
On Sépare ces trois nuances. Le blanc n’éft bon
à rien qu’à refondre pour en faire du bleu ou du
violet, en mettant du cobalt ou de la mangânèfê.
La nuance jaune eft propre à faire des topafès ;
ïl n’y a plus qu’à les tailler. LorSqu’on met un morceau
de ce jaune fur un tuileau , ou lur une plaque
de fer que l ’on expoSè au feu , à meSîirè que la
chaleur le pénètre, il prend la plus belle couleur
rouge. On le fait tailler pour faire des rubis.
Cette composition de topaSê a la même propriété
que la topaSè naturelle, qui de jaune devient
rouge, lorfqu’elle eSi expofée au feu*
Çriftal qui devient rofe lorfqu’i l efi expofé au feu y
dont on imite des diamans rofes.
Criftal de roche calciné & la v é .. . 20 onces.
I^niunii. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 20 onces.
Nitrë de quatrième cuite .. . . . .77 10 oftces.
Or précipité».................................... 14 grains.
Cette composition Ce fait de même que la précédente,
elle fritte de même. Il faut ménager le
feu à la première fonte 5 i l faut la laifler une heure
ou une heure & demie de plus au feu, & la laUTec
refroidir dans le fourneau.
LorSque l’on cafie le creufet, on trouve un cri£
tal blanc très-brillant, on en fait de très-beaux
diamans blancs en les faifant tailler.
Il n’y a que la moitié'- inférieure du creufet qui
prenne le rofe; en le recuifânt' il faut l’expofèr
plufîeurs fois au feu Sur un tuileau ou Sur une plaque
de fer, en le laîSïant refroidir chaque fois juE
qu’à ce que le criftal ait pris la teinte rofe que l ’on
délire.
La partie Supérieure du creuSet peut être eniï
ployée à imiter le diamant blanc.
P I E R R E S P R É C I E U S E S.
( Art de les imiter, pat M. de Fontanieu ).
P lusieurs cliïinîftes ont publié des ouvrages fur
les verres-colorés , entr’autres Merret, Nérî &
Kunckel, OrSchàl, Haudicquer de Blancour, &c.'
M, de Montami fit un ouvrage très-inté reliant Sur
la peinture en émail.
On .trouve parmi les.arts de l’académie des Sciences
, celui de la peinture Sur verre par M. Vieil ;
il renferme des observations importantes.
J’ai profité des travaux de ces hommes célèbres ;
j’ai répété avec Soin leurs procédés ; mais les ré-
fultats n’ont pas toujours répondu à mon attente ;
c’eft pourquoi j’ai pris le parti de varier & graduer
mes expériences, juSqu’à ce que je fufîè parvenu à
faire constamment & invariablement ces differentes
compositions ; & j’oSe me flatter qu’en Suivant
les procédés que f indique , on réuflira de même.
J ’ai divifé ce mémoire en Six parties. Dans la
première , je traite de la préparation d.es fondans
propres à faire les criftaux colorés qui imitent les
pierres précieuSes.
Dans la deuxième partie, je fais connoître la
nature des fondans , & le foin qu’exigent leurs préparations.'.
7. • 7. '
Dans la troisième partie, je décris la nature des
matières qu’on emploie pour colorer le verre, &
la manière de préparer les chaux métalliques de E
tinées à cet uSàge.
Dans la quatrième partie, je parle des couleurs
employées dans la peinture en émail.
Dans la cinquième je donne la description du
fourneau que j’ai employé.
La Sixième partie eft un tableau des, compositions ,
pour les pierres faftices.
P R E M I E R E P A R T I E .
P c la préparation des fondans propres a faire les
' crifiaux colorés, imitant les pierres précieufes»
Quoique les différentes chaux de plomb, telles
que le minium, la litharge ,/ le blanc de plomb en
écailles & la cérufe , fembient à la première infpec-
tion devoir produire le même effet dans la vitrification,
j’ai cependant reconnu qu’il n’étoitpas indifférent
d’employer l ’une ou l ’autre de ces opérations, parcë
qu’elles font Sujettes à être fbphifliquées.
L a céruSê le trouve Souvent mêlée avec de la
craie ; la litharge Se trouve auflx quelquefois contenir
des Siibftances métalliques étrangères au plomb : 1®
minium m’a . paru être la chaux de plomb la plus
conftamment pure, après le plomb en écailles.
Il faut avoir Soin de pafler au tamis de foie les
préparations de plomb qu’on veut faire entrer dans
la vitrification , afin d’en Séparer les parties groE
fières qu’elles contiennent, & le plomb à l’ état me-»
tallique , quand on emploie le blanc de plomb»
en écailles.
LabaSè des pierres fa&ices eft la chatix de plomb,
& le criftal de roche, ou toute autre pierre vitri-«.
fiable par l ’intermède des préparations de plomb.
' Le Sable pur & la pierre à fufil, ainSî que leg
i cailloux des rivières 'qui Sont tranSparens, Sont des
matières également propres à faire du verre ; mais
il faut préliminairement diviSer les maSTes de criE
t a l, & lés pierres ou cailloux , cette opération in*
troduiSant Souvent du cuivre ou du fer, &c.
Dans ces Subftances qui peuyent d’ailleurs être
Salies par de la pouflière ou des corps gras, je commence
par mettre le criftal ou les 'cailloux dans des
çreuSets, & je fais éprouver à ces matières un degré
de feu capable de les faire fortement rougir , je les
jette dans-des fébilles de bois , remplies d’eau très-
claire; les petites portions de charbons, .fournies
. par les matières étrangères, nagent à la Surface de
l ’eau, la terre vitrifiable refte au fond de l’eau; je
l ’agite à plufîeurs reprises, enSuite je décante i’eau
i & fais fécher ces matières; je les pile & les pafle
au tamis de Soie le plus fin; pour les mettre én di-
geftion pendant quatre ou cinq heures avec de l ’acide
imarin, je l’agite d’heure en heure.
Ce menftrue eft, comme on le Sait, celui qui a
le plus d’aétion Sur le fe r , lors même qu’il approche
de la nature de chaux ; cet acide marin eft préférable
à l’acide nitreux, qui réduit le fer en chaux ,
de même que le zinc qui eft contenu dans lès moE-
tiers de fonte & dans les mortiers de cuivre.
Après avoir décanté Tacide marin de deffus la
pierre vitrifiable , je la lave juSqu’à ce que l’eaui
• des lotions ne rougiffe plus la teinture de tourne-
fol ; je fais eoSiute féchej: ma pierre vitrifiable ; je
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