
battante ;-ce tambour aura aflez de profondeur
pour que la première porte foit tombée & fermée
derrière celui qui entre avant qu’il ait ouvert la
fécondé porte : cette première porte doit être garnie
& avoir un battement de deux pouces de large
, & autant de profondeur de feuillure.
Les deux portes ou au moins la première doit
retomber par fon poids , ou ce qui vaut encore
mieux, elle aura un poids ou un reffort que l’on
nomme valet, qui ,1a fermera.
Ces deux portes, ou au moins la première, ne
doivent pas avoir plus de deux pieds & demi de
large, & plus de fix pieds de hauteur, pour qu’il
s’introduire un moindre volume d’air chaque fois
qu’on ouvre, & parce qu’il y a mpins d’entrée pour
l'air dans une circonférence de dix-huit pieds que
dans une de vingt-quatre.
Dans cette anti-chambre, on établira un poele
proportionné par fa grandeur au nombre des pièces
ou au volume d’air qu’on veut échauffer.
Ce poele fe peut placer contre un mur pour
échauffer deux pièces, ou kdans un angle pour
échauffer trois pièces.
On peut adapter à ce poêle des conduits qui porteront
la chaleur où l’on voudra; ils feront faits de
cuivre & exactement foudés, pour être à l’abri des
incendies ; mais il ne fuffit pas d’avoir de la chaleur
, il faut la conferver : pour cela, on fermera
toutes les cheminées.
Chaque pièce a une cheminée , dont le tuyau
teft très-large & par lequel l’air defcend continuellement
, & avec d’autant plus de force, qu’il fait
plus chaud dans la pièce & plus froid au haut du
toit.
On aura ou des doubles chafïis aux croifees, du
moins au nord, & au nord-efl, parce qu’une croi-
fee fimple n’eft jamais bien fermée, puifqu’il faut
beaucoup de jeu à toute eroifée qu’on veut ouvrir
facilement en tout tems; & ce jeu eft un vuide,
un jour par- lequel l’air entre fans celle , comme
celui du tuyau de la cheminée, avec.d’autant p!%s
de force qu’il fait plus froid au dehors & plus
chaud au-dedans.
On propofera de remédier à cet inconvénient
des croifées fîmples, en les garniffant de peaux de
mouton, de rouleaux ou même en, lès calfeutrant
de façon qu’elles ne s’ouvrent pas.
Ces moyens ne valent pas les doubles chafïis ;
en va, en Convenir. Le verre des croifées a depuis
une ligne jufqu’à deux d’épaifïeur.
Croit-on. que cette épaiffeur empêche l’air du
dehors qui touche la vître, de refroidir l ’air du
dedans qui la touche de ce côté ?
Une preuve que ces deux couches d’air font
P O E
✓
à-peu-près au même degré de froid, c’eût le givre
ou la glace qui fe forme fur les vitres des chambres.
! D’ailleurs, fi l'es croifées font calfeutrées , on
ne pourra pas les ouvrir quand on balaiera les
pièces, ni pour renouveller l’air., ce qu’il eft effen-
tiel pour la fanté de faire tous les matins.
On fubftituera aux portes pleines des pièces qui
font au-delà de l’anti-chambre , les portes^ à treillis
qui font recommandées par M. le prince de
Croy , & s’il eft pofllble , de toute la. hauteur de
la pièce, fuivant les bons principes du mémoire.
Toutes les portes de couloirs d’efcaliers dérobés
qui font fans poele , doivent avoir, foit en dehors,
foit en dedans, un tambour avec porte garnie, comme
celle de l’anti-chambre, parce qu’on ne peut
empêcher qu’une porte de bois nud ne s’éloigne
plus ou moins de fa-feuillure par le haut & par le
bas ; plus elle eft haute & large, plus elle baille
& laiffe paffer d’air du dehors froid ou>humide.
Si l’on Veut abfolument, par quelque raîfon que
ce foit, avoir à fon appartement une pièce où il
y ait du feu dans une cheminée, il faut que cette
pièce foit féparée des pièces que le poêle échauffe,
par un tambour & une double porte à valet , comme
celles de Fanti-chambre ; ce qui. eft néeeïfaire
pour que cette pièce foit chaude, qu’il n’y fume
pas, & que les autres pièces île fqient .pas refroir
dies par le courant d’air defcendant de la cheminée.
Ces differens moyens font fuffifans pour conferver
dans un appartement le degré de chaleur qut
conviendra , fans les incommodités des vents coulis,
des grandes maffès d’air froid que fourniffent
les portes fimples chaque fois- quelles s’ouvrent;
& ce qui n’eft pas moins effentiel, on fera à l’abri
de l’humidité qui catife beaucoup plus d’indifpofî-
• tiens., de m a la d ie s d e fouffrances que le froid,
furtout aux perfonnes délicates, foibles, convar
lefeentes, & à tous les gens qui mènent une. vie
fé dentaire*
* Il en coûtera moins pour entretenir dans un appartement
ainfi fermé, dix degrés de chaleur, parce
que rien ne s’en perd par les^courans & dé-t
placemens d’air.
On ne refpirera point un air trop chaud & même
brûlant, comme cela eft commun quand on eft
près d’une cheminée où Fon eft obligé de faire un
très-grand feu, tant pour échauffer Pair de la pièce
qui s’y renouvelle continuellement, que pour faire
fentir de la chaleur aux perfonnes qui font très-
éloignées de la cheminée lorfqu’il y a ou un grand
cercle, ou des tables de jeu.
