
penfe même que l'on devroit profcrîre des emplâtres
de la vieille pharmacie , les chaux de plomb qui
en font la bafe, & leur donnent de la confîftance;
je fuisperfuadé qu’il en eft réfulté bien des accidens
que l’on a fauffèment attribués à d’autres caufes.
Puifque le tabac humide eft fufceptîble d'une
fermentation par laquelle fe développe un principe
corrofîf qui attaque le plomb, le difîbut & incorpore
avec lui la chaux qu’il forme, il eft très-dangereux
de conferver du tabac dans toutes efpèces de
vaiffeaux çompofés de plomb en métal, ou enduits
d’un vernis formé avec des produits de plomb, même
de cuivre , ainfï qu’il eft d’ufage dans les-- fabriques
de poteries vernies. .
Les vafes de faïence ne font pas à l’abri de reproches
; car la fritte qui en compofe l ’émail , eft
V O C A B
]B lang de plomb ; c’eft du plomb réduit en chaux
par les vapeurs de l’acide du vinaigre.
C endre de plomb ; c’eft une calcination , ou
çhaux de plomb.
. C èruse ou blanc de cérufe, compofîtion du blanc
de plomb broyé à l ’eau fur un porphyre, & d’une
terre mêlée de craie & d’argile.
L ïtharge, chaux de plomb qui, dans la fufîon,
fe convertit en une fubftance jaunâtre qui refte en
çfpèce de petites écailles talqueufes.
. Litkarge cVor\ c’eft cette chaux de plomb, qui a
pris dans la fufîon une couleur roüge un peu dorée.
Litharge dl argent ; c’eft cette même chaux qui
a une couleur blanchâtre.
Massicot ; c’eft une chaux de plomb qui , à un
Certain degré de feu, prend une coulèuFjaune.
jVliNiuM j c’eft une chaux de plomb, qui devient
le produit des chaux de plomb, d’étain & de fable
vitrefcible. Souvent cet émail eft fî peu vitrifié ,
qu’il eft diffoluble : j'ai écrit avec de l ’encre ordinaire,
c’eft-à-dirè vifriolique, fur des aftïettes de
faïence qui ont confervé l’écriture tout le temps de
leur durée , quoiqu’elles aient fait un long fervice.
La porcelaine, la poterie cuite , en grès, fans
vernis, & le verre font les matières les plus propres
à conferver le tabac avec fécurité. C’eft une erreur
de prétendre que le tabac fe tienne plus frais dans
le plomb que dans toute autre fubftance.
Il eft donc prudent de profcrire les tabatières
de plomb & les boîtes doublées de ce métal, tant
pour l ’ufage que pour le débit du tabac, afin de
prévenir les accidens funeftes, dont j’ai manque
d’être la vidime. ,
J L A I R E .
entièrement rouge lorfqu’elle a été pouffée à un
certain degré de feu.
Plomb , métal imparfait, d’une couleur blanche,'
fombre, peu dudile, peu élaftique & peu fonore.
Il eft, après l ’or, la platine & le mercure, le plus
pefant des métaux.
Saturne , nom que l’on donne au plomb.
Sel de Saturne ^ il eft compofé du blanc de
plomb réduit en poudre fine, bouilli dans du vinaigre
difiillé, évaporé & filtré. Il en réfulte par
la cryftallifation un fel blanc & brillant, qui a la
forme de petites aiguilles.
Sucre de Saturne ;_c’eft du fel de Saturne ou
de plomb ; ainfï nommé parce qu’il a une faveur
douce & fucrée.
V erre de plomb ; c’eft la chaux de plomb qui
étant pouffée à un feu violent, • fe change en un
vrai verre tranfparent & fragile , & qui, dans fa
fufîon , eft fî fluide & fî adif qu’il s’échappe & paffe
à travers les creufets.
P L O M B I E R ( Art du ).
J j e plombier eft l’ouvrier qui fond le plomb,
qui le façonne , qui le vend façonné, & qui le met
en oeuvre dans les bâtimens, fontaines & autres
ouvrages.
hes plombiers diftinguent deux fortes de plomb :
l ’un qu’on nomme plomb blanc , l’autre eft le
plomb noir.
"Le plomb blanc le trouve principalement dans les
mines d’or & d’argent. Il eft: fec, aride, & tres-
fujet à,fe caffer. On ne peut s’en fervir qu’en Palliant
avec d’autres métaux.
