
On entend par ’couverture de plomb ^ plufieurs
tables de plomb réunies & attachées enfemble , (
qui couvrent le haut des- maifons ou des églifes.
Dan? les premiers fiècles, félon Vitruve, les
couvertures, des maifons étoient toutes plates ; mais
comme on vit qu’elles ne garantifloient point de
l ’eau & des neiges, on les exhauttà dans le milieu;
c*eft-à-dire, qu’on fit des combles plus: ou
moins élevés , félon les divers climats & félon les
matières dont on les cauvroit.
C r aie ; c’eft la matière avec laquelle les plombiers
, ainfi que tous {les autres artiftes, tracent
leurs lignes pour delïiner leurs ouvrages avant de
les couper.
C rafaudine ; c’ eft une plaque de plomb à jour,
qu’on met dans le dedans des cuvettes, afin que
les ordures ne paflcnt pas dans les tuyaux de def-
cente & ne les engorgent pas.
C rasses ou écumes. Les plombiers appellent
ainfi des parties de plomb , qui ont perdu leur phlo-
giftique en fondant; ils les tirent de leur chaudière
par le moyen d’une écumoire faite en forme
de poêle à marrons, pour les revivifier enfuite au
ereu&t.
C remaillere; c'eft une barre de fer dentée ,
qui tient au cric & au boulon du moule a tuyaux,
par le moyen de laquelle on fort ce boulon du
moule quand le tuyau eft fondu.
C reuset; c’eft un fourneau à forge, dont onfe
fert pour raffiner & revivifier les miettes & cendrée*
de plomb , après les avoir lavées.
C r ic ; c’eft un rouage compofé d’une roue fe
d’une lanterne, & enfermé dans une boîte de fer,
■ par le moyen duquel on tire, le boulon ou noyau
des moules à tuyaux.
C roûte d’étain. Les plombiers nomment ainfi
une couche d’étain appliquée fur une table ou ar-
doife de plomb, ou fur quelqu’amortiflement.
C uiller ; c’eft un uftenfile de fer qui a un manche
par un botxt & qui eft creux par l’autre, &
dont la profondeur eft fphérique.
Les plombiers fe fervent de trois fortes de
cuillers.
La première eft la cuiller à puifer, avec laquelle
ils prennent le plomb fondu.
La fécondé eft la cuiller percée; ils s’en fervent
pour écumer le plomb 4 ce n’eft, à proprement
parler, qu’une vieille poêle à laquelle on afait des
tcoue._
La troifième eft la cuiller à fonder ; elle eft
fonde fe profonde, & a d’un coté de Ta circonférence
un bec par lequel on verfe le plomb fondu :
c’eft dans cette cuiller que les plombiers fondent
leur foudure , & même aufli leur plomb, quand ilv
n’ont que de petits ouvrages à faire.
C uvette : on nomme ainfi un vafe ou une capacité
de plomb qu’ô'h met defibus ou à cote des
fenêtres à chaque étage des maifons, pour éviter
aux locataires la peiné de defeendre leurs eaux :
elle reçoit l’eau non - feulement des particuliers,
mais même du tuyau fupérieur & des toits doù
elle tombe.
Il y a des cuvettes de quatre efpèces ; les unes
font rondes, les autres quarrées, les autres à hotte
Sc doflier plat, les autres font angulaires.
C uvette.s de concession ce font celles qui
tiennent aux réfervoirs.
C ylindres ; ce font deux rouleaux de fer fondu
, d ’un pied de diamètre, dont les plombiers-
raffineurs font ufage pour laminer leurs tables, &
qui les mordent jufqu’à ce qu’elles foient au point
où on les veut.
Déblanchir les tables, ardoifes & amortifle-
mens , c’eft leur ôter la croûte d’étain dont ils ont
été revêtus»
Cela fe fait par le moyen d'un réchaud plein
debraifeque l’on met fous les tables, qui échauffe
le plomb & fait fondre l’étain qui eft plus duâile.
Déborder , terme qui fignifie en général ôter
les bords de quelque chofe.
Ainfi les plombiers appellent déborder les tables,
l’aéHon par laquelle ils rognent les bords des tables
de plomb avec une plane ou un débor-
doîr rond , pour les unir des deux côtés.
Les maîtres plombiers ne doivent, fuivant leurs
ftatuts, vendre aucune table de plomb fans l ’avoir
bien débordée auparavant.
Débordoir rond, outil à l ’ufage des plombiers
; c’ eft un infiniment de fes tranchant qui a
une poignée de bois à chaque bout, &qui fert à déborder
les tables de plomb.
Il eft fait comme une plane, à l’exception que
le fer en eft recourbé en demi-cercle ; c’eft pourquoi
on le nomme débordoir rond.
Décharge : mettre un tuyau en décharge, c’eft
donner aux eaux qu’il contient, une iflue en dehors,
en interrompant leur cours ordinaire. Cela
ne peut fe faire que par le moyen d un robinet
qu’on pofe dans un regard ou autre endroit, 8c
qu’on eft à portée d’ouvrir ou de fermer quand on
I veut.