N. B. La prudence exige, quand on a des appartenons
chauffés par des poêles, de mettre de
la différence dans fon habillement pour y relier fit
feour en fortir. Il faut mettre uife redingotte, ou i
manteau, ou vitchouras en fortant, & le quitter J
en rentrant : fi. on ne s’habille pas plus chaudement
pour aller au- grand froid , on s expofe a gagner
du rhume , des rhumatifmes / catharres^ ,
fluxions, pleuréfïes ; fi on conferve trop d’habits
dans les pièces chaudes, on,éprouve des) fueurs qui
affoibliffent & rendent plus communs & plus dangereux
les effets de la fuppreffion de la füeur &
de la tranfpiration. Apprenons encore des peuples
du Nord la conduite que nous devons tenir fur cet
objet.
On fait, dit M. le prince de Croy, que le
peuple en Ruffie porte, avec une longue barbe,
une efpèce d’habit de capucin, & des bottes fourrée?
plus ou moins élevé; lequel eft foutenu par deux
murs latéraux, éloignés des murs qui composent le
corps du four. -
Ce toit eft couvert de tuiles pofees a claire-
voie pour laiffer paffer la fumée qui fort par les.
trous pratiqués dans la voûte du four , comme on
le voit en la figure z. qui en eft la coupe.
En outre du toît couvert à claire-voie, il en eft
encore un pratiqué au-deffus, & couvert auüi de
. tuiles , non à claire-voie. Ce dernier eft pour
mettre le tout à l’abri de la pluie, & empecher les
flamèches de feu qui fortent par les trous du four,
& les tuiles à claire-voie du premier toit, &
qu’elles ne fe répandent fur ce qui l’avoifine.
Le plancher de ce four eft auffi troue, mais non
les côtés de murailles."
Au-deffous de ce plancher on a pratiqué une
; cave voûtée, que Fon remplit de bois auquel lon-
met le feu; ce qui chauffe le four, au point de
faire cuire toutes les parties de poêles qui font
de terre-à-pot, émaillée en-deflus comme de la
fayencei
impénétrables au froid.
Chez nous les précautions fe réduifent, dans les
tems les plus rigoureux, à prendre des bas de
foie .un chapeau & une redingotte.
Dans ce pays-là , chacun, dès qu’il fort, prend |
un habillement complet, que le froid ne punie
pénétrer , & qu’on a grand foin de quitter des qu on ^
rentre dans un air chaud.
L ’emplacement qui fe trouve aô bas de la cage
de Fefcalier, & le falion d’en-haut, font garnis
de bancs, au-deffus defquels chacun ^ a fa place
d’üfage, pour dépofer fes bottes fourrées, que I on
porte très-hautes, comme les matelots.
Au-deffous eft un porte-manteau, où l ’on fuf-
pend fon vitchouras & fon capuchon auquel eft attaché
un mafque pluché en-dedans.
Quandtèn,fort, on fe règle, pour la quantité
des vêtemens, fur le tems & les differentes cir-
conftançes.
On a foin , en Centrant, de ne les quitter que.
lorfque la chaleur du poêle commence à exciter la
tranfpîration,.
Avec ces «fages précautions, on ne s’apperçoit
du froid, ni ail-dehors, ni dans l ’intérieur des
maifons.
Explication des quatre planches du P o é lier-fourna II fie,
'tome I V des gravures.
P L A N C H E P R E M I È R E ,
Avant que de mettre le feu au bols, lorfque
le four eft rempli, Fon bouche la porte d’entrée
avec'des briques hermétiquement fcellées,
Fig. i , coupe du four, dont la voûte eft trouée
ainfi que le plancher. Au-deffous eft la cave ou
Fon met le bois'; à l ’entrée, eft la foffe pour y
defeendre , & au-deffus , une planche pour paffer •
dans le four où Fon voit un ouvrier qui arrange
les pièces des poêles.
Coupes du four 3 préparations de la terreglaife, du
ciment, de la terre a poêle, & de la cuijfon.
Fig. i , le four vu extérieurement, où Fon met
cuire les pièces qui compofent les poêles ; l’interieur
de. ce four eft en briques vers le haut, en forme
de v.oûte.^
On a conftruit un toit au-deffus de cette voûte,
Fig. 3 , caves où des ouvriers préparent .la terreglaife
, le ciment & la terre à poêle.
A , ouvrier qui pétrit avec fes pieds nuds, fe fou-
tenant'avec un bâton , de la terre-glaife & de l’eau :
dans le fond B , eft de la terre-glaife par pains, telle
qu’on la tire de la carrière.
C , ouvrier qui bat le ciment. Ce n’eft autre chofe
que des taiffbns de pots caffé? & des tuiles qu’un ouvrier
pile .On voit furie devant un grandbaquet rempli
de terre jaune à pots, & on fait une mixtion de la
terre-glaife, du ciment & de la terre à poêle, en
propprtion égale, & réduits en poudre, paffée au
tamis.
Les figures D , D , font des porteurs qui fourniffent
la terre préparée aux ouvriers & fculpteurs qui
travaillent dans l’attelier.
P L A N C H E I Ie.
Atteliers duforgeur3du mouleur, & développements,
Pour conftruire un poêle, il faut qu’un fculpteut
! lemodèle en terre préparée, ainfi qu’on le lui com.*
mande#
X x 5t 9