L g plomb noir au contraire fort de la mine qui lui
eft particulière : c’eft celui que les plombiers choi.
fîffent & emploient de préférence.
’Principaux endroits' d’oit Von tire le plomb..
Ces endroits font : Ulme en Angleterre, Hambourg
en Allemagne, Namur en Flandres, Pom-
péan & Poullaouan en Bretagne.
Il y a encore dès mines de plomb dans d’autres
lieux, à Schneeberg , à; Vilach , à Maffel en
Saxe, à Saâlberg en Suede , â Baudy près de
* Château -Lambert, en Franche - Comté , à Saint-
Julien en Vïvarais, à Sainte-Marie-aùx-mines^en
Alface, ptès de Moulins en Bourbonnois: lamine
de' Pompéan contient beaucoup d’argent, comme
•celle de Hallenïorfen en Suede , & celle de
Clauftal.
Près de Moulins en Bourbonnois il y a une mine
, à galen.es en grandes facettes. La mine .de Korit-
bergen Suede eft à petites facettes comme celle
de Plutenburg. Il y a aufli une galene chatoyante
à Servade en Auvergne.
Près du Poiit-Gibault,. à:Barbaço , on trouve une
galene minéralifée dans du grès blanc ^ & une mine
Ipathique à Roya en Auvergne.
A Freyberg en Saxe,' St dans le duché de Deux-
Ponts on trouve la belle mine de plomb verte.
L ’Angleterre a fes mines dans la province de
Derby, à Péach & ailleurs.
Les plombiers ne font point ufage indifféremment
du plomb qui provient de ces différentes mines,!
parce qu’il n’eft pas tout $è la même qualité.
Le plomb que les mines de Bretagne fourniffent,
ne s emploie ordinairement qu’à faire des balles pour
l ’artillerie, ou à giboyer : ainfî les plombiers n’en
font prefque jamais ufage ; les plombiers de Paris
ont coutume de tirer celui- qu’ils * travaillent,
d’Ulme ou de Hambourg indifféremment: il'•en
réfulte un métal plus-beau , plus coulant j. & plus
propre à toutes fortes d’ouvrages ; c’ell pourquoi on
lui donne la préférence, ainfî qu a celui de Namur,
qui eft employé utilement à beaucoup d’ouvrages.
Il eft bon d’obferver que de l’alliage du plomb'
des deux premières mines, i l réfulte un métal fu-
périeur en qualité à tout autre plomb ; c eft pourquoi
les plombiers- font dans la. coutume Me les
mêler , quand ils peuvent s’en procurer.
Saumons de 'plomb.
' Comme le plomb eft un rrictal trèsqpefant, les
mineurs le coulent dans des lingotières, pour en
former ce qu’on nomme des faumons, qui ont un
pied & demi de long fur huit pouces de large , &
qui pefent environ 140 livres-, félon les differens
endroits d’oùson les tire:, c eft fous cette.forme
qu’il pafiè dans le commerce. .
Ce métal eft dudile & aifé à fondre : on peut le
jeter en moule-& le travailler fous le marteau;
anais comme pour la plupart des ouvrages il faut
le fondre, nous verrons comment les plombiers s
prennent pour faire fondre leur plomb.
Fonte du plomb.
La préparation de cette fonte confîfte i° . à fe
procurer tout ce qui eft nécèffaire pour cette opé->
ration. '
■ 2°. A favoir conduire la fonte.
~ 3°. A.écumer le plomb fondu.
4.0. A vivifier les parties qui s’en déçompofeat.
;5°. A avoir! attention qu’il n’y ait point d’eau
dans le ■ plomb. qu’on met dans celui qui eft déjà
eiv fufîon.
Ufienfùes ngcejfaires pour la fonte.
1 Les plombiers fondent leur plomb dans une chaudière
de fonte de fer , montée fur un fourneau de
maçonnerie, établi fous un tuyàu de cheminée,
: pour la décharge de la fumée. On met dans le
fourneau une chevrette de fer qui . reffeinble a un
■ chenet ordinaire de cheminée, pour foutenir le bois
afin qu’il brûle mieux ; & l’on a un fourgon pour
attifer le feu & retirer les cendres ; c’eft un barreau