Corfque les plombiers veulent dégorger ou repare/
quelques tjuy aux ils commencent toujours
pac:làé .
Dfscbhte : on nomme ainfi les tuyaux de
plomb , dans lefquels tombent le? eaux des chai-
neaux qui embrattènt les couvertures.
Dôme : on entend par dôme, les couvertures
rondes qu’on fait ordinairement en plomb telles
que le dôme de Saint-Pierre à Rome, celui de la
Sorbonne de Paris , du Val-de-Grace, des Jé-
fuites, des Invalides, &c. & ce que les italiens
nomment cupola ; car parmi eux le mot domo defî-
gne particuliérement l’églife cathédrale.
On eft fort en ufage de les couvrir en plomb :
on en fait de petites ardoifes en forme d’ecailles
de poiffbn , dont on recouvre Jes champs du dôme
; les côtés ou arêtes fe garniflent en bandes de
plomb.
Dossier. Les plombiecs appellent ainfi le derrière
de leur cuvette.
Ebarber les tables , c’eft en ôter le fable avec
des broffes ; c’eft ce que font les plombiers-lamineurs
, avant que de les mettre fur leur laminoir.
Ecailler le plomb , c’eft le mettre en état de
recevoir la foudure.
Comme le plomb porte toujours avec lui fur la
fuperficie une crattè qui empêche que la foudure
ne puiflè bien s’y attacher, on le gratte jufqu’au
v if , c’eft-à-dire, qu’avec un grattoir on en enlève
la fuperfiçie.
Ècaillures ; ce font les pellicules de plomb
qu’on enlève avec le grattoir ou avec le cifeau.
Il faut les ramafler pour les jetter & faire fondre
, fi elles font propres, dans la chaudière, ou
pour les envoyer au raffinage fi elles font laies ,
en les mêlant avec les écumes qui proviennent des
fontes.
On fait plus ordinairement le fécond que le premier
, parce qu’on commence par falir le plomb
On fe fert de cette échelle pour aller couvrir
& pofer des plombs aux tours & aux clochers, où
pour s’en fervir 011 l ’arrête avec fon crochet au
point de la charpente de ces bâtimëns.
Un autre cordage armé aufli de fon crochet par
un bout, & qui de l’autre a une petite planché
fufpendue à deux cordes pour afleoir l ’ouvrier , où
des fangles en forme de bretelles au même ufage ,
fert à le guinder &. à l’arrêter le long des noeuds
du grand cordage , qui tiennent lieu d’écbeilon à
cette échelle.
avant de le fouder.
Par ce moyen les pellicules qu’on enlève, font
prefque toujours couvertes de terre gratte-, & par
eonféquent hors d’état d'être fondues fur-le-champ
avant d’avoir patte par le raffinage.
Echelle de corde eft une forte d’échelle particulière
aux plombiers.
Ce n’eft rien autre chofe qu’un gros cable garni
de noeuds de diftance en diftance, qui a un gros
çrochet de fer attaché à une de fes extrémités.
Ecumoire ; c’eft une poêle percée, avec laquelle
les plombiers écument leur plomb.
Egoût de plomb ; c’eft une plaque de plomb arrondie,
qui donne iffiie aux eaux qui découlent dû
toit, 8c les verfe dans la rue ou dans une cour.
Emboîter les tuyaux , c’eft les faire entrer
' l’un dans l’autre.
On ne fait pas feulement cette opération pour
les tuyaux de defcente, mais encore pour ceux de
conduite ; la différence qu’il y a , c’eft qu’on ne
fe contente pas d’emboîter les derniers, il faut encore
les ajointer & les attacher avec des noeuds de
foudure.
On doit avoir l’attention, dans les emboîtemens,
de faire entrer le tuyau qui donne l’eau , dans celui
qui la reçoit, pour nepoînt mettre d’obftacle
au courant de l’eau.
Embranchement des tuyaux» Ce mot fignifie
l’aétion de joindre plufieurs tuyaux enfemble par
des noeuds de foudure.
On en fait lôuvent, mais principalement quand
on veut qu’une même eau ferve tour-à-tour a plufieurs
chofes différentes ; par exemple , tantôt à une
fontaine , tantôt à un jet d’eau, &c.
Il faut alors qu’il y ait des robinets qui lui ouvrent
Ton cours où l ’on veut qu’elle aille, & qui
le lui ferment au contraire où l’on ne veut pas
qu’elle pénètre.
Emporte-pïece ; c’eft un infiniment fait en croif*
fant & taillant.
Les plombiers s’en fervent pour mettre à jour
les crapaudines des cuvettes.
EnfaÎtemens de plomb. On nomme ainfi les
tables qu’on met au haut des couvertures des églifes
, ou fur des folives qui font au haut des murs ,
& qui tiennent lieu de pierre de taille, afin de les
garantir des eaux du c ie l, & les empêcher de
pourrir.
Epingles. Les plombiers appellent ainfi le;s
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