
efpèces , demi-bain , bain f r o i d , bain chaud, bain
d'immerjion , ù c .
Quelques perruquiers s’adonnent à cette branche
de l’art, & on trouve chez eux baignoires, étuves ,
8c tout ce qui y a rapport, comme pâtes dépilatoires
, &c.
A rt de la c o e f f u r e ,.
; F a i re les cheveux & fri fer.
L a coupe des cheveux confîfte à donner aux
cheveux naturels une forme régulière, en retranchant
leurs inégalités & les taillant par étages, lesquels
doivent s’arrangér avec grâce, en accompagnant
le vifagé.
Il eft a propos de détailler le mieux qu’on pourra
•cette opération attendu qu’elle eft une des plus
cfTentielles du perruquier.
Les perruquiers appellent fa ir e les ch e v e u x , les
couperfuivant les règles de l ’art; ce qui le termine
ordinairement par fri fer & poudrer.
Commencez par peigner toute la tête à.fond,
pour bien démêler les cheveux^ enfuite prenant &
engageant dans votre peigne, d’abord fur le haut
de la tête , une portion ou rangée de cheveux, vous
amènerez doucement le peigne vers vous en droiture
ou de biais, luivant que ’vous voudrez couper
ou droit ou en biais.
Avancez ainfi jufques vers la pointe des cheveux,
que vous lailférez en-dehors engagée dans le peigne;
puis coulant vos cifeaiix à demi fermés , par-deS-
ibus le peigne , ils couperont tout ce que vous voulez
retrancher de ce rang.
Vous continuerez cette façon lur toute la 'tête,
jufqu’à ce que les cheveux fbient faits, oblèrvant
que les rangs lupérieurs Ibient plus courts que les
inférieurs par toute la tête.
I l efi: nécefiàire que Iç perruquier en amenant,
comme il vient d’être dit; les cheveux à lui , les
maintienne toujours d’équerre à la tête; car s’il les
abailToit avant de couper, il arrivèrent que ceux
de deflus recouvriroient ceux de delfous , ce qui
feroit une épailTeur délagréable.
Cette remarque doit lèrvir aufiï pour les perruques
lur lefquelles le perruquier fait à-peu-près
la même opération,
Il fembleroit, lur l’expofé qu’on vient de faire
de la coupe des cheveux , qu’un peu d?habitude
fuffiroitpour en venir à bout; cependant il le trouve j
des perruquiers bien lupérieurs en cela à d^autres.
Comme cette opération n’a point -de, réglés pré-
cifès , un certain talent, le goût & le coup-d’ceil
en font teus les frais.
Quand les cheveux font faits, on les met ordinairement
tout de fuite en papillotes pour les fri-
ler, on les pafle au fer & on les poudre.
O r , comme cés opérations ne le font point au
hafard, mais font aflùj éties à des procédés & à quelques
inftrumeris particuliers, c’eft ici le lieu d’expliquer
comment on doit s’y prendre pour bien opérer.
Les papillotes font faites de papier taillé en petits
triangles de. deux pouces- ou environ : préférez,
pour les faire, le papier gris, le papier jofeph, le
papier brouillard , parce qu’ils le déchirent & le
cafiènt plus difficilement que tout autre.
Raflemblez avec vôtre peigne une petite portion
de cheveux, faififlez-les en-deffous avec les deux
premiers doigts d’une main vers le milieu -, & les
prenant de l ’autre par la pointe , roulez-les, fur
eux-mêmes, & enveloppez-les tout de fuite avec
une papillote.
Il fe fait deux fortes de frifiires, ou en crêpé,
ou en boucles.
Pour le crêpé qui s’exécute ordinairement aux
cheveux courts du haut de la tête, on prend les
cheveux pêle-mêle, & on les tourné court & ferré
fans précaution, afin qu’il ne fe fafle point de vuide
dans le milieu ; au lieu qu’à la frifure en boucles
, on ménage un vuide dans le milieu [du -roulement.
Toute la tête étant garnie de papillotes, il s’agit
maintenant de la palier au fer.
Le- perruquier le fert de deux fortes de fer :
l'un eft une pince terminée par deux mâchoires
plates en-dedans , l ’ancienne façon étoit de les
faire d’égale épaifïeur : l’autre refîemble à de longs
cifeaux.
Le premier^fê nomme f e r h fr ife r
v Le fécond, f e r à toupet, dont une des branches
qui efl ronde, entre dans l’autre qui efl creufée.
Faites chauffer le fer à frifér, à nud, fur de la
braife, jamais fur le charbon.
Quand il fera au degré de chaleur nécefiàire,
ce qu’on reconnoît lorfqu’il ne roufïit pas un papier
qu’on lui pré fente, ou bien en l’approchant
de la joue, vous ferrerez chaque papillote un inf-
tant plus ou moins long; mais il vaut mieux l ’employer
affez' chaud pour qu’il refie peu fur chacune-:
e’efi pourquoi, quand on a toute une tête à paffer,
on a plufîeurs fers qui chauffent en même-temps.
