit, quand ils font confîdérables & trop gros
pour être joints par des noeuds de foudure.
De la manière de fe fervir des brides.
On entend par brides une double couro.nne de
fer ou de cuivre , qui, étant écrouées & taraudées
aux quatre coins, peuvent être appliquées l'une
contre l’autre , & fermée* par des vis , pour comprimer
un corps que l’on met entr’elles.
On s’en fert pour les tuyaux montans, afin de
les joindre les uns avec les autres, foit qu’ils foient
en potin , foit qu’ils foient en plomb, parce qu elles
les fortifient beaucoup.
La différence qu’il y a , c’eft que les tuyaux de
potin les portent avec eux, parce qu’ils font fondus
enfemble ; au lieu qu’il faut les adapter aux,
tuyaux de plomb , à qui elles font tout-à-fait étrangères.
Il y en a de différentes formes ; les unes font
quarrées & écrouées en quatre endroits » où entrent
quatre vis.
Les autres font toutes rondes, & ne font écrouées
qu’à deux endroits.
Pour s’en fervir, il! faut d’abord apprêter fes
tuyaux : cela confiée à en retrouffer chaque extrémité
en dehors environ d’un police , pour donner
prife à la bride , & pour que les tuyaux s appliquent
mieux l’un fur l ’autre : on ne doit pas paffer
un pouce , parce qu’autrement on boucheroit les
écrous de la bride, & les vis ne pourroient pas y
mordre.
Il faut en faire autant au tuyau qui doit lui être
joint, & à tous les tuyaux qui doivent former le
tuyau montant, après avoir mefuré l ’efpace qu’il y
a de l ’endroit d’où l ’on veut faire venir fon eau $
au réfervoir qui doit la recevoir.
On fait cette opération avant que de fortir de
l’attelier ; ôn porte enfuite ces tuyaux ainfî préparés
, aux lieux où ils doivent être pofés, afin
de n’avoir plus qu’à les ajointer enfemble.
On foude le premier tuyau montant , à Tou.-»
verture de la pompe qui doit fournir l ’eau ; enfuite
oïl a une couronne de cuir, qu’on coupe liir la
| rondeur du bout de tuyau replié en deux en-
; droits.
On met cette couronne de cuir entre ces deux
tuyaux ;on ajointe le tout enfemble, & on le ferme
par le moyen des deux brides & des quatre vis ,
afin que le tout forme une jointure.
Cette couronne de cuir qu’on met entre les deux
tuyaux , eft faite pour fe prêter à la compreflioM
des brides, & pour que les tuyaux, par ce moyen'%
fe joignent fi bien que l ’eau ne puiflè pas paflèr à
travers.
Outre que ces brides fortifient étonnamment les
tuyaux furmontans , c’eff qu’encore elles les rendent
très-aifés à réparer , parce qu’on n’a qu’à les
dévifïer.
On fe fert également de ces brides pour les
tuyaux qui paffent fous terre , lorfqu’ils font gros.
On conduira le tout jufqu’au haut du réfervoir,
en faifant paffer ce tuyau montant par l’ouverture
qui eft faite dans le dedans du réfervoir.
On fera enforte qu’il puiiïè verfer l ’eau dans le
réfervoir fans baver : on le recourbera un peu ; fi
l ’on veut, on pourra mettre dans cette partie - là
un robinet ; l’eau fe répandra fur la furface du
premier réfervoir , d’où elle fe communiquera _ à
ceux qui l’environnent, & de là aux cuvettes de
conceflion , qui font ouvertes.
Des fimples réfervoirs fur charpente.
Ceux-ci font différens de ceux que nous venons
de décrire.
Nous les appelions fimples , parce qu’ils ne forment
qu’un feul l i t , au lieu que les autres en
composent plufieurs.
La conftruâioii de ces fortes de réfervoirs ^on-
fifte , i° . à pofer fes tables félon la formé & la
mefure d’une caille de charpente , qui doit etre
préalablement faite.
a0. A les y fouder. Il faudra donc, avant que
le plombier puilfe pofer aucune table, que le charpentier
établilfe dans l’endroit que le particulier
qui veut faire le réfervoir lui indiquer^ , la caillé
qui doit le recevoir & le foutenir.
1 On fuppofe qu’on ait à faire un réfervoir de part
P L O
fïculié*» pour y dépofer une eau qu’il a achetée de
la ville.
On mefure d’abord la hauteur du réfervoir de
la ville d’où elle doit venir , s’il a vingt pieds de
haut, on n’en donnera que dix-huit à celui du
particulier , parce que l’eau perd toujours un peu
de fa fource, à raifon de la friâion qu’elle éprouve
en chemin.