Quand toutesjes papillotes feront refroidies, vous
les déferez & peignerez le tout enfemble , puis
vous formerez & arrangerez avec grâce les boucles,
le toupet & le crêpé qui fe pratique ordinairement
aux cheveux courts vers le front & les tempes. 4
C r ê p e r e f i m ê l e r & c o n f o n d r e e n f em b l e l e s c h e -
yeux frifés : cet accommodagè par' fa légèreté donne
un afpééfc agréable à la vue.
Pour crêper , on pince de haut en bas légèrement
avec deux doigts au travers des cheveux qu’on
veut crêper ; on amène doucement à foi ceux qu’on
a faifis, & en même temps on les repouffe avec le
peigne fin à mefure qu’ils fe dégagent d’entre les
doigts.
Quant aux boucles, on les forme en peignant
enfemble une quantité de cheveux, dont on rabat
la frifiire fur le premier doigt qui leur fert de
moule.
Le perruquier a encore d’autres rubriques , fbit
pour dégarnir les chevelures trop épaiffes, foit
pour rendre les cheveux plus fermes , afin qu’ils
tiennent la frifùre.
Peur dégarnir, il fait une opération qu’il appelle
effiler : vôci comme il s’y prend.
Il relève & fait tenir à la tête avec fon peigne un
rang de cheveux, & portant fes cifeaux aux racines
de ceux que ce rang relevé a découverts, il
les tient entr’ouverts les pointes en bas, & par le
moyen d’un léger pincement , il coupe ce qu’il
juge être de trop ; il parvient -ainfi à réduirè une
chevelure quand elle eft trop enflée.
Il affermit & donne plus de cdnfiftance aux cheveux'
mous & qui fe laiffent trop aller !l avec ce
qu’il appelle de la pommade forte.
Il fait cette pommade fur le champ, en mêlant
lin peu de pqjidre avec de la pommade qu’il fait
fondre dans fes mains.
Il retrouflé les cheveux comme à la précédente
opération, met de cette-pommade à la racine des
cheveux qu’il vient de.découvrir, ce qu’il continue
d’étages en étagés.
Quand on veut un toupet qui couronne le front,
c’eft-à-dire, que le premier rang., au lieu d’être
frifé , fbit relevé à plat & recourbé en arrière ,
c ’eft l ’office du fer à toupet.
L e perruquier le fait chauffer modérément ; il
prend enfuite entre fes deux branches le rang qui
doit former le toupet, il le dirige en haut tout
droit ; puis tournant le fer, fa branche ronde en
delfous, il le courbe en arrière, & fait faire aux
cheveux par le bout le crochet en bas.
Poudrer.
L a frifure étant arrangée, il ne s’agit plus que de
poudrer.
La meilleure poudre pour les cheveux eft faite de
farine de froment, & la pommade eft du fain-doux :
on met la poudre dans une large boîte de fer blanc,
ou dans un fac de peau de mouton.
Les meilleures houpes à poudrer font faites
avec les longues foies qui font aux chefs des étoffes
de foie.
Commencez par enduire de pommade le dedans
de vos deux mains, que vous paflerez enfuite légèrement
fur toute la frifure ; chargez d’abord votre
houpe de peu de poudre pour poudrer a demi pou dre
, terme de perruquier.
Cette petite quantité de poudre fuffira pour faire
appercevoir. les cheveux qui fortent de l’arrangement
général & les couper, après quoi vous achèverez
de les poudrer.
De peur que la poudre ne fe répande fur le vi-
fàge & n’entre dans les yeux de celui que l ’on poudre
, les perruquiers lui donnent un cornet , c’eft:
une feuille de carton tournée comme un cornet de
papier.
On fe cache le vifage dans le gros bout de ce
cornet ; il y a des yeux de verre, & l ’air pour la
refpiration entre par le petit bout : on le tient à
la main.
D e s différentes façons de porter les cheveux.
Les cheveux naturels fe portent de différentes
façons : favoir, de toute longueur, ou très-courts,
principalement les eccléfiaftiques, auxquels ils ne
doivent pas dépaffer le bas de la nuque du col.
On les met en b ou rfe, en cadenette , en cado■?
gar t; cette dernière façon eft une nouvelle mode:
on plie l’un fur l’autre tous les longs cheveux de
derrière pris enfemble ; & quand on eft arrive a la
nuque, on noue par le milieu tous ces retours avec
un ruban.
Le toupet à la grecque eft encore une mode nouvelle
: on laiffe les cheveux du toupet fort longs ,
& on les renverfe bien avant fur le fommet de
la tête. :
Les perruques imitent une partie de ces accoim-
modages ; mais elles en ont de particuliers qui
s’en eloignent beaucoup , comme on verra ci-
après.
Depuis quelque temps il a été imaginé pour
les foldats des régitnens des gardes françoifes &
fuiffes, afin de foutenir leurs frifures contre toutes
fortes de temps , une façon qui n’eft pas tout-à-
fait la même pour les uns & pour les autres ; mais
qui fait à-peu-près le même effet.
La manière des gardes françoifes eft de fe fervir
d’une lame de plomb , mince & étroite, d’environ
trois pouces de long.
Après avoir' ôté les papillotes des cheveux des
côtés, ils en prennent la maffe dans les doigts ,
portent fous le milieu de fa largeur une portion de
lame de plomb, la plient en revenant par-deffus,