La charpente , fur laquelle doit être aflis le ré-
fervoir en plomb , doit être faite de plufiéürs tra-
verfes en haut & en bas , qui feront foutenues par
des montans, afin de recevoir.d’eux la hauteur
convenable pour donner au réfervoir la prpfondeur
qu’il doit avoir.
Pour rendre cette charpente plus folide, on met
des traverfes en forme de croix de Saint-André ,
qu’on emmortaife dans les montans; on attache en
outre aux quatre coins de la charpente, des bandes
dè fer en haut & en bâtëi
Il faut que* toute cette charpente foit planchéiée
en dedans avant que d’y m.ettré les tables de plomb,
qui, fans cet appui, pourroient céder au poids du
volume d’eau qui entre ordinairement dans ces ef-
pèces de réfervoirs, & -caiife un grand dommage ;
il ne faut laiffer que trois troiis, un pour le trop
plein , l ’autre pour la diftribution , & le'troifième
pour donner paffage aux «eaux quand on voudra
.vuider le réfervoir pour le nettoyer.
La eaifie du réfervoir doit être portéé fur fîx piliers
de charpente, ou d’un plus grand nombre fi
le réfervoir le demande : ils doivent etre a la hauteur
qu’il convient, & aflis fur autant de pieds
de maçonnerie.
De la pofe des tables•
Quand toute la charpente eft dans cet état, l’ouvrier
mefure la longueur & la largeur que doivent
avoir fes tables.
On fuppofe que le réfervoir que l’on veut faire ,
a douze pieds de large , dix-huit de long, & cinq
pieds dix pouces de haut ; il faut prendre trois tables
de quatre pieds de large, & les couper en fix
tables de fix pieds de long,, qui feront les deux
côtés de la largeur du réfervoir.
On doit donnera chaque table fix pieds de
haut, quoique la caifle de la charpente ne porte
que cinq pieds dix pouces ; parce qu’il faut que
«haque table recouvre en dehors la charpente d’en-
yiron deux pouces , & qu’elle lui foit clouée.
On coupera enfuite fur de nouvelles tables de
'quoi faire les deux côtés de la longueur du réfer-
"Sroir.
Comme on a dix-huit pieds, à couvrir dans la
longueur du.réfervoir, & que l ’on doit, .autant qu’il
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fe peut, Tendre les tables égales, on prendra fix
tables de trois pieds de large , au lieu^ de quatre,
qu’on coupera en douze, tables de fix pieds de haut
pour leur donner la,même hauteur que les premières
, qui porteront, jointes l’une contre 1 autre ,
trente-fîx pieds de large : on en mettra dix-huit
pieds d’un côté., c’eft-a-dire, fîx tables^, & autant
<de tl’autre ; on coupera pour le fond, qui porte dix-
huit pieds de long fur douze de large , la meme
quantité de tables de la même longueur & largeur.
. 1
On pofera d’abord les tables du fond du refer-
voir , enfuite celle des, coins ; on finira par celles
du pourtour.
, Il ne faut pas oublier dans cet ouvrage, ainfî
que dans tous les autres, de tourner en dehors chaque
table du coté le. plus propre, comme on l’a
déjà d it , & de cacher le côté du fable en 1 appliquant
au dos de ,1a charpente ; enfuite on les
foude de la façon qui fuit.
Du foudage des tables.
Comme il feroît impoflîble de fouder des tables
mobiles , on commence par tenir les deux premières
tables qu’il faut fouder, en les appuyant contre
la charpente avec la batte plate, après les^ avoir
ajointées l’une contre l’autre ; enfuite on les écaillé
avec le marteau & le cifeau d’un bout a l’autre a
l’endroit où elles fe joignent ; en outre on les fa-
lit , pour la même raifon que nous l ’avons dit plus
haut.
On commence par fouder les côtés; cette opération
eft fort difficile, parce qu’il faut retenir en
l ’air la foudure, pour qu’elle ait le temps de prendre.
Pour cet effet, on a une artelle ou gouttière :
ç’eft un morceau de bois de chêne rond & concave,
à peu près fait comme ees poignées de bois avec
lesquelles on prend le manche du fer à fouder ,
& dont on fe fert même au défaut d’artelle.
On appliquera cette artelle ou gouttière au haut
de la jointure de chaque table ; on y verfera de la
foudure : elle fe répandra fur le plomb à travers la
concavité de l’artelle, qui la dirigera à l’endroit où
fon veut qu’elle prenne.
Pour ralentir fa chiite, & la faire féjourner plus
long-temps aux endroits où il faut qu’elle s’atta-i
the on la recevra avec un morceau de coutil.
Celui dont fervent les plombiers a au moins
une demi-aune de long : on le replie en quatre;
quand elle fera écaillée, on la frottera avec de
; la poix-réfine , & on y paffera le fer à fouder, après
l’avoir fait rougir dans le feu , pour écarter la four
dure, famiucu & la polir.